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Le pari pas si fou de Sagan

Laurent Vergne

Mis à jour 13/04/2018 à 14:30 GMT+2

AMSTEL GOLD RACE - Tout juste sorti vainqueur de Paris-Roubaix, Peter Sagan s'attaque ce week-end à l'Amstel Gold Race. Le triple champion du monde n'a plus disputé la classique néerlandaise depuis cinq ans. Il possède pourtant certains atouts pour y briller. Il ne faudra donc pas s'étonner plus que cela s'il parvient à y jouer un rôle majeur.

Peter Sagan lors de Paris-Roubaix.

Crédit: Getty Images

Ces dernières années, Peter Sagan s'est imposé comme un champion, sinon tout-terrain, en tout cas capable de briller dans des contextes variés. En témoignent ses cinq maillots verts sur le Tour de France ou ses trois titres de champion du monde. Mais c'est surtout sur les classiques flandriennes que le Slovaque a décoché ses plus belles flèches. Vainqueur du Tour des Flandres en 2016 et de Paris-Roubaix en 2018 mais également à trois reprises de Gand-Wevelgem, il est devenu une des grandes références des classiques d'avant la mi-avril, quand le peloton s'attaque aux Ardennaises.
Peter Sagan n'est pas un coureur ardennais au sens classique du terme. Mais s'il a délaissé l'Amstel, la Flèche ou Liège ces dernières années, c'est davantage pour des questions de calendrier qu'autre chose. Sur le pont dès la fin février, il avait fait de Milan-Sanremo et surtout de la doublette Ronde-Roubaix ses grands objectifs, pour ne pas dire ses obsessions. Or, il est très compliqué d'être compétitif de la mi-mars sur la Primavera à la fin avril sur la Doyenne.

Le souvenir de 2012

"De Milan-Sanremo à Liège-Bastogne-Liège, c'est trop long, a d'ailleurs regretté Patxi Villa, le directeur sportif de Sagan chez Bora-Hansgrohe, chez nos confrères de Velonews. Il est impossible d'aborder toutes ces courses en espérant les gagner. Vous pouvez toutes les courir, mais si vous êtes suffisamment en forme pour gagner à Sanremo, vous ne le serez plus à Liège." Sagan va s'arrêter une semaine plus tôt, sur l'Amstel. Une première pour lui depuis… cinq ans.
Paradoxalement, c'est pourtant sur l'Amstel qu'il avait failli signer sa première victoire majeure. En 2012, à tout juste 22 ans, "Peto" avait fini sur le podium, à la troisième place, mais il aurait pu s'imposer s'il n'avait commis une petite erreur tactique en lançant son sprint d'un peu trop loin. Un an plus tard, il s'était même pointé aux Pays-Bas avec une pancarte de favori, mais il était passé à côté (36e). Depuis, on ne l'a plus revu. Idem sur la Flèche Wallonne, à laquelle il n'a plus pris part depuis 2013 également.
Maintenant qu'il a assouvi sa soif de victoires sur les grandes classiques du Nord, va-t-on le revoir davantage dans les Ardennes, au sens large ? C'est possible. Sa venue à Maastricht est un premier élément de réponse. Il n'est d'ailleurs pas le seul à enchaîner puisque les six premiers du dernier Paris-Roubaix sont attendus au départ de l'Amstel 2018. Philippe Gilbert a déjà prouvé qu'il était possible de briller sur le Tour des Flandres et les Ardennaises, lui qui a remporté le Ronde, l'Amstel (quatre fois), la Flèche et Liège-Bastogne-Liège.

Un Gilbert à l'envers

Peter Sagan est toutefois un coureur plus puissant, plus lourd que Gilbert. Le Liégeois est d'abord un Ardennais capable de briller sur d'autres terrains. Pour Sagan, ce serait plutôt le contraire. C'est un Gilbert à l'envers. Il est d'abord taillé pour les Flandriennes, mais ses qualités sont tellement multiples qu'il peut tirer son épingle du jeu ailleurs. Même si le tracé a changé depuis son podium en 2012 (l'arrivée était à l'époque jugée au sommet du Cauberg, ce qui n'est plus le cas), il n'y a toutefois pas de raison qu'il ne puisse pas peser sur les débats, à condition d'avoir conservé suffisamment de fraicheurs mentale et physique.
Une victoire du triple champion du monde aurait en tout cas quelque chose d'historique. Personne n'a remporté Paris-Roubaix et l'Amstel Gold Race dans la même année depuis Jan Raas en 1982. Et la modification profonde de la nature de l'épreuve au début du XXIe siècle a changé la donne. Jusqu'alors, on retrouvait souvent au palmarès des Flandriens, à l'image de Van der Poel, Ludwig ou Museeuw. Depuis une quinzaine d'années, elle s'est muée en vraie course de côtes et son palmarès s'est "ardennisé".
Mais cela n'écarte pas pour autant Peter Sagan de la liste des prétendants. 2012 l'a prouvé, si besoin. S'il est dans de bonnes dispositions, il trouvera le moyen de faire parler de lui. D'autant qu'après son sacre roubaisien, le voilà enfin libéré de la pression qui pesait sur lui depuis le début de la saison.
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Il y a un an, Sagan triomphait en champion du monde

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