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Les Bleus ont-ils une chance de faire tomber Team USA ?
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Publié 14/08/2016 à 09:59 GMT+2
JO RIO 2016 – L'équipe de France de basketball conclut la phase de poules de son tournoi olympique contre le grandissime favori, les Etats-Unis, à 19h15. Si le sort du match ne faisait pas le moindre doute il y a une semaine, l’éventualité d'une surprise mérite désormais d’être considérée. La rencontre en questions.
Gobert, Batum, Diaw : la muraille bleue contre le Venezuela
Crédit: AFP
Les Américains peuvent-ils perdre ?
Si, par essence, le sport oblige à la prudence quant au principe de certitude, l’équipe des Etats-Unis (hommes comme femmes par ailleurs) est peut-être ce qu’il se fait de mieux en termes de constance tout sport confondu cette décennie. Après les errements d’Athènes (défaite en demi-finale contre l’Argentine, bronze), Team USA est redevenu ce rouleau compresseur à l'apparence infaillible. Pourtant, les coéquipiers du champion NBA Kyrie Irving semblent de moins en moins sereins. Sérieusement bougés par l'Australie (mercredi, 98-88), à deux doigts de la défaite contre la Serbie vendredi (94-91, et la balle de l’égalisation manquée par les Serbes), les Américains ont peiné à se mettre au niveau d’adversaires solides après avoir écrasé les plus modestes Chinois et Vénézuéliens en ouverture.
Le jeu léché et fondé sur le collectif du début de tournoi vire parfois trop dans l'assemblage d'individualités en attaque. Si facile en entame de JO, Kevin Durant pioche au tir (6/20 lors des deux derniers matches) et s’accapare ainsi le ballon plus que de raison pour retrouver la confiance. Surtout, les efforts et le sacrifice défensif des deux premières journées n’ont pas été au rendez-vous lors de leur deux dernières rencontres. Près du cercle, DeAndre Jordan et DeMarcus Cousins sont les seuls pivots de métier et ont souffert face à la mobilité et la technique de l’Aussie Bogut et surtout du Serbe Jokic (25 points inscrits). Là se situe une des failles les plus exploitables des double champions olympiques en titre.
L'équipe de France est-elle lancée ?
Les Bleus ne sont plus aussi irrésistibles qu’il y a quelques années et ont pris du retard en préparation cet été. Ils vont néanmoins mieux après un tournoi de qualification olympique et des matches amicaux poussifs. Après la claque initiale contre l'Australie (-21 il y a huit jours), les Bleus se sont repris. Ils ont gagné les matches qu’il fallait remporter contre les équipes plus modestes de la poule pour assurer a minima la qualification pour les quarts de finale.
Surtout, les joueurs de Vincent Collet sont allés chercher un succès à l'arrachée contre la Serbie, équipe qui avait battu les Bleus en demi-finale de la dernière Coupe du monde et à deux reprises en matches de préparation avant Rio. En phase de poules, le succès est tout relatif (et pas exempt de limites dans le niveau de jeu affiché) mais il confirme que les Tricolores ont ce qu’il faut dans le poignet et dans la tête pour regarder les meilleures nations européennes droit dans les yeux. Ce qui n’était plus si évident il y a tout juste une semaine.
Les Etats-Unis craignent-ils vraiment la France ?
S’il est difficile d’en jurer, c'est en tout cas l'image que les joueurs américains veulent donner. Team USA commence a bien connaître les Bleus, tant en compétition internationale qu’au quotidien en NBA. Pas moins de 7 joueurs de l’équipe de France jouent, ou ont joué dans le championnat nord-américain. La moitié (Parker, Batum, Gobert) ont un rôle important dans leur franchise. Une connaissance de leur adversaire que la bande de Carmelo Anthony n’a avec aucun autre concurrent dans ces JO. Et non seulement, elle en maîtrise les forces et les faiblesses, mais elle l’utilise comme un véritable exemple.
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Gobert, Batum et Parker, des Bleus joueurs majeurs en NBA
Crédit: Eurosport
Durant leur préparation, principalement synonyme d’adaptation au jeu et aux règles du jeu FIBA (international), l’entraîneur Mike Krzyzewski faisait appliquer les systèmes de l’équipe de France aux joueurs de la Select Team (joueurs appelés pour faire le nombre lors des entraînements), pour mieux travailler la défense et l’attaque placée de ses titulaires. “Il y a beaucoup de passes, de joueurs qui coupent, racontait Zach LaVine (Minnesota Timberwolves) à NBA.com. Il n’y a pas beaucoup de un-contre-un, ou d’isolation. Mais c’est bien pour nous.” Bien sûr, les Etats-Unis ont un avantage psychologique considérable, entre la dernière opposition à Londres il y a quatre ans (victoire 98-71) et un bilan parfait depuis septembre 2006, date de leur dernière défaite (contre la Grèce). Mais à bien des égards, ils savent de quoi les Français sont capables. Et s’en méfient d’autant plus.
La France doit-elle gagner pour l’intérêt de son futur dans le tournoi ?
C’est désormais un classique dans les compétitions internationales de basket. Le système des quarts de finale croisés en fonction du classement en phase de poules offre toujours des situations incongrues, dictées par l’arithmétique afin d’affronter l’adversaire le plus favorable possible. Cette fois, les Bleus ont décidé de ne pas calculer et de tout donner contre la Serbie, quitte à prendre le risque de croiser à nouveau les Etats-Unis avant la finale.
"Le plus important était de se qualifier. Il y a eu une décision de l'équipe et on est allés chercher cette victoire.” L’équipe de France aurait de toute façon difficilement pu maîtriser pleinement son destin, le calendrier décidant de faire jouer la poule B lundi, soit le lendemain du dernier match des Tricolores. Les Français devraient terminer la première phase deuxièmes ou troisièmes, voire premiers en cas de victoire sur les USA, puisque c’est la différence générale de points qui primera en cas d’égalité. De quoi laisser la possibilité de croiser n'importe quelle équipe de l'autre poule, très ouverte, puisque toutes ont encore la possibilité de se qualifier. Et l'incertitude règne puisque la nuit dernière, le champion d'Europe espagnol - victorieux d'un seul de ses trois premiers matches - a laminé la Lituanie jusque-là invaincue... de 50 points! La France ne doit donc pas penser à la suite, mais bien à sa rencontre de ce dimanche soir.
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