Amstel Gold Race : Michal Kwiatkowski l'emporte à la photo-finish devant Benoît Cosnefroy

Bernard Hinault a bien failli connaître son successeur. Sorti dans le Geulhemmerberg à la poursuite de Michal Kwiatkowski, Benoit Cosnefroy (AG2R-Citroën) a bien cru devenir le 3e Français à remporter l'Amstel. Mais, comme l’an passé, la photo-finish a une nouvelle fois eu un rôle majeur et, cette fois, a tourné en faveur du coureur d’INEOS Grenadiers. Vainqueur au sprint grâce à un meilleur jeté de vélo, Kwiatkowski s’offre ainsi son deuxième sacre sur la classique néerlandaise, après celui acquis en 2015, et consacre une magnifique course d’équipe de la formation britannique. Tiesj Benoot (Jumbo-Visma) complète le podium.

Tout le monde attendait Mathieu van der Poel, mais c’est un autre ancien vainqueur qui retrouve les joies du succès sur l’Amstel Gold Race. Vrai spécialiste de l’épreuve, pas toujours libre de jouer sa carte dans la saison, Michal Kwiatkowski a d’ailleurs longtemps semblé être le lieutenant de luxe de Thomas Pidcock ce dimanche. Après le boulot monstrueux de Ben Turner, c’est lui qui a fait exploser le peloton dans les pentes terribles (22%) du Keutenberg, en imposant un énorme tempo qui aura même mis en difficulté le grand favori Mathieu Van der Poel, isolé depuis de longs kilomètres après le gros travail de son équipe Alpecin-Fenix pour contrôler la course derrière une échappée qui n’a jamais compté plus de 5 minutes d’avance.

Au sommet, à 33km de l’arrivée, ils n’étaient alors plus que onze à pouvoir rêver de la victoire : Küng (Groupama-FDJ), Teuns (Bahrain-Victorious), Matthews (BikeExchange-Jayco), Asgreen (QuickStep-Alpha Vinyl), Hirschi (UAE Emirates), le surprenant Kamp (Trek-Segafredo), Van der Poel, Cosnefroy, Benoot et donc Pidcock et Kwiatkowski. Profitant de leur surnombre, les deux INEOS Grenadiers ont alors multiplié les tentatives pour s’isoler en tête de course et c’est finalement le Polonais qui a réussi à gagner un bon de sortie, au passage sur la ligne, après l’ultime montée du Cauberg, à 22km de l’arrivée.

Le groupe des favoris ne s’est pas méfié mais Benoit Cosnefroy a vite senti le danger et, après s’être fait une frayeur sur un virage trop large, le Français a placé un démarrage foudroyant dans le Geulhemmerberg pour rapidement revenir sur Kwiatkowski. Les deux hommes ont immédiatement collaboré et ont profité du manque de cohésion et du travail de sape de Pidcock à l’arrière pour creuser un écart de plus de 30". Van der Poel a bien tenté de refaire le coup de 2019 dans le final en plaçant deux grosses accélérations, mais c’était bien trop tard, bien trop loin. La victoire ne pouvait plus échapper aux deux hommes. Restait à savoir qui, du Français ou du Polonais, allait remporter cette 56e édition.

Moins rapide sur le papier, Cosnefroy a tenté de piéger Kwiatkowski en lançant de loin, en force, mais le Polonais connait trop bien ce final pour se faire avoir. Il a attendu le dernier moment pour faire son effort et déborder sur la ligne le Français, coupable également de ne pas avoir assez bien jeté son vélo pour espérer s’imposer. Bernard Hinault devra donc encore attendre pour voir un Français lui succéder au palmarès, mais le coureur d’AG2R-Citroën devient tout de même le premier Tricolore à monter sur le podium de l’Amstel depuis… la victoire de Hinault, en 1981. Une bien maigre consolation.