Coupe du monde - Six courses, sept podiums : Grand bleu sur le Grand-Bornand avant les Jeux Olympiques

Ils l'avaient tous dit. Ce week-end prolongé au Grand-Bornand, en termes d'attentes et de pression, c'est ce qui pouvait se rapprocher le plus de ce qui les attend dans un mois et demi aux Jeux Olympiques 2026, du côté d'Antholz-Anterselva. Lou Jeanmonnot, notamment, abordait ce rendez-vous en Haute-Savoie "comme une répétition", selon ses mots. Le moins que l'on puisse dire, c'est qu'à l'image de son leader du groupe féminin, l'équipe de France n'a pas manqué cette générale grandeur nature.

Si Le Grand-Bornand distribuait des médailles, peut-être pourrait-on faire la fine bouche en regrettant qu'il n'y ait pas davantage d'or. En six courses, trois chez les messieurs et autant chez les dames (sprint, poursuite, mass start), une seule victoire, celle de Lou Jeanmonnot lors de la poursuite, samedi. Mais comme souvent, les Bleus ont brillé par leur constance, leur densité et la variété de leurs armes. Et ça, dans l'optique des J.O., c'est la meilleure des garanties et pas la moins réconfortante des nouvelles.

C'est simple, les Tricolores ont été présents sur le podium de chaque course. Six courses, sept podiums, émanant de quatre biathlètes différents, Lou Jeanmonnot, Justine Brausaz-Bouchet, Émilien Jacquelin et Eric Perrot. On n'oubliera pas non plus de citer Camille Bened et Julia Simon qui, si elles n'ont pas goûté au podium et ont connu des hauts et des bas, ont chacune signé une quatrième place. À l'instar de ce que nous avions observé la saison dernière, la France garde donc cette faculté à briller via diverses individualités.

À l'échelle du calendrier olympique, où il y aura deux courses supplémentaires en solo (l'individuel) sans oublier les trois relais (féminin, masculin et mixte), cela peut laisser présager un résultat proche de ceux des derniers Championnats du monde, où la France avait récolté à chaque fois 13 médailles, même s'il n'y aura pas cette fois le relais mixte simple, contrairement aux Mondiaux. Mais tout de même, il y a toutes les raisons d'être optimistes à l'approche du grand objectif de la saison. Ils sont dans les temps. Largement.

Ces Bleus sont forts, ils peuvent gagner à chaque course, ils ont du répondant mentalement, le Grand-Bornand l'a confirmé et il n'y a aucune dépendance vis-à-vis de qui que ce soit, même si Jeanmonnot est une incontestable chef de file, quand bien même elle ne revendique pas un tel statut, pour mieux s'en protéger. Certains peuvent passer au travers, comme Quentin Fillon Maillet ou Océane Michelon ce week-end, mais ils restent capables du meilleur dans leurs bons jours, et le vivier est tel que ces absences passagères se remarquent à peine puisque d'autres brillent à leur place pendant ce temps-là.

Il ne faut pas se leurrer, les places sur le podium seront extrêmement chères en février et rien n'est garanti par avance. L'armada norvégienne chez les hommes bien évidemment (mais Maren Kirkeeide s'annonce chez les femmes), l'Italie propulsée par le talent de Tommaso Giacomel et revigorée par les retours de flamme de Lisa Vittozzi et Dorothea Wierer, les flèches suédoises (gare à elles et à eux notamment dans les relais…), la menace sera multiple. Mais la troupe de Stéphane Bouthiaux peut et doit croire en elle. On le savait, Le Grand-Bornand n'aura rien fait pour altérer ce sentiment.