Retour sur terre

Trois jours après l'Italie et une victoire pleine de promesses, l'équipe de France est descendue de son nuage contre la Finlande (77-73), lors d'une rencontre sans grand enjeu. Et visiblement, avec les Bleus pas d'enjeu rime avec pas de jeu. Les Français semblaient pourtant sur une excellente dynamique. Leur prestation contre la Squadra Azzurra avait séduit tous les observateurs. Derrière l'étau défensif - marque de fabrique française -, le jeu collectif tricolore semblait se mettre en place. Tony Parker n'était plus seul pour alimenter la marque. Et les amoureux du basket hexagonal se mettaient à rêver de la Pologne et son Euro. Mais voilà, la Finlande s'est chargée de refroidir les ardeurs tricolores.

"Les bonnes équipes gagnent les gros matches régulièrement. Il faut qu'on prenne celui en Finlande au sérieux. Si on veut prouver qu'on est une bonne équipe il faut gagner ces matches-là" , avançait Tony Parker avant la rencontre. Dans ce cas, la France a encore un cap à passer pour devenir une "bonne équipe". Le meneur des Spurs doit être déçu de la prestation de sa formation. Mais aussi de la sienne. Avec 4 points, 2 rebonds, 3 passes mais surtout un terrible 0 sur 7 à trois points, le champion NBA n'a pas été au rendez-vous. A l'image des autres cadres. Car, la faillite des Bleus est surtout collective. Et notamment en défense.

En l'absence de Nicolas Batum si précieux lors des derniers matches avec son activité incessante et ses longs bras, la France n'a jamais réussi à imposer la même intensité que lors ses précédentes sorties. Par intermittence seulement, on a retrouvé les joueurs de Vincent Collet. Mais trop souvent, les Finlandais ont pu ajuster leurs shoots pour planter des banderilles de loin. Avec un beau 11 sur 28 aux primés, la Finlande a fait exploser la défense tricolore. Les Bleus étaient pourtant prévenus après le match aller. Mais jamais, sauf lors du dernier quart-temps, ils n'ont réussi à réagir pour arrêter le show de Teemu Rannikko et compagnie.

Si cette défaite stoppe la belle dynamique bleue, ce revers n'est pas non plus dramatique puisque la France avait déjà son billet pour la finale des repêchages en poche. Toutefois, les Tricolores ont peut-être perdu l'avantage du terrain en finale ce soir... Dans le duel à distance avec le premier de l'autre poule, pour déterminer qui recevra la finale retour, le 30 août, trois jours après l'aller, ils ont lâché des points précieux et voit devoir attendre vendredi pour savoir leur sort (*voir en bas du papier).

En attendant, Vincent Collet pourra ressortir quelques points positifs de cette rencontre. Et notamment les prestations de ses jeunes joueurs, habitués aux seconds rôles. Aligné dans le cinq majeur, Antoine Diot, comme à l'aller, a livré un nouveau match intéressant (15 pts). Tout comme Nando De Colo, qui s'est réveillé (18 pts). Dans le secteur intérieur, Ian Mahinmi, lancé dans le grand bain, n'a pas raté l'occasion de s'illustrer. Avec 12 points et 5 rebonds, le pivot des Spurs, préféré à Petro, a marqué des points avec Ali Traoré (12 pts). De timides éclaircies dans le ciel tricolore qui a vu des nuages revenir. Vincent Collet doit maintenant espérer que le retour de Batum et de l'enjeu permettent à son équipe de retrouver son jeu...

"On savait que cela n'allait pas être facile, on en a eu la confirmation et comme en plus on n'a pas joué à notre meilleur niveau, on perd, voilà. En première mi-temps on a été correct en défense mais pas en attaque. On ne bougeait pas assez la balle et on n'avait pas la patience d'attendre les bonnes solutions. Après, on a été trop permissifs en défense. On a eu un très bon passage ensuite pour repasser devant mais sur l'ensemble du match, ils ont montré plus de détermination que nous. Il faut voir aussi qu'il nous manquait un joueur déterminant (Batum) et que Ronny (Turiaf) n'a joué que neuf minutes à cause d'un souci aux adducteurs. On a clairement manqué de rythme sur ce match. Mais je veux avancer, j'ai une finale à jouer dans dix jours. Tony (Parker) a été très maladroit. J'étais très surpris par sa rentrée exceptionnelle, après deux mois et demi d'arrêt, face à l'Italie vendredi. Le contre-coup me semble dans la logique des choses. Il faut lui laisser un peu de temps et ne pas s'affoler."

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