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Amstel Gold Race - Van der Poel, Alaphilippe, Bettiol, Politt... La jeunesse est si belle

Benoît Vittek

Mis à jour 19/04/2019 à 13:15 GMT+2

AMSTEL GOLD RACE - Dans le sillage de Julian Alaphilippe à San Remo et Alberto Bettiol dans les Flandres, une nouvelle génération de coureurs impose son talent, ses ambitions et son panache sur les classiques. Face aux Gilbert et Valverde, le Français sera encore un favori dimanche au côté du flamboyant Mathieu van der Poel.

Van der Poel Valverde

Crédit: Getty Images

La querelle des Anciens et des Modernes est un grand classique de l’art, et du monde du sport. Le passage des années étant immuable, elle se déroule régulièrement sous nos yeux avides de nouveaux champions, et cette saison est particulièrement riche en la matière. Prenez dimanche : l’Amstel Gold Race, au carrefour des courses flandriennes et ardennaises, nous offre une affiche de rêve opposant le Belge Philippe Gilbert, 36 ans, maître de Valkenburg, plus grand coureur de classiques du siècle depuis qu’il a dompté Roubaix, au Néerlandais Mathieu van der Poel, talent lumineux qui, à 24 ans, est déjà un phare sur toutes les courses qui ont la chance de le voir au départ.
Au rang des Anciens, on comptera également l’éternel Alejandro Valverde et quelques ex-vainqueurs de l'Amstel, parmi lesquels Enrico Gasparotto, 37 ans, et Roman Kreuziger, bientôt 33 ans, dont 15 dans les pelotons professionnels. Michal Kwiatkowski et Peter Sagan feront le lien entre ces papys résistants, plutôt contemporains des retraités Tom Boonen et Fabian Cancellara, et la relève fringante. Pour les Modernes, van der Poel sera notamment accompagné de deux autres jeunes étoiles de ce printemps, Julian Alaphilippe et Alberto Bettiol, vainqueurs à San Remo et Audenaarde des deux premiers Monuments de la saison.

Des résultats et beaucoup de panache

Le Français était très attendu, l’Italien pas vraiment, mais les deux participent d’un grand coup de frais sur les classiques. Et cette nouvelle vague est portée par de nombreux autres espoirs qui n’ont pas manqué de s’illustrer ces dernières semaines : Wout van Aert, Nils Politt, Kasper Asgreen, Matej Mohoric, Florian Sénéchal…
Le plus séduisant dans cette nouvelle vague, c’est qu’en même temps qu’elle s’impose dans les palmarès (et de quelle manière !), elle impose son audace en course. Oublions un peu les numéros d'Alaphilippe et reprenons van der Poel. Il s’éclate l'hiver sur le format resserré du cyclo-cross, une heure de course très intense, et approche la course sur route avec les mêmes intentions ludiques. Même son père Adrie van der Poel, brillant champion sur la route comme en cyclo-cross, se dit impuissant à transmettre des conseils de course à son fiston, qui préfère s’amuser et voir où ça le mènera (ce qui est toujours plus facile quand on est béni par les Dieux du cyclisme comme ce fils et petit-fils de champions…).
Van der Poel respire le panache, qu’il se démène à l’arrière, à ramasser les morts dans les monts flandriens après un gadin, ou dicte le tempo de la course, comme mercredi sur la Flèche brabançonne (5e victoire de la saison en 14 jours de course). Pendant 65 kilomètres, on n’a presque vu que lui et sa grande carcasse. On ne va pas s’en plaindre : il dégouline d’élégance, qu’il accompagne son maillot de champion des Pays-Bas d’un cuissard blanc, comme pour sa démonstration de force du Tour des Flandres (4e malgré les galères), ou noir.

Les nouveaux "coureurs de la sixième heure"

Clin d’œil au duel de sous-bois et champs de patates qui oppose van der Poel à Van Aert chaque hiver : la performance dans la souffrance du Néerlandais sur le Ronde a immédiatement été suivie par une autre démonstration de résilience pour le Belge, dimanche vers Roubaix. Le voir sortir dans le groupe des costauds après avoir affronté les galères dans la Trouée d’Arenberg et pendant plus de 20 kilomètres ensuite, ça avait déjà de la gueule. Son état d’épuisement à l’arrivée sur le Vélodrome a définitivement confirmé sa capacité hors-norme à se mettre minable.
Philippe Gilbert aime mettre en avant cette capacité rare à faire la différence au bout des efforts, sur des Monuments qui s’étendent sur six à sept heures de course. Il est aujourd'hui bien placé pour apprécier cette nouvelle génération de "coureurs de la sixième heure". Au mois de mars, Gilbert mettait ses excellentes jambes au service de Julian Alaphilippe sur Milan-San Remo, le seul grand rendez-vous qui manque désormais au palmarès du Belge.
À Roubaix, le même Gilbert saluait son compagnon d’échappée, Nils Politt (plus jeune coureur sur le podium de Roubaix depuis Vanmarcke en 2013), talent croissant que beaucoup d’observateurs présentaient comme leur "grosse cote" dans l’Enfer du Nord, au point qu'il n'était même plus surprenant de le voir signer un si joli numéro. "On méritait tous les deux autant de gagner", a assuré le vétéran belge, appréciant la générosité de l'Allemand. Dans l’effort, les Anciens et les Modernes peuvent parfois se retrouver.
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Nils Politt | Team Katusha-Alpecin

Crédit: Getty Images

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