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Bailly, dure au mal

ParAFP

Publié 15/03/2008 à 08:00 GMT+1

Sandrine Bailly est encore en course pour conquérir son deuxième globe de cristal de la Coupe du Monde générale après celui de 2005. Retour sur le parcours étonnant de la meilleure biathlète française de ces dix dernières années.

Eurosport

Crédit: Eurosport

De l'aveu général, Sandrine Bailly a gagné en maturité et en professionnalisme ces derniers mois, mais la Française, qui peut remporter ce week-end la Coupe du monde de biathlon, court toujours après les succès de son début de carrière si insouciant. "Ma carrière n'est pas comme celle des autres: j'ai gagné très vite sans me poser de questions et sans comprendre pourquoi", reconnaît Bailly, 28 ans, en référence à sa première victoire en Coupe du monde en 2001, dès sa première saison compléte sur le circuit, ou à son titre mondial remporté en 2003.
"Mais les questions sont venues et depuis elles s'accrochent ", lâche-t-elle dans un sourire. Pour répondre à ces questions et aux doutes qui l'assaillaient depuis des Jeux Olympiques 2006 ratés, elle s'est "botté les fesses comme jamais" à l'intersaison. "Elle manquait d'exigence, elle a pris conscience de ce qu'il fallait faire pour être au top", reconnaît Vincent Defrasne, qui connaît "Sansan" depuis leurs années junior.
Plus de rigueur
"Avant, elle disait "Avec cette paire de skis, cela devrait aller" alors que maintenant elle sait pourquoi elle prend ces skis et pas ceux-là", poursuit le champion olympique 2006 de la poursuite. Cet hiver, la chef de file de l'équipe de France a retiré les dividendes de cette remise en question malgré, nouveau paradoxe, une fracture du radius gauche à l'entraînement en octobre, sa première blessure depuis qu'elle est sur le circuit.
Elle a gagné quatre courses, accumulé les podiums, ce qui lui a valu de porter le dossard jaune de leader de la Coupe du monde pendant quatre semaines. Elle espére, avant les deux dernières épreuves de l'hiver samedi et dimanche, remporter pour la deuxième fois de sa carrière, après 2005, le gros globe. Mais Bailly, 3e du classement mondial à 22 points de l'Allemande Magdalena Neuner, est aussi passée à côté des Championnats du monde 2008 avec pour meilleur résultat une 5e place en sprint et en poursuite mais toujours pas de podium individuel dans un grand rendez-vous, comme c'est le cas depuis 2004.
Ghiaccino: "Elle pète encore les plombs"
"Depuis un ou deux ans, elle s'est structurée dans sa façon de concourir, mais c'est une phase d'acquisition", diagnostique Christian Dumont, le patron de l'équipe de France. " Quand on chasse le naturel, il revient parfois au galop", note-t-il pour expliquer les soudaines défaillances de Bailly au tir, comme ces huit pénalités de la mass-start de Khanty-Mansiysk dimanche dernier qui ont plombé sa belle assurance.
Jean-Paul Ghiaccino, l'entraîneur de précision, regrette qu'elle "pète encore parfois les plombs", mais avance une autre explication: "Elle a gagné des courses en faisant des 16 sur 20 au tir, mais c'était un autre biathlon, aujourd'hui, ce n'est plus possible, le niveau a tellement monté, elle doit encore être plus exigeante avec elle-même ".
La jeune femme des Plans d'Hotonne, inscrite presque contre son gré par ses parents au club de ski de fond local, affiche un sacré caractère, comme elle l'a encore montré dans le relais dames des Mondiaux-2008 où elle a offert sa seule médaille à la France à l'issue d'un dernier kilomètre époustouflant. " Elle sait ce qu'elle veut et elle assume ses décisions jusqu'au bout ", admire Lionel Laurent, le responsable de l'équipe féminine, persuadé qu'elle sera récompensée par un nouveau globe dimanche à Oslo.
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