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Au royaume des polyvalents, Michael Valgren s'est fait une place de choix

Simon Farvacque

Publié 15/04/2018 à 23:52 GMT+2

AMSTEL GOLD RACE - Et de deux pour Michael Valgren. Le Danois d'Astana (26 ans) a remporté sa deuxième course d'un jour en World Tour, ce dimanche à Valkenburg. Après avoir gagné le Het Nieuwsblad en début d'année, il s'est offert l'Amstel Gold Race, épreuve d'un registre différent. Il contribue ainsi à démontrer que la polyvalence n'est plus une denrée si rare dans le cyclisme moderne.

Michael Valgren remporte l'Amstel Gold Race 2018

Crédit: Getty Images

Quand le cyclisme s'est mondialisé, il a eu tendance à s'hyperspécialiser. Finie, par exemple, l'époque des grands coureurs susceptibles de remporter Paris-Roubaix et le Tour de France la même année (Bernard Hinault, en 1981, est le dernier à l'avoir fait). Mais depuis quelques saisons, la capacité à briller sur de nombreux terrains regagne du crédit. Peter Sagan, Michal Kwiatkowski, Alejandro Valverde, Vincenzo Nibali ou encore Philippe Gilbert, chacun à leur façon, se font l'ambassadeur de ce décloisonnement relatif. Mais la liste est non-exhaustive, et Michael Valgren, vainqueur de l'Amstel Gold Race ce dimanche, frappe à la porte des symboles de la résurgence de la polyvalence.
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Face à un Sagan isolé, Valgren a été le plus malin dans le final : sa victoire en vidéo

Valgren se refuse à entrer dans une case. A part, peut-être, celle de l'attaquant. "Quand j'ai reconnu le parcours, avec des routes plus étroites dans le final, j'ai pensé que cela pouvait jouer en ma faveur, a-t-il déclaré, après son succès. C'est un avantage pour les attaquants qui peuvent être plus vite hors de la vue des poursuivants". Dans le final, il a habilement profité de la supériorité numérique d'Astana : "Cela s'est passé comme dans le Het Nieuwsblad (qu'il a également remporté). Gagner de cette manière, cela devient ma signature." Une signature qui peut donc parapher différents types de triomphe. Pourtant, ses premiers pas dans le vélo semblaient le destiner à une spécialité.

Taillé pour la Doyenne ?

Vainqueur de Liège-Bastogne-Liège espoirs en 2012 et 2013, Valgren a fait ses débuts en World Tour en 2014, au sein de la Tinkoff-Saxo, avec l'étiquette d'un spécialiste en herbe des Ardennaises. Sans succès pendant deux ans, dans ce domaine... comme ailleurs, à part sur ses terres (un titre de champion national et une victoire au classement général du Tour du Danemark, en 2014). L'Amstel Gold Race 2015 confirme tout de même son potentiel sur les courses a priori réservées aux puncheurs (22e, à 23 ans).
L'année suivante est celle de son éclosion. Le Danois remporte à nouveau "son" tour en 2016, mais cette fois en dominant la course de la tête et des épaules. Surtout, il échoue de très peu lors de l'Amstel (2e, battu au sprint par... Gasparotto, 3e ce dimanche) et signe une prometteuse 14e place sur Liège-Bastogne-Liège. Il débarque ainsi chez Astana, en 2017, doté d'une casquette de plus en plus voyante de futur prétendant à la Doyenne. Seulement ? Que nenni.
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Michael Valgren est passé par la cas "homme à tout faire", chez Tinkoff

Crédit: AFP

Le contre-temps de la Flèche 2017

Ses éventuelles ambitions sur les Flandriennes étaient restées enfouies au sein de la Tinkoff d'un certain Peter Sagan. Elles vont éclore au sein la formation kazakhe. Avec Astana, Valgren signe une campagne de classiques pavées intéressantes en 2017 : il termine notamment 6e de l'E3 et 11e du Tour des Flandres. L'objectif n'est pas de se muer en un nouveau coureur, mais bien d'en devenir un qui a plus de cartes en main. Le Danois, alors âgé de 25 ans, enchaîne avec l'Amstel (35e) puis la Flèche Wallonne... où une chute le contraint à l'abandon.
Cette saison, Valgren reprend ainsi le fil du destin de coureur orienté vers les classiques au sens large, qu'il se voit embrasser. Et, pour l'instant, ce choix lui sourit. Vainqueur de sa première course World Tour (le Het Nieuwsblad), en février, il a terminé 4e du Tour des Flandres, avant de faire l'impasse sur Paris-Roubaix, et, donc, de s'offrir l'Amstel Gold Race ce dimanche. Il sera au départ de la Flèche Wallonne, mercredi, puis, sauf incident, de Liège-Bastogne-Liège le week-end prochain. Ce Monument autour duquel sa carrière ne devrait finalement pas se polariser… mais qu'il peut tout de même espérer remporter. Il fait partie des hommes qui contribuent à le prouver.
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Michael Valgren gewinnt das Amstel Gold Race 2018

Crédit: Imago

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