Le Grand-Bornand | Poursuite messieurs | "J’ai kiffé" : sans peur et sans regret, Emilien Jacquelin a fait le show sur la poursuite

Un départ en boulet de canon, une puissance impressionnante sur les skis, côté face, trois fautes face aux cibles et une course en montagnes russes, côté pile, et finalement une deuxième place arrachée au bout du sprint : Emilien Jacquelin a été fidèle à lui-même ce samedi sur la poursuite du Grand-Bornand. Sorti avec le sourire jusqu’aux oreilles, le Français confirme qu’il est plus fort ainsi.

Jacquelin, tout sourire : "Je suis content de finir avec un petit sprint de cycliste"

Video credit: Eurosport

Et s’il avait calculé, et s’il avait pris son temps, et s’il était plus raisonnable… Ces questions ont gravité autour d’Emilien Jacquelin toute sa carrière. Ce samedi encore, sa poursuite n’avait rien d’académique, rien de sage, rien qu’on pourrait vraiment recommander ou d’aisément reproductible. Bref, une belle course à la Jacquelin comme le garnement français en a si souvent fait, bien loin des stratégies de cyclistes, ce sport qu’il affectionne tant. 
"C’était une très belle course, avec un départ en fanfare d’Emilien comme on les connaît. Il nous a fait un petit peu peur parce que quand ça part aussi fort, on a la crainte que cela soit dur pour finir derrière" en a souri Simon Fourcade auprès de notre journaliste après la course. Parti avec 5 secondes de retard sur Vetle Christiansen après le sprint, le Français a envoyé du bois sur la première boucle, revenant tout de suite sur la concurrence avant de mener les leaders, sans vraiment s’économiser. Les genres de choix stratégiquement discutables qu’un entraîneur ne recommanderait pas forcément.

Le revers et la médaille

Le Français n’a pas été beaucoup plus sage face aux cibles (6e temps de tir). Après une faute sur le premier couché, comblée au forceps avec une nouvelle énorme boucle sur la piste, le Français s’est condamné pour la victoire avec une 2e puis une 3e faute sur les deux tirs suivants. De quoi rallumer les fameux "Et, si ?" et se demander si tout cela est bien raisonnable ?
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Sauf que c’est aussi à la Jacquelin qu’il est allé chercher le podium. Avec un dernier tir en rafale, déjà, puis avec une dernière boucle et un sprint de feu : auteur du 10e temps de ski, le Français était en forme, et il a fini le sourire aux lèvres, dans la lignée de ce qu’il avait déjà fait au sprint.

Le stratège... du sprint

"Là j’ai kiffé !", a déclaré, tout sourire, le 2e du jour au micro de Loïs Habert pour Eurosport. "Tu es coach, tu le sais… C’est sûr que les erreurs, c’est du full engagement… de l’excès d’engagement… le premier tir il y a 4 balles dans le 10 la dernière qui sort, à peu près pareil je pense sur le 2e", a reconnu l’incorrigible polisson des Bleus.
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A 30 ans, Jacquelin n’est plus un jeune homme turbulent. Mais ce côté chien fou ne le quittera jamais, c’est comme ça. Et il y avait une forme de plaisir coupable dans sa manière de décortiquer une course où il savait être allé à l’encontre de la méthode classique. "J’ai beaucoup engagé mais j’ai pris énormément de plaisir. Je suis content de finir avec un petit sprint de cycliste. J’ai laissé décoller, j’ai laissé 2 m pour prendre de la vitesse" a-t-il décortiqué, rappelant sa science des dernières lignes droites, au grand dam d’Eric Perrot, 4e à l’issue de l’opération.
"J’ai essayé de pas lui marcher dessus, je pense qu’on a tous les deux fait attention", a expliqué Jacquelin, qui réalise mine de rien un beau week-end sur ses terres. Au vu de sa forme et de sa science du un-contre-un, il sera attendu sur la mass-start, dimanche à 14h45.
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