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Coupe du monde - De l’ambition, oui, mais la progression avant tout

Jean-Baptiste Duluc

Mis à jour 27/11/2020 à 17:23 GMT+1

COUPE DU MONDE – L’équipe de France féminine de biathlon aborde ce samedi la première étape de la saison 2020-2021 avec ambition, dans le sillage de ses deux leaders, Julia Simon et Justine Braisaz. Mais les Françaises ne veulent pas non plus se mettre trop de pression et vise avant tout de progresser et de se rapprocher des meilleurs.

Justine Braisaz, victorieuse du 15km d'Ostersund

Crédit: Getty Images

Il faudra surement attendre encore pour avoir un successeur à Sandrine Bailly, dernière Français à remporter le gros globe du général. C’était en 2004-2005. En avoir un à Marie Dorin-Habert, sur le podium de la Coupe du monde (2e à moins de 50 points du globe) en 2015-2016, serait déjà un sacré exploit. Il faut dire que, depuis la retraite de cette dernière, place a été faite aux jeunes Français. A Konthiolati, à l’exception de la capitaine de route Anaïs Bescond et 33 printemps, toutes les Françaises engagées ont entre 24 et 27 ans. Une stratégie qui a logiquement conduit à des temps plus pauvres en résultats ces dernières années mais qui doit conduire les Françaises à retrouver cette saison le haut du panier, dans le sillage de ses deux leaders, Justine Braisaz et Julia Simon.

Le tir, axe de progression majeur

A la fois les plus jeunes (24 ans toutes les deux) et les plus performantes (1 victoire et top 10 du général chacune), les natives d’Albertville sont les deux fers de lance des Bleues, sur lesquels reposent la majorité des espoirs tricolores. Des attentes nées des promesses entrevues très jeunes par Braisaz (6e de la Coupe du monde en 2017, à 21 ans) et de la progression constante de Simon, passée de la 67e à la 8e place mondiale en deux ans. Des attentes forcément liées également aux ambitions affichées. "Pour cet hiver, j’ai deux ambitions majeures : intégrer le Top 5 du général de la coupe du monde et faire une médaille aux mondiaux de Pokljuka, avouait il y a quelques jours la médaillé de bronze de l’individuel aux Mondiaux 2019 sur FFS TV. Pour gagner le classement général, j’ai besoin de plus de régularité. Après si ça passe mieux, je peux devenir plus ambitieuse au cours de l’hiver". Un général auquel Julia Simon ne pense pas encore. "J’aimerais remonter sur des podiums, assure-t-elle pour SkiChrono. Lorsqu’on y a pris goût, on veut continuer".
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Justine Braisaz, 10/10 au couché... mais 6/10 au debout, lors de la mass start d'Anterselva

Crédit: Getty Images

Mais, pour cela, les deux Tricolores savent qu’elles doivent continuer à progresser et à travailler un secteur qui lui a souvent coûté cher : le tir. "Je veux réussir à mettre en place mon tir, explique Simon. Ce sera la clé pour réaliser de très belles courses. Je ne veux pas avoir de regrets. J’ai juste envie de pouvoir gagner en expérience, peut-être aussi en maturité et en confiance pour que l’année des JO (en 2022), je sois prête pour performer". Un travail sur elle-même qu’a également opéré Justine Braisaz. "Le retour de Jean Paul Giachino (coach du tir) me change, expliquait-elle. Je me sens en phase avec lui. J’ai pris plus de confiance et de recul au tir, on verra si ça répondra. Je me suis aussi beaucoup remise en question après la saison dernière. J’ai appris à devenir plus honnête avec moi-même, à mettre en phase mes pensées avec mes rêves et mes ambitions. Je ne croyais pas assez en moi, et aujourd’hui ça va mieux. Et j’ai besoin de transformer en action mes envies." A condition que la pandémie de Covid19 lui en laisse la possibilité.

De l’ambition à revendre

Le protocole sanitaire mis en place pourrait à tout moment priver les Françaises d’un week-end de Coupe du monde et remettre en cause leurs ambitions. "Ce n’est pas évident de se projeter, avoue Simon. On ne sait pas ce qu’il va se passer. Les objectifs peuvent vite tomber à l’eau si on a un test PCR positif". Même s’il favorisera forcément la récupération des biathlètes, avec un calendrier allégé et des étapes étalées bien souvent sur deux week-end qui permettront plus facilement de participer à toutes les courses. "Je veux faire toutes les étapes, faire une impasse n’est pas à l’ordre du jour, explique Braisaz. On verra si nécessaire, si le corps le réclame, mais avoir moins de déplacement sera positif pour moi"». Après trois années plus "compliquées", l’équipe de France veut renouer avec son glorieux passé et avec le gratin du biathlon mondial, grâce notamment à Justine Braisaz et Julia Simon. Mais pas seulement.
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Julia Simon (France) lors de la poursuite dames de Kontiolahti (2020)

Crédit: Getty Images

De retour après une saison blanche en raison de la mise au monde de son premier enfant, Anaïs Chevalier ne compte pas laisser ses deux compatriotes tirer toute la couverture à elles. "Pour moi l’idée c’est de retrouver le haut niveau, assure-t-elle. Wierer, Herrmann, les Norvégiennes Eckhoff et Roeiseland seront de redoutables concurrentes, mes coéquipières seront également dangereuses, je les connais bien. Mais je veux performer, je suis une grande fille et j’assume". Sa sœur Chloé espère quant à elle multiplier les tops 10 et pourquoi améliorer son meilleur résultat (8e) en Coupe du monde. Le tout chaperonné par l’expérience d’une Anaïs Bescond toujours capable de coups d’éclats. Non, cette saison 2020-2021 s’annonce prometteuse pour les Françaises. Reste à assumer sur la neige.
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