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Des écarts historiques et un message fort : Pogacar est prêt pour la Flèche et Liège
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Publié 16/04/2023 à 20:20 GMT+2
AMSTEL GOLD RACE - Deux semaines après le Tour des Flandres, Tadej Pogacar a réalisé une nouvelle démonstration en solitaire pour remporter l’Amstel Gold Race, créant des écarts historiques sur une classique qui s’était jouée les deux dernières années à la photo-finish. Le Slovène envoie un message fort. Il est en grande forme avant la Flèche Wallonne et Liège-Bastogne-Liège.
Pogacar : "Il y a trois jours, Van der Poel m'a dit d'y aller dans le Keutenberg"
Video credit: Eurosport
Tadej Pogacar ne connaissait pas grand-chose des routes et des noms qui composent le parcours de l’Amstel Gold Race. Et pour cause, avant de remporter dimanche la classique néerlandaise, le Slovène ne s’y était aventuré qu’une fois, en 2019, et n’avait même pas terminé la course remportée ce jour-là par Mathieu van der Poel. Sans véritable repère, il a néanmoins pu compter sur un conseil de choix en la personne de …Van der Poel ! Le Néerlandais, pas au départ ce dimanche, l’a en effet contacté il y a trois jours, selon la confidence faite par Pogacar juste après l’arrivée.
Il m’a dit qu’il fallait que j’attaque dans le Keutenberg car c’est l’ascension la plus dure, raconte le Slovène. C’est celle qui me convenait le mieux. Je vais lui envoyer un message pour le remercier !” Pogacar n’avait sans doute pas besoin de ça pour cocher l’Amstel sur son tableau de chasse. Mais c’est en tout cas bien là, dans le Keutenberg, qu’il s’est définitivement envolé vers la victoire, à 28km de l’arrivée. Comme s’il avait suivi, à la lettre, le plan suggéré par l’autre grand gagnant du printemps, au repos depuis sa victoire à Roubaix.
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Pogacar fait mal : son attaque décisive dans le Keutenberg
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Pogacar a ainsi cassé les bonnes manières de l’Amstel, où l’indécision s’étire jusqu’à l’arrivée, voire au-delà. Le suspense est récurrent et peut virer au sublime, comme l’année où VDP s’était imposé en revenant d’entre les morts, comme au cruel. Benoît Cosnefroy s’était vu annoncer la gagne, l’an passé, avant qu’on la lui retire au profit de Michal Kwiatkowski, la photo finish ayant finalement proclamée le Polonais vainqueur. En 2021, déjà, il avait fallu attendre la photo finish pour départager Wout van Aert et Thomas Pidcock.
Le plus grand écart depuis 26 ans
Cette fois, le suspense a été tué dans l'œuf par la supériorité de Pogacar, ce qui n’enlève en rien à la saveur de cette 57e édition, historique par les écarts créés. Cela faisait 30 ans que le 3e n’avait plus été relégué à plus d’une minute - 39 pour la barre des deux minutes. Le retard cumulé de tous les troisièmes sur les quinze dernières éditions n’atteint même pas les 134 secondes de retard de Pidcock ce dimanche.
Sans un Ben Healy aussi inattendu qu’extraordinaire (2e à 38”), il aurait fallu remonter à 1976 pour trouver trace d’un gouffre aussi important entre le vainqueur et son dauphin (4’29” entre Maertens et Raas). Là, il s’agit “simplement” de rappeler le souvenir de Bjarn Riis, si l’on ose - le Danois avait gagné avec 46” de marge, en 1997, sur Andrea Tafi.
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Encore un numéro pour Pogacar : l'arrivée en solitaire du Slovène
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La concurrence a été balayée comme rarement. Et pourtant…. Pogacar a été victime d’une crevaison qui, pour tous les autres, aurait sifflé la fin de la récréation. On était au pied du Kruisberg, à 38 km de l’arrivée. Cela faisait quelques kilomètres déjà qu’on le voyait se plaindre de son vélo. Sa voiture, longuement bloquée puisque l’écart avec le peloton était insuffisant, arriva enfin. Pogi s’arrêta … et changea de vélo comme on attrape un bidon. En haut, il était déjà revenu sur ses compagnons. Et deux kilomètres plus loin, il les mit à genoux dans l'Eyserbosweg, où seul Pidcock et Healy résistèrent encore.
Et maintenant le triplé sur les Ardennaises ?
Voilà le message envoyé par Pogacar, qui se dit “en pleine forme” à trois jours de la Flèche Wallonne et sept de Liège-Bastogne-Liège. Deux victoires de plus et il deviendra le premier coureur à remporter le Tour des Flandres et les trois Ardennaises la même année. Le Slovène marche sur l’eau depuis le début de l’année et ses adversaires guettent en vain le coup de mou propre aux mortels. On lui compte désormais 11 succès (en 18 jours de course), la plupart cuisinés avec une généreuse dose de panache.
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Actif dans l'échappée, à l'attaque dans le Keutenberg : la nouvelle démonstration de Pogacar
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A quelle sauce mangera-t-il le Mur de Huy ? Ce n’est pas exactement le genre d’arrivées qui sourit aux audacieux. Il faut attendre la flamme rouge pour pointer son nez et on peut imaginer que Pogi saura faire preuve de conservatisme, cette fois-ci, la Flèche ne lui ayant encore jamais réussi. Il retrouvera ensuite Remco Evenepoel à Liège, pour un duel qui fait saliver, leur premier depuis le titre mondial remporté par le Belge en septembre dernier. L’an passé, Evenepoel était parti seul dès la Redoute. Lui aussi, à quelques hectomètres près, n’avait plus que 28 kilomètres à parcourir pour casser les codes de la Doyenne.
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