Grand Prix de Saint-Cloud : Zarak saisit la plume !

Voilà près de dix ans, dix ans déjà, que le déploiement des ailes de la déesse Zarkava n'est plus que précieux souvenirs. En neuf ans, nous avons pris de la maturité, sommes devenus adultes, toujours passionnés, nous avons vu les rides apparaitre, les douleurs séniles prendre possession des corps pour certains. Une décennie, cela marque irrémédiablement. Une Zarkava également. L'image de la belle, devenue facétieuse, remontant l'ensemble des wagons comme nulle scène crédible de western n'aurait pu nous offrir à l'écran. En dix ans, les envolées de l'unique n'ont pris rides. Il y a eu Trêve, il y en a eu d'autres, il n'y a eu qu'elle à ce niveau. Dans nos pupilles, il existe une étincelle propre à Zarkava. Dans l'échine, un froid nerveux propre à Frankel. Dans le coeur, le battement Cirrus. Dans l'estomac, le noeud Trêve...

Il y a près de dix ans, l'on savait que l'aventure était inachevée. La déité raisonnablement retirée au haras, l'on s'armait de patience, guettant le premier produit. La petite précieuse qui ne verra jamais une piste. Le petit, dramatiquement tombé du nid. Le suivant, dont on n'admirera jamais le corps et la foulée.
Et Zarak, enfin.
Belle promesse, douce caresse que ce Zarak, victorieux à l'automne à Deauville, puis sous les feuilles d'automne mansonniennes. Zarak, formidable placé de derby, compétitif face aux talents, de sa génération digne des plus grands. Zarak, athlétique et courageux Zarak, qui cette année s'est fait champion à Meydan, formidable lutteur dans le Ganay, lauréat de groupe 1 à Saint-Cloud. Enfin. L'animal honore la mère, et calme ses sursauts de peine. Sous la selle de Christophe, sous le regard de Alain, d'une équipe soudée qui aura pris neuf rides mais qui aura vu la passion se décupler, une équipe fière, Zarak a remporté le Grand Prix de Saint-Cloud. Le tenant Silverwave est deuxième.
L'Arc s'annonce.