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Retenu pour Paris 2024, Titouan Castryck ou le nouvel espoir olympique : "Je ne réalise pas trop pour l’instant"

Fabien Esvan

Mis à jour 21/10/2023 à 11:54 GMT+2

L'avènement de l'insouciance, voilà qui pourrait coller à la peau de Titouan Castryck. A 19 ans tout juste, le kayakiste de Cesson est l'un des quatre heureux élus à avoir décroché le sésame pour les Jeux Olympiques de Paris 2024. Grand espoir du canoë-kayak tricolore, le Breton a brillé lors des Finales de la Coupe du monde à Vaires-sur-Marne pour monter dans le train olympique. Portrait.

Castryck : "Pour l'instant, mon insouciance me fait bien gazer !"

On ne le dira jamais assez, la France du canoë-kayak ne cesse de produire sa myriade de talents. Cette saison 2023 l'a encore démontré. Grande fête de la discipline, à moins d'un an des Jeux Olympiques de Paris 2024, les Finales de la Coupe du monde de Vaires-sur-Marne ont permis d'y voir plus clair sur la sélection olympique. Le jeune Titouan Castryck a su y prendre la bonne vague.
La vingtaine même pas entamée, le Cessonnais est l'une des attractions de cette équipe de France qui s'apprête à relever le défi olympique. Colossal en finale du K1, l'espoir a les yeux qui pétillent au moment d'évoquer "ce rêve de gosse". Même si tout est allé très vite, le double champion du monde U23 en 2021 et 2023 est bien dans son bateau. Prêt à passer à l'étape suivante, comme souvent.
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Titouan Castryck lors des Finales de la Coupe du monde de canoë-kayak slalom à Vaires-sur-Marne en 2023.

Crédit: Getty Images

La jeunesse pour "gazer"

Décontracté, Titouan Castryck était toujours sur son petit nuage lorsque nous l'avons contacté. "Je ne réalise pas trop pour l’instant. C’est allé assez vite depuis deux ou trois ans. Il y a quatre ans, j’étais sur le circuit national et j’avais un peu de mal à m’imposer. Je pense qu’il va falloir un peu de temps pour s’adapter et se remettre droit dans les pompes."
Oui, tout est allé vite pour l'espoir. "Jusqu’à présent, j'ai fait mes preuves chez les jeunes. Depuis deux ans, j'ai été plutôt bon sur le circuit national, notamment pour les sélections. J’ai gagné pas mal de courses. À l’international, c’était une assez grande marche à accomplir. Je ne m’attendais pas forcément à y arriver aussi vite."
J’ai l’impression que mon insouciance me fait bien gazer.
Comme d'autres avant lui, il ne faut pas parler d'âge au principal intéressé. "Ça peut être une force comme une faiblesse, il faut juste réussir à l’exploiter au bon moment. J’ai l’impression que mon insouciance me fait bien gazer", concède-t-il. "Je vais essayer de rester là-dessus et ne pas me prendre la tête. Je ne veux pas foncer tête baissée, mais rester dans ma bulle et faire ce que je sais faire depuis que je suis petit."
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Vaires-sur-Marne la seconde maison

La première étape vers l'Olympe, Titouan Castryck l'a domptée lors des Finales de Coupe du monde où il a relégué Vit Prindis et le reste de la concurrence à plus de 2'58''. "Je pense que ce n’était pas la plus belle manche de ma vie, mais elle était efficace, sans grosse erreur. Je mets une bonne petite sacoche au deuxième, mais il y a moyen de faire mieux encore. C'était vraiment une délivrance de sortir ça en Finales de Coupe du monde. Je savais qu’il fallait que je gagne pour avoir une chance d’être sélectionné."
Avec le public qui poussait comme ça, c’était presque trop beau, presque un film.
Voisin du site olympique, le sociétaire des Poissons Volants de Cesson-Sévigné semblait sûr de ses forces. "Je savais que j’étais fort sur le bassin de Paris. Si il y avait bien une course que je pouvais gagner cette saison, c’était celle-là. Avec le public qui poussait comme ça, c’était presque trop beau, presque un film. Je n’avais pas été très bon sur les Mondiaux juste avant. Je n’étais pas en grande confiance, ni en grande forme. Je pense que j’ai sorti le grand jeu sur cette course."

La classe Kauzer, le "héros national" Neveu comme modèles

Cette performance de choix a notamment coûté la place de Boris Neveu, véritable patron de l'équipe de France et fort de douze médailles aux Mondiaux. "C’est sûr que ça fait mal au cœur de prendre une place sur son nez. J’espère qu’il va réussir à rebondir pour aller chercher le quota de kayak cross qui sera disponible à Prague en avril."
Titouan Castryck en a d'ailleurs profité pour rendre un vibrant hommage à son aîné. "Avant même que je commence le bateau, il était déjà sur le circuit international. Ce n’était pas un grand frère, c'était plus. Boris, c’est notre héros national depuis qu’on est petit. C’était un peu un rêve de courir avec lui, de faire des courses par équipe, d’échanger avec lui."
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Castryck : "Neveu, c'est un héros pour nous"

Le "papa des Bleus" en modèle, le Breton s'inspire aussi de la crème du kayak pour perfectionner sa navigation. "Le champion olympique de Tokyo Jiří Prskavec est un modèle pour tous les jeunes kayakistes du monde. Il a une navigation exceptionnelle, un peu sortie de nulle part. Il a créé son style. Il y a aussi le Slovène Peter Kauzer. Il n’a jamais gagné les JO, mais il a une médaille d’argent et il est plusieurs fois champion du monde. C’est la classe à l’état pur sur l’eau."

Les Jeux "avec les stars de la région"

Sûr de ses forces, l'espoir trace sa feuille de route pour les prochains mois. "On a toujours des points à améliorer techniquement. À Vaires, j’ai fait quelques erreurs sur les mouvements d’eau. J’ai envie de prendre confiance, de réussir à me libérer sur les manches. J’aimerais aussi faire un bon bloc physique. Je suis très léger, j’ai un bon rapport poids-puissance, mais j’ai encore pas mal de taf à faire."
S'il n'aura pas le bonheur de se mesurer au multiple champion du monde, Titouan Castryck devrait retrouver le Tchèque à Paris l'été prochain. "J’ai toujours regardé les Jeux avec mes parents l’été à la télé, j’ai eu la chance d’aller les voir à Londres. Le fait que ce soit à la maison, j’ai encore du mal à réaliser. Ça va être une belle fête" explique-t-il, des étoiles plein les yeux.
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Nicolas Gestin, Marjorie Delassus, Camille Prigent et Titouan Castryck : les quatre représentants de l'équipe de France en canoë-kayak pour les Jeux Olympiques de Paris 2024.

Crédit: Imago

Cerise sur le gâteau, le Cessonnais sera accompagné de Nicolas Gestin et Camille Prigent, ses deux anciens partenaires du pôle espoir de la région Bretagne. Marjorie Delassus complète le carré. "C’est une fierté. On aime bien se vendre nous les Bretons, on en joue un peu. Je suis très heureux de les accompagner. On n’est pas vraiment de la même génération, mais quand j’étais plus jeune, c’était les stars de la région. Me retrouver avec eux dans l’équipe, c’est vraiment trop bien."
Les quatre représentants tricolores sont de sortie pour la dernière fois de la saison à Cesson-Sévigné ce week-end à l'occasion des Championnats de France Elite. A la maison, Titouan Castryck a l'occasion de savourer son sésame olympique. Avant de rêver plus grand, tel est son leitmotiv depuis toujours.
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