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Benoît Cosnefroy, 2e de l'Amstel Gold Race : Derrière l’émotion, les prémices d’une nouvelle dimension

Simon Farvacque

Mis à jour 11/04/2022 à 11:17 GMT+2

AMSTEL GOLD RACE - Une défaite infime et de grands espoirs. Benoît Cosnefroy (AG2R-Citroën) a été battu à la photo-finish par Michal Kwiatkowski (INEOS Grenadiers), dimanche. L’annonce confuse du résultat a eu de quoi ajouter à sa déception. Mais Cosnefroy, 26 ans, a prouvé à Valkenburg qu’il avait dans les jambes de quoi s’avancer avec confiance vers les classiques ardennaises.

Annoncé vainqueur puis finalement 2e derrière Kwiatkowski : l'arrivée frustrante de Cosnefroy

Joindre les paroles aux actes, démonstration. Ou presque. Dimanche, Benoît Cosnefroy a tutoyé un grand succès, probablement le plus prestigieux de sa carrière. Battu à la photo-finish par Michal Kwiatkowski après avoir cru l’emporter, dans une zone d’arrivée où régnait la confusion, le puncheur français de 26 ans a échoué à s’adjuger l’Amstel Gold Race. Pour quelques centimètres. Mais il a prouvé à quel point son ambition de le faire était légitime.
Gagner l’Amstel, c’est le dessein que Cosnefroy avait affiché au sein de sa formation, où une place d’honneur était plus prudemment envisagée. Julien Jurdie l’a révélé à l’issue de l’épreuve. "Il était confiant au briefing. Hier (samedi), j’ai annoncé un Top 10 comme objectif, et Benoît a dit : ‘Le Top 10, ça ne me suffit pas, je pense qu’on peut faire mieux’", raconte le directeur sportif d’AG2R-Citroën à notre micro.
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La désillusion pour Cosnefroy, la victoire de Kwiatkowski : le résumé de l'Amstel Gold Race

Le message est passé en interne

Jurdie a ainsi adapté son discours, au matin de la course : "J’ai dit : ‘Les gars, l’objectif reste le Top 10, mais j’ai bien compris que Benoît avait envie de plus. Dans le Top 10, n’hésitez pas, il y a tous les chiffres, de 1 à 10. On peut aller jouer la victoire.’" Voici comment Cosnefroy a pris son rôle de leader à bras-le-corps et s’est au passage mis une sacrée pression, auprès de ses coéquipiers. Malgré cet épilogue frustrant, il a assumé ses propos.
Quand les masques sont tombés dans le Keutenberg, Benoît Cosnefroy a basculé en quatrième position - nettement devant le favori Mathieu van der Poel (4e) par exemple - confirmant les bonnes sensations confiées à son directeur sportif : "Il a annoncé à la radio qu’il était très bien." Puis il s’est fait la malle avec Kwiatkowski, dont l’équipe INEOS Grenadiers était la seule en surnombre. Bien joué. Il a "manqu(é) un demi-centimètre", déplore encore Julien Jurdie.
Si je commence à pleurer après un podium à l’Amstel, autant arrêter le vélo
Le plus déçu, ce doit être Cosnefroy. Mais celui-ci n’a pas semblé déconfit, sur le podium. "Je suis quelqu'un qui relativise vite, c'est l'une de mes forces, a-t-il confirmé dans la foulée. J'étais à un boyau de gagner mais si je commence à pleurer après un podium à l'Amstel, autant arrêter le vélo." Ce serait dommage, tant il a confirmé qu’il pouvait boxer dans la cour des grands, à Valkenburg.
"Benoît était dans l’optique : ‘Il ne faut pas se mettre des barrières, tout est possible’, continue Jurdie. Le voir acteur comme ça dans le final, peser sur une course où il y a les meilleurs mondiaux, je pense que ça va lui faire beaucoup de bien, ainsi qu’à l’ensemble de l’équipe pour les courses qui arrivent." Cosnefroy abonde : "Je sens que la forme est bonne, très bonne même, je l'ai senti cette semaine au Circuit de la Sarthe (2e du classement général, NDLR)."
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Jurdie, désabusé : "Radio Tour annonce d'abord Benoît vainqueur..."

"Je ne me suis pas couché"

"Je n'ai pas beaucoup de regrets. Si ça rentre derrière, je fais 7e ou 8e. J'avais dans la tête le sprint de fou de Mathieu (van der Poel, en 2019, NDLR), je me disais : 'Il peut tout aussi bien nous reprendre 20 secondes aux 500 mètres'. Ce n'était pas évident à gérer", déclare-t-il, quant au cruel dénouement de dimanche. "Je me sentais plus fort que ‘Kwiato’ et j'espérais qu'il se rassoie dans un sprint lancé d'un peu loin (…) je ne me suis pas couché", se satisfait-il, malgré la défaite que l’ex-champion du monde lui a infligée.
Le point négatif ? "Je serai peut-être plus regardé dans les prochaines courses", note le vainqueur de la Bretagne Classic 2021, devant Julian Alaphilippe. Mais l’heure n’est certainement pas aux objectifs revus à la baisse : "Je vais bien sûr essayer de chercher une victoire. C'est une bonne période qui commence pour moi. Je cours mercredi la Flèche brabançonne, après je rentre chez moi en Savoie pour revenir pour la Flèche wallonne (20/04) et Liège-Bastogne-Liège (24/04)."
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Van der Poel : "Je n'avais pas les jambes pour aller chercher tout le monde"

Le couac de 2021 à effacer

Cette période charnière avait accouché d’une déception pour Cosnefroy, en 2021. Huitième de la Flèche brabançonne, il avait enchaîné avec une 18e place au sommet du Mur de Huy et une 48e lors de la Doyenne. Le tout alors qu’il devait confirmer sa Flèche wallonne 2020 brillante (2e), certes, mais disputée fin septembre dans le contexte particulier d’une saison perturbée par la crise sanitaire.
Ce dimanche, certains de ses principaux rivaux pour les classiques ardennaises manquaient à l’appel (Primoz Roglic, Julian Alaphilippe, Tadej Pogacar ou autre David Gaudu). Reste que ce podium est le premier d’un Français lors de l’Amstel Gold Race depuis la victoire de Bernard Hinault en 1981. Le troisième des derniers championnats d’Europe a fait un pas de plus dans la bonne direction. Celle qui peut lui permettre de passer de l’antichambre des cadors à leur caste.
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La joie de Benoit Cosnefroy (AG2R Citroen), qui pense alors avoir remporté l'Amstel Gold Race 2022

Crédit: Getty Images

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