Et Julia Simon a craqué au dernier tir : "Je suis cuite mentalement, voilà"

On l'a vue souffler à la sortie du pas de tir, comme pour confirmer que la nouvelle était mauvaise. En course pour le podium ce dimanche à Östersund sur la première course individuelle de la saison, Julia Simon a compris presque instantanément que son retour ne se ferait pas dans la lumière. La Française, vainqueur du gros globe la saison passée, a démarré sa saison par une 31e place anonyme qui illustre toute la difficulté de la période qu'elle traverse, entre contexte pesant et préparation compliquée.

Tout avait pourtant bien commencé pour Simon. La veille, elle avait brillé sur le relais mixte pour permettre aux Bleus d'un Fabien Claude en difficulté au tir d'attraper un premier podium. Sur les skis et face à la cible, c'était prometteur. Pareil après les trois premiers passages au tir ce dimanche lors de l'individuel. Malgré une petite faute, elle était dans le coup pour le podium avant le dernier tir. Et puis, patatras.

Embêtée par un souci avec sa carabine, la Française est complètement sortie de sa course en ratant trois fois la cible, laissant le podium s'envoler pour terminer à une 31e place indigne de son rang. "Je suis déçue de m'être écroulée comme ça, sur le dernier tir, a-t-elle reconnu à notre micro après coup. C'est le jeu du biathlon. Il me manquait cette concentration. Je vais essayer de ne pas être trop négative et me relancer par la suite."

Un discours volontariste qui n'a pas duré très longtemps. Au micro de La Chaîne l'Equipe, la Française a été un peu plus inquiète quant à sa situation actuelle : "Je suis cuite mentalement, voilà. Allez-y, taillez-moi, c'est le début de saison donc je sens déjà les commentaires arriver. Mais oui, je suis cuite mentalement, voilà." Une honnêteté qui vient mettre en lumière cet été dévastateur vécu par le groupe France. Pour cette affaire de fraude à la carte bancaire, Simon s'est entraîné à part et l'ambiance dans le groupe, et donc dans les têtes, s'en ressent.

"Il y a des gens qui ne se parlent plus au sein de ces groupes, atteste ainsi notre consultant Loïs Habert. Donc forcément, il y a une rancœur. Sur les skis, forcément, ça ne peut qu’apporter quelque chose à la compétition, dans un sens ou dans l'autre. Peut-être un peu plus de pression ou un peu plus de motivation. On n'est plus vraiment avec des athlètes qui se battent les uns pour les autres, qui sont très amis entre eux. Il y a forcément un lien."

Ce "lien", Simon l'avait déjà pressenti en avant-saison. Le mois passé, elle avait confié que les attentes seraient sans doute difficiles à gérer pour elle. "Il faut accepter qu'il y ait un moment de décompression où le corps et la tête disent stop, estimait-elle à notre micro. Il ne faut pas rêver, ça ne va pas être facile de repartir, de gérer la pression, les médias, les partenaires, les attentes du public, les miennes. Ça va être dur et ça ne sera pas le bout du monde si je fais 5e du général". Elle aurait sans doute signé pour une pareille place pour sa grande rentrée.