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Gestin brille aux Mondiaux et lorgne Paris 2024 : "La problématique est de savoir comment transformer l’argent en or"

Fabien Esvan

Mis à jour 25/09/2023 à 17:59 GMT+2

Les Bleus du canoë-kayak slalom ont pris rendez-vous pour Paris 2024. Repartie des Championnats du monde avec cinq médailles dans la besace dont trois en argent dans des disciplines olympiques, l'équipe de France a marqué le coup. Doré par équipe en C1, vice-champion du monde individuel, Nicolas Gestin a été l'un des grands bonhommes de ces Mondiaux. Il se confie à Eurosport.

Médaillé d'argent en C1, Nicolas Gestin savoure sa prestation en finale des Championnats du monde de canoë-kayak 2023

Crédit: Getty Images

Tout baigne pour l'équipe de France de canoë-kayak slalom, ou presque. Avec cinq médailles glanées sur les Championnats du monde 2023, l'or en C1 par équipe, l'argent en C1 avec Nicolas Gestin et kayak cross avec Camille Prigent et Boris Neveu, les Bleus ont secoué le bassin londonien la semaine passée. Nicolas Gestin en a été l'un des grands animateurs avec deux breloques dans les bagages.
A 23 ans, le Breton, déjà double champion du monde de sa discipline chez les U23, est allé décrocher son premier métal chez les très grands avec un argent aux allures de premier message. En finale, le sociétaire du CKC Quimperlé a dû céder pour une seconde et dix-huit centièmes face à l'ogre slovène Benjamin Savsek. En retrait sur le début de saison, comme il le pressentait, le Tricolore a répondu présent au bon moment. Pour faire un premier pas vers les Jeux Olympiques de Paris 2024 (à suivre en intégralité sur Eurosport). Entretien.
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Gestin : "Paris 2024, j'imagine souvent un moment partagé avec des supporters et des céistes"

Nicolas, après deux médailles d'or mondiales en U23 (2019 et 2023), vous goûtez à l'argent chez les grands. Quel est le sentiment qui règne après cette parenthèse londonienne ?
Nicolas Gestin : C’était un championnat du monde avec de multiples enjeux. Ça soulage, ça fait très plaisir et ça vient récompenser tout le travail d’une année d’entraînement. Mais ce n’est pas fini. Il faut profiter de cette belle forme pour dérouler sur la fin de saison.
Les premières semaines de la saison ont été en montagnes russes. Tout s'est aligné comme prévu à Londres…
N. G : J’ai fait un début de saison en-deçà de ce que j’étais capable de produire. C’était la stratégie : avoir un pic de forme en septembre. Les échéances de juin et de juillet ont été particulières à gérer. Il y a eu un peu de doute, mais c’est ce qui amène à reposer les choses, construire le projet. Quand je suis arrivé aux Mondiaux, j’avais plutôt fait une bonne Coupe du monde à La Seu d’Urgell. Je sentais que la préparation s’alignait avec ce que je voulais. Je ne souhaitais pas trop être à l’écoute de mes sensations. J’avais vraiment l’impression d’être dans une bonne forme pour attaquer le Mondial. Je suis arrivé serein.
On sent un vent de fraîcheur dans cette équipe de France. Boris (Neveu) l’expérimenté nous ramène sa médaille annuelle (rires). On continue de construire.
Après ces Mondiaux, l'équipe de France revient avec l'or en C1 par équipe (Jules Bernardet, Lucas Roisin et vous) et quatre médailles d'argent : celles du K1 par équipe, celles de Boris Neveu et Camille Prigent en kayak cross en plus de la vôtre. L'ambiance doit être bonne chez les Bleus…
N. G : C’est super positif sachant qu’il y a trois médailles dans les disciplines olympiques (ndlr, C1 avec Nicolas Gestin, kayak cross avec Camille Prigent et Boris Neveu). La problématique va être de savoir comment transformer l’argent en or. Je trouve ça positif. On sent un vent de fraîcheur dans cette équipe de France. Boris (Neveu) l’expérimenté nous ramène sa médaille annuelle (rires). On continue de construire et en plus on a été chercher tous les quotas pour représenter la France aux Jeux.
Vous aviez parlé de deux rendez-vous phares cette saison : les Mondiaux à Londres et les Finales de la Coupe du monde qui serviront de test event à Vaires-sur-Marne (du 5 au 8 octobre). C’est un premier objectif rempli…
N. G : On arrive à mi-chemin de ces échéances. Le pic de forme était attendu à ce moment-là. J’ai réussi à construire le projet jusque-là, bien dans les clous et à m’exprimer le jour J, donc c’est très positif. Il faut garder le cap, surfer sur cette forme-là car il y a une sacrée échéance devant nous. À moins d’un an des Jeux Olympiques, on aura à cœur de performer à la maison et montrer que les Français sont dans leur jardin à Vaires-sur-Marne. Garder les crocs, le cap, s’éclater sur l’eau, voilà les maîtres mots.
Il y a cette concurrence avec Jules Bernardet et Lucas Roisin qui sera intense jusqu'au bout. Cette médaille mondiale, c'est tout de même un grand pas pour Paris 2024 ?
N. G : Je ne me pose pas trop cette question. J’essaie de rester focalisé sur ce qui arrive pour la Coupe du monde. Si je fais une bonne performance, ça en découlera et ce sera super. Il faut rester assez froid vis-à-vis de ça et continuer d’avancer. Il en faut peu pour me motiver. Les Jeux à la maison, c’est déjà assez.
L’enjeu, ça ne va pas être de la reproduire, mais de savoir comment faire encore mieux, comment on va aller chercher cette seconde qui nous sépare de l’or.
Vous perdez le titre pour 1"18. Qu'est-ce qui vous a manqué pour aller chercher l'ogre Benjamin Savsek à Londres ?
N. G : Pas grand-chose… Je fais une course pleine à 95 %. Il y a deux ou trois petits passages comme sur la porte en milieu de parcours avec une grosse vague, ou je perds un petit peu de temps et où c’est moins fluide, ainsi que la porte en bas. Ça correspond à une demi-seconde par stop. Je ne lui avais pas laissé grand-chose, mais il a réussi à prendre ce que j’avais laissé. Il montre qu’il peut faire la différence lors des grands rendez-vous. Je ne sais pas s’il fait la différence à l’expérience, mais il l’a fait dans son style. Ça ouvre tout de même de belles pistes pour l’année prochaine.
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Nicolas Gestin (à gauche) sur le podium des Mondiaux de canoë-kayak 2023 aux côtés du Slovène Benjamin Savsek (au centre) et de l'Italien Paolo Ceccon

Crédit: Getty Images

Il y a eu beaucoup de changements pour vous pendant l'intersaison : le bateau, le travail de préparation physique de longue haleine qui a porté fruits, la gestion du pic de forme et des temps forts. C'est une bonne base forcément…
N. G : Ce sont de bons fondements pour construire la suite. C’est une saison riche en apprentissage, il faudra s’appuyer dessus. Je me suis bien éclaté. L’enjeu, ça ne va pas être de la reproduire, mais de savoir comment faire encore mieux, comment on va aller chercher cette seconde qui nous sépare de l’or, savoir comment on court à la maison s’il y a sélection, comment on gère cette pression des Jeux, comment on reste froid dans la préparation pour qu’elle soit la plus engageant possible, tout en ayant du plaisir.
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