Mass start Oslo I La chute fatale de Lou Jeanmonnot : Pourquoi la France n’a pas posé réclamation

Cela s’est donc joué sur un fait de course. Une chute de Lou Jeanmonnot, au coude à coude dans un virage avec Franziska Preuss peu avant l’arrivée, qui a mis fin à tous les espoirs de la Française de décrocher le gros globe. Une chute qui a beaucoup fait parler après l’arrivée. L’équipe de France a en effet envisagé de porter réclamation, considérant que l’Allemande avait peut-être commis une faute entraînant un contact avec la Tricolore, et donc sanctionnable.

C’est ce que Cyril Burdet, l’entraîneur de l’équipe de France féminine, semblait indiquer à Lou Jeanmonnot dans l’aire d’arrivée. "Il faut l’analyser, abondait Loïs Habert, consultant pour Eurosport, au moment du direct. Ce n’est pas faire les revanchards aigris, c’est un fait de course très particulier avec une incidence énorme." Si Preuss avait été sanctionnée et déclassée, le gros globe serait en effet revenu à Jeanmonnot, en tête du classement général avec cinq points d’avance sur l’Allemande avant cette dernière course de la saison.

Mais le staff tricolore s’est finalement décidé à ne pas poser cette réclamation après avoir revisionné les images de ce fait de course. Il n’y avait aucune faute de Preuss. Mais bien une erreur, fatale, de Jeanmonnot. "C’est son pied gauche qui vient s’arrêter à l’intérieur, ce n’est pas du côté de Preuss, a expliqué Loïs Habert. Quand Lou tombe, Preuss a déjà les bâtons en l’air, ils ne sont pas plantés. Je pense que c’est une erreur de Lou d’avoir ouvert les skis. Elle aurait dû essayer de la pousser un peu plus à l’extérieur pour se donner de la marge sur le virage intérieur."

Jeanmonnot n’avait pas un avis différent. "Je suis quasiment sûre que ce n’est que de ma faute. Elle me ferme la porte de manière très conventionnelle, n’importe qui aurait pu le faire, a-t-elle déclaré au micro d'Eurosport. Je le suis (Cyril Burdet, NDLR) parce que quand il me le dit… Je pense qu’on ne se rend pas compte de la sensation que je peux avoir dans mon corps à ce moment-là, une excitation, un stress, une douleur telle que ce virage-là… Je n’ai aucune notion de ce qui se passe. Je n’ai que ma pensée principale qui est ma trajectoire et mon objectif."

"Quand il me dit qu’il pense qu’elle a marché sur mon ski, je lui fais confiance dans le sens où je sais qu’il va juste regarder les images, a-t-elle ajouté. Et finalement il constate que ce n’est pas la peine de poser réclamation. Parce que c’est de ma faute et c’est ce que j’avais ressenti au premier abord. Mais quand lui m’apporte son avis de quelqu’un qui est sans acide lactique jusqu’aux oreilles, s’il y avait le doute il fallait vérifier."

Cyril Burdet avait un doute, et c'est ce qui l'a poussé à envisager cette réclamation. "Le premier sentiment, c’était de la colère parce qu'on avait l’impression d’une faute litigieuse, a-t-il expliqué au micro d'Eurosport. Donc il y avait de la frustration de voir ce match se terminer de cette manière-là. Et finalement, en revisionnant les images de manière précise, je me suis rendu compte que c’était une erreur de Lou. Il y avait un gros combat mais c’est elle qui tombe seule. Donc à partir de ce moment-là, c’est plus de la tristesse, de se dire que dans ce dénouement, on ne saura jamais vraiment qui était la plus forte, qui aurait été devant sur cette dernière ligne droite à la régulière."

On ne le saura jamais, et tout le monde aurait aimé le savoir. À commencer par Preuss. L’Allemande a finalement décroché le gros globe sans contestation du clan français... parce qu'il n'y avait rien de contestable. "Je n’ai senti aucun contact avec Lou quand elle est tombée, a-t-elle assuré au micro d'Eurosport. C’était tellement dur, un énorme combat jusqu’à cette dernière course de la saison. On tirait côte à côte tout au long de la saison, à la bagarre jusqu’à la dernière boucle, c’était complétement fou."