Julia Simon et la tension : "Ce sera compliqué de tenir tout l'hiver"

"Je suis cuite mentalement, voilà". Désarmante de sincérité, Julia Simon n'a pas cherché à cacher son mal-être actuel après sa 31e place sur l'Individuel, première course en solo de la saison dimanche. Ce qui aurait pu ressembler de loin à un tir manqué et un résultat décevant mais à oublier immédiatemment, a en fait peut-être agi pour comme une sonnette d'alarme pour une femme dont le quotidien n'est pas de tout repos depuis bientôt un an.

C'est au mois de décembre 2022 que les premiers bruits d'une affaire de vol de carte bleue entre Julia Simon et Justine Braisaz-Bouchet ont fleuri au sein du biathlon tricolore. Il a fallu attendre l'après-saison de biathlon pour que celle-ci fuite dans les médias et que la tourmente s'installe pour une athlète qui venait de remporter le graal en remportant le classement général. La suite, c'est une préparation loin du groupe pour une Simon toujours plus isolée. Sa réaction de ce weekend laisse penser que les relations sont toujours tendues avec le reste de ses coéquipières.

"Il me manque de la fraîcheur mentale en fait, a-t-elle précisé auprès du Dauphiné. C'est bizarre de dire ça sur la première Coupe du monde, mais je suis émoussée mentalement. [...] Je ne vais pas vous faire un dessin, l'été a été compliqué, il y a de la pression qui s'accumule. C'est comme ça. Il faut l'accepter. Ce sera compliqué tout l'hiver, je pense, de tenir." Ce que dit Julia Simon c'est que la situation qui est la sienne risque de ne pas évoluer dans le bon sens. L'affaire qui l'oppose à Justine Braisaz-Bouchet va occuper le terrain encore un moment avec son lot d'attention médiatique, de déconcentration et de fatigue, nerveuse principalement.

Comment la skieuse des Saisies appréhendera les bons, comme les mauvais moments ? Comment se relever d'une déception, comme celle de dimanche, si le groupe autour de vous ne soutient pas ? Dans l'émission Chalet Club, Loïs Habert expliquait que la communication était totalement rompue entre certaines biathlètes de l'équipe de France, se demandant si tout ceci aurait des conséquences positives, via un surcroît de motivation, ou négatives. Les déclarations de Julia Simon font, pour le moment, pencher la balance du mauvais côté.

"Cette capacité que j'avais l'an dernier à aller jouer sur un dernier tir, et à y faire le plein, cette année, ça va peut-être être plus compliqué, poursuit Simon pour le Dauphiné. Il va falloir que je l'accepte, que je m'adapte peut-être aussi, je vais encore apprendre certaines choses sur moi je pense. Ça va me permettre de voir si j'arrive à redresser la barre quand c'est compliqué, si j'arrive à m'accrocher, ou si je m'écroule." La première course individuelle a posé un constat, celui que tout serait peut-être plus difficile avec tout ce qui se passe autour d'elle. La suite donnera des éléments de réponses sur sa capacité à tout surmonter.

Il serait bien précoce, et pour tout dire peu respectueux de ce qu'a fait Julia Simon l'hiver dernier dans un contexte déjà difficile (l'affaire secouait le groupe depuis le mois de décembre), de tirer des conclusions après une course, qui plus est très particulière tout comme dire qu'elle ne sera pas capable de rééditer ses exploits. Rien ne sera simple et il y a de fortes chances, sauf retournement de situation, qu'elle doive faire sans certains appuis. Julia Simon a un nouveau défi à bien des égards unique devant elle et le temps uniquement dira si elle est capable de le surmonter