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Poursuite : Johannes Boe laisse l'or à Dmytro Pidruchnyi, Quentin Fillon Maillet 3e

Alexandre Coiquil

Mis à jour 10/03/2019 à 19:43 GMT+1

MONDIAUX ÖSTERSUND - Sensation lors de la poursuite masculine, dimanche en Suède : alors qu'il filait vers l'or, Johannes Boe a commis trois fautes au dernier tir qui ont permis à Dmytro Pidruchnyi d'être couronné. Derrière l'Ukrainien et le Norvégien, le Français Quentin Fillon Maillet a résisté à Tarjei Boe pour une belle médaille de bronze.

Dmytro Pidruchnyi sacré en poursuite aux Mondiaux 2019 à Ostersund

Crédit: Getty Images

Quentin Fillon Maillet voit la vie en bronze. Près de 24h après avoir savouré une belle 3e place lors du sprint, le Français a ajouté une nouvelle médaille de bronze à sa collection des Mondiaux d’Östersund lors de la poursuite messieurs (12,5Km), dimanche. Parti sur l'anneau de pénalité après avoir raté sa dernière balle de la course, le Jurassien a peut-être d'ailleurs raté l'or mondial pour rien du tout. Son superbe mano a mano face à Tarjei Boe, dans la dernière ligne droite, lui a en tous cas permis de revenir sur la boite de la plus belle des manières.
Troisième de la course derrière l’incroyable Dmytro Pidruchnyi, sacré champion du monde, et Johannes Boe, le Français a ramené une deuxième médaille à l’équipe de France dans ces Championnats du monde. Une délégation qu’il tient pour le moment sur ses épaules. En course pour le podium lors des tirs couchés, Martin Fourcade a dû se contenter de la 5e place à 27"8 du vainqueur du jour. Antonin Guigonnat a pris la 7e place à +47"3.

Pidruchnyi, la belle histoire

Après le sacre de Denise Herrmann chez les dames en début après-midi, c’est un autre outsider qui a tiré son épingle du jeu chez les messieurs : Dmytro Pidruchnyi. A 27 ans, l’Ukrainien, plutôt considéré comme un second couteau sur le plateau de la Coupe du monde, a décroché la première victoire de sa carrière au meilleur des moments. Régulier sur les skis et habile au tir dans des conditions compliquées (2 fautes), le biathlète a pris une belle petite revanche sur le sort en s’offrant cette médaille d’or.
Il a réussi cet exploit au lendemain d’un énorme échec sur le sprint, où il avait pris la 4e place et manqué la médaille de bronze pour trois petits centièmes. Cet échec valait donc bien la peine d’être vécu. Pour s'imposer, il est resté dans l'ombre pendant toute la course, avant de profiter des tirs debout pour se refaire la cerise. Oui, cette première médaille a eu des airs de petit hold-up, mais seul le vainqueur a raison après tout. Avant de décrocher le Graal, son meilleur résultat aux Mondiaux n'était qu'une modeste 17e place lors de la poursuite de l'édition 2017 disputée à Hochfilzen.
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Boe a craqué, Pidruchnyi en sniper, Fillon Maillet en costaud : cette poursuite était folle

Boe implose lors du dernier debout, Fourcade dans le coup

Si Pidruchnyi a gagné cette course, c’est aussi parce que Johannes Boe a implosé. Intouchable lors de cette poursuite pendant les trois-quarts de la course, malgré deux fautes lors du deuxième couché et du premier debout, le Norvégien a été rattrapé par ses démons lors du dernier tir debout, où il a complètement craqué avec trois fautes à la clé.
Cette catastrophe tardive lui a ainsi fait perdre la tête de la course, puis la médaille d’or. Sorti avec 15 secondes de retard du pas de tir, le Norvégien a finalement échoué à 8" du nouveau champion du monde après une course-poursuite où ses jambes n'ont pas répondu. Déprimé à l’arrivée, il devra se remettre de ce raté auquel il n’avait plus habitué ses adversaires.
Johannes Thingnes Boe et Dmytro Pidruchnyi à l'arrivée de la poursuite des Mondiaux 2019 à Ostersund
L’autre homme de la course a été Martin Fourcade. Parti sixième à +33" de Boe, le Catalan a lutté pour le podium pendant les trois-quarts de la course également. Deuxième derrière Boe après les couchés, il a raté le coche à cause du premier debout, où il est parti deux fois à la faute. Dans les skis de Quentin Fillon Maillet et Tarjei Boe à l’amorce du dernier tour, après un 5/5 sur le dernier tir, le Français a manqué de jus pour aller chercher mieux.
Il lui reste encore l’individuel (20 Km) et la mass start pour se refaire la cerise à titre individuel. On retiendra de sa course : des tirs couchés incisifs et un rythme un poil plus soutenu sur les skis. Ce n’était pas le grand Fourcade, mais qui sait, peut-être reviendra-t-il faire un tour la semaine prochaine. Pour le moment, il joue placé. Et c'est mieux que rien.
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