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Vous avez aimé Stephen Curry ? Vous allez adorer Trae Young

Loris Belin

Mis à jour 10/01/2018 à 17:46 GMT+1

NCAA - Alors que la NBA approche de la mi-saison, la discussion autour de la prochaine draft s'avère déjà des plus animées. La faute à Trae Young, meneur de poche d’Oklahoma que personne n’avait imaginé à pareille fête. Au point d’être déjà comparé à Stephen Curry, la star de Golden State.

Trae Young (Oklahoma Sooners)

Crédit: Getty Images

À avoir mis sur pied une telle révolution dans le jeu NBA, on se doutait bien que Stephen Curry finirait bien par faire des émules. Sans parler de versions évoluées du meneur de jeu des Warriors, comme il y eut de “nouveaux Michael Jordan”, les jeunes pousses inspirées par le doublé MVP de la NBA allaient bien finir par émerger. Le journaliste de Sports Illustrated Andrew Sharp proposait d'ailleurs il y a quelques jours de créer un nouvel Internet rien que pour parler d’un des successeurs du serial shooteur de la ligue.
À une époque où chaque action est vue et revue 30 secondes après avoir eu lieu, analysée dans la minute, le moindre joueur étiqueté et jugé dans l’heure, les conclusions prématurées sont légion. Elles sont rendues d’autant plus faciles dans le basket que les jeunes “prospects” sortis de NCAA, le championnat universitaire nord-américain, ont un sacré cap à passer autant dans leur jeu que physiquement à leur arrivée chez les pros. Mais difficile de rester insensible devant la nouvelle coqueluche des analystes et idole d’Oklahoma Trae Young.

Oublié par les observateurs avant le début de saison

Si les noms de grands espoirs ne vous disent pas grand-chose avant qu’ils ne fassent le grand saut jusqu’en NBA, rassurez-vous. Celui de Young n’avait pas non plus fait frémir les recruteurs nord-américains à l'orée de la saison. Absent des 50 joueurs de première année les plus à suivre de Sports Illustrated, aux portes du Top 20 d'ESPN… Si tous les observateurs s'accordaient à reconnaître les qualités de basketteur de Young, son potentiel était loin de le placer parmi les "potentielles superstars de demain". A 1,88m, le gamin de 19 ans n'est pas un athlète formidable. Alors que la nouvelle génération de meneurs de jeu est du genre à avoir de la dynamite sous les semelles façon Russell Westbrook, Young n'est guère reconnu pour ses agressions de cercle. La panoplie idéale pour passer sous les radars à la manière de Curry, élève de la modeste université de Davidson entre 2006 et 2009.
Et puis le début de saison est arrivé. Natif de l'Oklahoma, le meneur est resté fidèle à son état en y restant à l'université. Les Sooners sont respectables, présents au Final Four NCAA en 2016, mais pas une usine à champions comme peuvent l'être Duke, Kentucky, UCLA ou encore Kansas. Ils restent sur une saison décevante à 11 victoires et 20 défaites. Pas attendus donc, comme leur nouvelle vedette. Le mariage est parfait. Rapidement, Young est performant pour ses premiers pas en NCAA. Contre Oregon, il envoie même 43 points et 7 passes pour son cinquième match en carrière universitaire. Ce, deux jours après avoir réalisé 33 points et 8 passes contre Portland. L'attraction, la fameuse "hype" ne fait que débuter.
Car au-delà des chiffres, c'est par son style que Young impressionne. Attaquant racé, il possède surtout un poignet en or, une capacité innée à tirer de très loin aussi rapidement que précisément. Il n'a peur de rien, ni de la distance, ni de la difficulté des tirs qu'il enchaîne sans sourciller (38,9% de loin sur dix tentatives par match). Et la panoplie ne s'arrête pas à celle d'un pétard ambulant, loin de là. Pas forcément très grand, il a appris à se servir de son corps pour terminer dans le trafic malgré le contact et provoquer les fautes à la pelle par sa technique et sa vivacité. Young est encore loin d'être Stephen Curry, double MVP et leader du champion NBA en titre. Il n'en est pas moins "curryesque".
"Je regardais chacun des matches de Curry, explique Young au Wall Street Journal. Je le regardais avant d'aller me coucher ou le lendemain. Je regardais sa façon de jouer, comment Golden State bougeait sans le ballon et comment Steph impliquait tous ses coéquipiers tout en créant pour lui-même. Il était en train de bouleverser le jeu et la manière dont je joue y correspondait parfaitement."
On disait que Magic Johnson savait où les neuf autres joueurs étaient sur le parquet, Young le sait aussi.
Dans sa dernière année dans la petite fac de Davidson, le Warrior tournait ainsi à un point de moins que Young pour des pourcentages similaires. Les "scouts" NBA ne pouvaient pas passer à côté d'un tel phénomène. Young mène de plus Oklahoma à un très bon bilan (13-2) dans une des meilleures conférences du basket universitaire, la Big 12. Quatre équipes du Top 25 du pays en ont déjà fait les frais. Ses 17 unités dans les neuf dernières minutes (39 points, 14 passes à la sirène) ont mis fin à la série de 17 succès de TCU (Texas Christian University). Même son dernier affrontement contre Jevon Carter, probablement le meilleur défenseur sur les lignes extérieures de NCAA, pourtant soldé par un revers contre West Virginia, a confirmé son poids sur une rencontre. Pour l'une de ses plus mauvaises prestations de la saison, Young a tout de même laissé 29 points et 5 passes sur la feuille de match. Dernier exemple la nuit dernière, où après une première période très compliquée (5 points à 1/12 au tir), il a offert la victoire aux siens contre Texas Tech - classée numéro 8 des Etats-Unis - grâce à 22 points au retour des vestiaires.
Car même bien contenu, il laisse alors son instinct offensif le transformer en plaque tournante de son équipe. Excellent passeur doté d'une vision du jeu très au-dessus de la moyenne, Young s'est offert le luxe de rentrer dans les livres d'histoire de la NCAA en égalant le record de passes décisives sur une rencontre avec 22 offrandes contre Northwestern State. Le tout en y ajoutant 26 points à 9/16 au tir.
Après les comparaisons avec Stephen Curry, le nom d'un autre meneur légendaire de la NBA est alors entré dans les comparaisons. "Il y a longtemps, on disait que Magic Johnson savait où les neuf autres joueurs étaient sur le parquet", racontait Mike McConathy, l’entraîneur de Northwestern State. "Young le sait aussi. Cela signifie qu’il va glisser le ballon peu importe là où il est nécessaire qu’il soit. C’est un joueur phénoménal."

A peine débarqué, déjà adoubé par "The King"

Une sorte de croisement donc entre Curry, Magic, Steve Nash ou encore Chris Paul, qui commence à sérieusement agiter le microcosme NBA. Tout bonne star en devenir se doit d'obtenir la reconnaissance de ses pairs. Pour Young, le travail est fait avant même d'avoir foulé une seule fois les parquets dans le vrai monde. Son modèle Stephen Curry ne tarit pas d'éloges à son égard. "La confiance avec laquelle il joue, j'appelle ça de l'élégance mais c'est comme s'il était toujours calme et qu'il savait ce qu'il fait chaque fois qu'il a le ballon dans ses mains, expliquait-il le 4 janvier dernier. Il prend beaucoup des tirs à trois-points lointains et il a une telle créativité dans son jeu qu'il est simplement beau à voir jouer." Dans un post Instagram, version moderne de l'épée posée sur l'épaule, LeBron James à son tour a encouragé Young dans sa folle dynamique.
La saison est encore longue et la liste des étoiles filantes venues de NCAA incapables de confirmer en NBA est assez longue pour savoir raison garder. Mais à ce rythme, Trae Young va terminer haut la main meilleur marqueur et meilleur passeur du championnat universitaire (29,2 points et 10,1 passes de moyenne). Ses chiffres, son style, tout pousse le meneur de jeu à pouvoir intégrer le Top 5 d'une draft dont devait principalement émerger des freaks, des athlètes hors normes comme DeAndre Ayton (Arizona), Marvin Bagley (Duke) ou encore Mohamed Bamba (Texas). Young n'en est pas un. Cela n'avait pas empêché Stephen Curry de faire entrer la NBA dans une nouvelle dimension. Cela pourrait désormais conduire Trae Young à y faire une entrée fracassante.
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