Tarjei Boe : "Johannes était heureux pour moi, il gagne suffisamment comme ça"
On ne l'attendait plus ! Tarjei Boe, loin de son meilleur niveau depuis le début de la saison, au point d'être écarté de l'équipe de Norvège lors du sprint et de la poursuite du Grand-Bornand, a pris une magistrale revanche dimanche. Il a remporté la mass start et un bonheur ne venant jamais seul, son frère Johannes, 3e, l'accompagne sur le podium. Heureux pour son ainé.
Johannes Boe tout sourire pour son frère Tarjei : l’arrivée de la mass-start du Grand-Bornand
Video credit: Eurosport
Martin Fourcade peut se rassurer. Ou pas. Samedi, il regrettait que le biathlon masculin soit en train de se résumer à un duel entre Norvégiens et Français. Bonne nouvelle, cela n'a pas été le cas dimanche au Grand-Bornand lors de la mass start. Mauvaise nouvelle, cette dernière course de l'année civile a offert un duel entre… Norvégiens. Pire, ou mieux, c'est selon, ce fut même une bataille familiale entre la fratrie Boe. Johannes, sur le podium comme à son habitude, n'a fini "que" troisième. La victoire est revenue à son frère ainé, Tarjei.
Mais Johannes a levé les bras comme s'il avait gagné en coupant la ligne, plus heureux que s'il s'était imposé lui-même. Car il n'ignore pas que son frangin traversait une période délicate. "Ce mois de décembre n'a pas été marrant", a avoué le vainqueur du jour, revenu un peu de nulle part. En mal de confiance et de résultats, le premier mal étant la conséquence du second, l'ainé des Boe a souffert plus que tout autre de l'incroyable densité de l'équipe norvégienne en ce début de saison.
Au Grand-Bornand, on ne l'a pas vu sur le sprint, pour lequel il n'avait pas été retenu, et donc par définition sur la poursuite. Mais dimanche, il a pris une éclatante revanche avec un 19 sur 20 qui lui a permis de remporter ce Championnat de Norvège. En dehors de l'Allemand Danilo Riethmueller, qui s'est intercalé entre les Boe à la deuxième place, on n'y a vu que du rouge et bleu, avec cinq Norvégiens aux six premières places.
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Tarjei Boe.
Crédit: Getty Images
"On avait de très bons skis aujourd'hui sur cette neige humide, c'est certain", a estimé Siegfried Mazet, le responsable du tir norvégien. "En Norvège, c'est une tradition la neige et la pluie et on a toujours eu du matériel très efficace dans ces conditions", renchérit Johannes Boe. Mais dans ces conditions, c'est donc son frère qui a tiré les marrons du feu.
"C'est une de mes plus belles victoires, à coup sûr", a assuré Tarjei à l'arrivée. La 14e de sa carrière et la première depuis le sprint de Hochfilzen l'an dernier. A 36 ans, c'est un sacré retour de flamme. Mais c'était oublier un peu vite que, la saison dernière, c'est lui qui avait fini dans la peau du dauphin de son frère au classement général de la Coupe du monde. On ne passe pas de numéro deux mondial à bon à rien comme ça.
"C'est compliqué, parfois, le biathlon. Quand les sensations ne sont pas bonnes en ski, que la confiance disparait au tir… C'est un sport qui devient très laborieux. Mais il faut s'accrocher", souligne le vainqueur du gros globe de cristal en... 2011. Certains commençaient à se dire que c'était peut-être l'année de trop. "Mais ce n'est pas parce qu'il est en fin de carrière que c'est forcément l'année de trop. C'était un mauvais début de saison, oui, mais ça arrive et il faut trouver les solutions", rétorque Mazet.
S'il en est un qui savoure cette victoire, c'est en tout cas Johannes. Sitôt la ligne franchie, il est venu prendre son frère dans ses bras, avant de le désigner du doigt au public, comme pour dire "C'est mon frère, et il est toujours là". "Partager le podium avec Tarjei, et qu'il gagne cette course, c'est… fantastique. On adore ça !, a-t-il confié à Eurosport. C'est vraiment super que ça se soit bien passé aujourd'hui pour Tarjei." "Johannes était heureux pour moi, il gagne suffisamment comme ça", s'est amusé le héros-surprise du dimanche.
Tout de même, les fêtes de fin d'année s'annoncent plutôt sympathiques pour la famille Boe, qui repart du Grand-Bornand avec des bonnes nouvelles plein les valises. "On prend l'avion ce soir pour rentrer à la maison ce soir, et demain (lundi) matin, quand on va se lever, on va jouer avec les enfants, sourit Johannes. On va faire ce que tout le monde fait à Noel ! Des trucs de Noel. On va se reposer, se relaxer et oublier le biathlon pour une semaine." Le biathlon, lui, ne risque pas de les oublier. Leurs adversaires non plus.
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