Les plus populaires
Tous les sports
Voir tout

JO - Natation - Denis Gargaud : "Un moment énorme, pour Tony comme pour moi"

Laurent Vergne

Publié 10/08/2016 à 02:15 GMT+2

JO RIO 2016 – Triple champion olympique en C1, Tony Estanguet a vu Denis Gargaud lui succéder mardi à Rio. Mieux, c'est lui qui lui a passé la médaille d'or autour du cou. Un moment inoubliable pour les deux champions, que leur sport avait mis en compétition avant la retraite d'Estanguet.

Le céiste Denis Gargaud, champion olympique de canoë mardi 9 août 2016

Crédit: AFP

"Tony c'est Tony, moi c'est Denis. Même si je deviens champion olympique, je serai toujours à deux de lui." Denis Gargaud avait refusé d'entrer dans le jeu des comparaisons après les qualifications, à la veille de son Jour J. Mais en décrochant à son tour l'or olympique en C1 mardi au Deodoro, il a bel et bien rejoint la même galaxie que son illustre prédécesseur. Longtemps confiné dans l'ombre plutôt imposante d'Estanguet, il lui a succédé dans la lumière. "C'est juste génial de reprendre le flambeau après Tony", a-t-il avoué.
Mieux que ça, même, il a reçu sa médaille d'or des mains du triple champion olympique de la discipline, celui-là même qui lui a barré la route quelques années plus tôt, tant la concurrence était féroce en équipe de France. Champion du monde 2011, Gargaud rêvait déjà d'or à Londres mais la France ne possédait qu'un seul quota et il avait été devancé par Estanguet pour la sélection. "Denis Gargaud, c'est un garçon qu'on suit depuis des années, mais qui a eu pour seule malchance de tomber sur Tony Estanguet", a rappelé un autre Denis, Masseglia, le patron du CNOSF.
picture

Denis Gargaud-Chanut, champion olympique de C1 à Rio

Crédit: AFP

"Un passage de flambeau"

Voir les deux champions olympiques réunis mardi à l'heure de la cérémonie protocolaire était forcément spécial. "C'est un moment énorme, pour Tony comme pour moi je pense, confie Gargaud. C'est une émotion pour moi et pour lui et c'est un beau cadeau aussi. C'est un passage de flambeau, en quelque sorte." Pour garder l'or du C1 dans la maison bleue, il lui a fallu assumer ce lourd héritage. Après 2012, le Marseillais le savait, c'était à lui de jouer. "Aujourd'hui, j'assume complètement ce statut", avoue-t-il.
Il avait pourtant failli tout balancer avant les Jeux de Londres. "C'est un mec bien, un mec formidable, il s'est accroché jusqu'à penser arrêter et aujourd'hui il doit être sur son nuage", relève encore Denis Masseglia. "C'est possible d'y arriver si on y croit et qu'on ne se laisse pas décourager", tranche le nouveau champion olympique. Dans sa bouche, ces mots prennent un sens tout particulier. Mardi, personne n'a pu le stopper dans sa ruée vers l'or. Estanguet, désormais son premier soutien, n'était plus là. Et les autres ont tous plié devant sa manche parfaite.

Estanguet : "C'est stressant ce sport !"

Après son passage sans faute, le podium lui était d'ores et déjà assuré, puisqu'il ne restait plus que deux concurrents. "L'attente a été un peu longue, avoue-t-il. J'avais peur que l'Allemand [Sideris Tasiadis, médaillé d'argent à Londres derrière Estanguet, et meilleur chrono des demi-finales, NDLR] sorte une manche de l'espace." Mais Tasiadis a craqué, ne finissant même pas sur le podium. La manche de l'espace, c'est bien le Français qui l'avait sortie un peu plus tôt : "Maintenant il y a de l'émotion. D'ailleurs je n'ai même pas réussi à chanter la Marseillaise sur le podium,mais pendant la course il y avait surtout de la maîtrise et je suis content justement de ne pas m'être laissé emporter par l'émotion".
Une libération pour Denis Gargaud, qui a accompli "le rêve d'une vie". "Ce n'est que du bonheur, le petit garçon du canoë club est loin, j'ai du mal à réaliser le chemin parcouru", a-t-il ajouté. Dans un autre registre, Tony Estanguet a savouré, lui aussi. "C'est stressant ce sport !", a souri le Béarnais, désormais membre du CIO. "Il a été bon le jeune. J'avais un peu peur mais en même temps il n'y avait pas de quoi, car depuis le début de la semaine il est super solide." Ces deux-là peuvent maintenant traiter d'égal à égal. L'Olympe, après les avoir longtemps séparés, les a réunis sous sa coupole.
De notre envoyé spécial à Rio, Laurent Vergne
Rejoignez Plus de 3M d'utilisateurs sur l'app
Restez connecté aux dernières infos, résultats et suivez le sport en direct
Télécharger
Sur le même sujet
Partager cet article
Publicité
Publicité