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Alaphilippe, triplé Ineos, Giro uni-dimensionnel : huit questions pour un calendrier

Christophe Gaudot

Mis à jour 05/05/2020 à 21:52 GMT+2

SAISON 2020 - C'est fait, après plusieurs semaines d'attentes, l'Union cycliste internationale (UCI) a levé le voile sur le calendrier de la fin de saison. La nouvelle donne posée, de nombreuses questions se posent : Julian Alaphilippe doit-il changer ses plans ? Ineos peut-elle viser un triplé fou ? Le plateau du Giro sera-t-il uni-dimensionnel ?

Julian Alaphilippe

Crédit: Getty Images

Comment préparer Milan-Sanremo avec une seule course World Tour dans les jambes ?

Alors qu'il faut habituellement attendre deux mois et demi pour voir la Primavera, en août, Milan-Sanremo se déroulera une semaine après la reprise du calendrier World Tour. Le premier Monument conserve une place de choix puisqu'il sera le premier temps fort d'une saison qui s'annonce très dense.
Seulement voilà, Milan-Sanremo, c'est quasiment 300 kilomètres. Pas 300 kilomètres difficiles heureusement mais la course la plus longue de la saison. Le vainqueur 2019, Julian Alaphilippe, s'y était présenté avec 21 jours de course, Vincenzo Nibali, son prédécesseur au palmarès, avec 19. Surtout les deux hommes sortaient de Tirreno-Adriatico. La course des deux mers et Paris-Nice marquent habituellement un passage obligé pour les prétendants. Cette fois il faudra faire avec les Strade Bianche (1er août) et c'est à peu près tout.

Quel programme pour les possibles vainqueurs du Tour ?

Si le calendrier World Tour a été dévoilé ce mardi, une interrogation subsiste sur les courses de l'échelon inférieur prévues en août. Quid par exemple du Tour de l'Ain (30 juillet-1er août) ? Sa tenue semble très incertaine. C'est à peu près pareil pour les autres courses françaises à l'exception du Critérium du Dauphiné qui devient "plus important que d'habitude avant le Tour", selon les mots de Christian Prudhomme.
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"Pinot va gagner un Grand Tour un jour ou l'autre, c'est évident"

Le plateau sur la course alpestre, raccourcie de huit à cinq étapes, s'annonce grandiose puisque c'est là que les prétendants à la victoire sur la Grande Boucle trouveront de l'altitude et des kilomètres pour se préparer. Pour enchaîner les jours de compétition, ils pourront peut-être aussi compter sur le Tour de Pologne (5-9 août). La préparation en situation sera donc réduite à la portion congrue sauf à aller courir des courses de moindre niveau. Si celles-ci ont lieu.

Ineos peut-elle faire le triplé ?

Cette question, nous aurions très bien pu nous la poser à cette période de la saison sur une année "normale". Avec la dream team montée par Dave Brailsford, Ineos peut avoir le favori dans ses rangs sur les trois Grands Tours. C'est toujours le cas et avec un calendrier chargé comme jamais, elle devra faire des choix plus importants encore. Des choix qui pourraient bien lui permettre de faire une razzia sur les Grands Tours.
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Egan Bernal, Chris Froome, Geraint Thomas, Team INEOS

Crédit: Twitter

Sur le Tour de France, trois hommes sont sur la ligne de départ pour mener l'équipe : Egan Bernal, tenant du titre, Geraint Thomas, vainqueur en 2018 et évidemment Chris Froome, quadruple vainqueur. Difficile de savoir qui des trois sera leader sur la Grande Boucle qui restera l'objectif numéro un de l'équipe. Richard Carapaz lui est prévu sur le Giro (du 3 au 25 octobre). Enfin avec un mois entre la fin du Tour et la Vuelta (20 octobre-8 novembre), raccourcie qui plus est, doubler semble jouable pour le vainqueur du Tour ou pour un autre leader déçu de son rôle sur la Grande Boucle.

Un casse-tête organisationnel pour les équipes ?

Quand nous avions discuté avec les managers d'équipe au moment du report du Tour (29 août-20 septembre), certains s'inquiétaient de savoir comment ils allaient organiser leur équipe pour survivre à un calendrier aussi dense. Cédric Vasseur estimaient qu'il faudrait quasiment trois équipes différentes sur les trois Grands Tours.
L'annonce du calendrier World Tour, les épreuves où les équipes de l'élite sont obligées de participer, donne une autre lumière à ces propos. La semaine du 7 au 14 septembre sera par exemple très chargée avec la fin du Tour, Tirreno-Adriatico et deux courses d'un jour sur un autre continent, les Grands Prix de Québec et de Montréal. Les formations vont devoir prier pour que tout le monde reste en bonne santé.

Quel calendrier pour Alaphilippe ?

L'année 2020 devait être celle de la découverte du Tour des Flandres pour Julian Alaphilippe. Cette hypothèse est-elle toujours d'actualité ? Le "Ronde", comme Paris-Roubaix, est une course à part. Pour y briller, il faut la connaître et certaines semi-classiques placées en amont servent en partie à ça. Dans le calendrier publié par l'UCI, seule A Travers la Flandre (14 octobre) a survécu, Gand-Wevelgem ne pouvant réellement être considéré comme semblable au Tour des Flandres puisqu'ayant un parcours assez différent finalement.
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Julian Alaphilippe, vainqueur de Milan Sanremo

Crédit: AFP

Pour participer au Tour des Flandres tout en conservant ses chances de succès sur les Ardennaises, le Français avait accepté de renoncer à Milan-Sanremo. Pour briller sur le Tour et jusqu'au "Ronde", il faudra être sur le brèche pendant deux mois quasiment. Le leader de la Deceuninck-Quick Step n'aurait-il pas intérêt à se concentrer sur le Tour puis les Ardennaises (du 30 septembre au 10 octobre) ?

La Vuelta va-t-elle être dévaluée ?

Trois jours de course en moins, une position particulière dans le calendrier et une arrivée le 8 novembre, la Vuelta, déjà parent pauvre des Grands Tours, court-elle le risque d'être dévaluée en 2020 ?
C'est possible même si le mois la séparant du Tour peut lui faire espérer accueillir les déçus du Tour. Seulement voilà, dans Le Club sur Eurosport, Romain Bardet avait prévenu que courir jusqu'à début novembre n'était pas une bonne idée pour préparer la prochaine saison. Les leaders qui participeront au Tour d'Espagne pourraient prendre du retard pour 2021 et conserver de la fatigue quand les courses reprendront en janvier.

Un plateau uni-dimensionnel pour le Giro ?

La lecture du nouveau calendrier World Tour a mis en lumière une chose : Liège-Bastogne-Liège, l'Amstel Gold Race, Gand-Wevelgem, le Tour des Flandres et Paris-Roubaix se dérouleront en même temps que le Giro. De ce côté-là, le Tour de France a été épargné. Déjà menacé par l'importance financière encore plus prégnante de la Grande Boucle pour les équipes - Bardet a reporté sa découverte du Tour d'Italie par exemple - le Giro est face à un autre risque : celui de disposer d'un plateau uni-dimensionnel.
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Contador : "Je pense que cette quarantaine profitera à Froome"

Vu la densité de certaines équipes, le plateau de prétendants à la victoire finale devrait rester de qualité. D'un autre côté, ces coureurs seront peut-être les seules têtes d'affiche sur les routes italiennes en octobre. Comment imaginer qu'un Alaphilippe, un Valverde, un Sagan (qui devait lui aussi participer au Tour d'Italie en 2020), un Van Avermaet ou encore un Gilbert choisisse le Giro à la place de leurs objectifs habituels ?

Enfin un Paris-Roubaix pluvieux ?

"Oui, on espère la pluie". Interrogé par La Voix du Nord, Christian Prudhomme n'a pas attendu bien longtemps la question sur une météo pluvieuse à Paris-Roubaix. Voilà 18 ans que les coureurs y échappent et que les spectateurs sont frustrés. Avec un "Enfer du Nord" fin octobre (le 25), l'espoir renaît. Seulement voilà, ceux qui attendent la pluie pourraient encore être déçus : sur les dix dernières années, Roubaix n'a jamais connu de vraie journée pluvieuse un 25 octobre. Le soleil est même plus souvent au rendez-vous.
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