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Mathieu van der Poel en 2019, Wout van Aert en 2021 : Jamais deux sans trois ? L’Amstel reste sur deux épilogues de fou

Simon Farvacque

Mis à jour 08/04/2022 à 10:44 GMT+2

AMSTEL GOLD RACE - Mathieu van der Poel et Wout van Aert. Le nom des deux derniers lauréats de l’Amstel plaide pour elle. Mais plus encore qu’en jetant un coup d’œil au palmarès de la course néerlandaise qui se tiendra ce dimanche, c’est en se replongeant dans l'épilogue marquant de ses éditions 2019 et 2021 que l'on en fait la meilleure publicité. La preuve.

Van der Poel 2019, Van Aert 2021... l’Amstel est si souvent palpitante

Nous sommes au cœur d’un mois grandiose. Celui où les grands rendez-vous se succèdent. De Milan-Sanremo (19 mars) à Liège-Bastogne-Liège (24 avril), la Petite Reine révise ses classiques. Ce dimanche, c’est au tour de l’Amstel Gold Race, exceptionnellement placée entre le Tour des Flandres et Paris-Roubaix, d’être l’épicentre de la planète cyclisme.
L’épreuve néerlandaise n’est pas la plus prestigieuse. Fondée en 1966, elle manque de vécu. Ni flandrienne, ni ardennaise, elle souffre parfois de ses caractéristiques intermédiaires. Voilà de quoi en dessiner un portrait peu élogieux… aux antipodes du show offert par ses deux dernières éditions, théâtres de scénarios inoubliables.

2019 : Van der Poel revient de nulle part et prouve qu’il vient bien d’ailleurs

Julian Alaphilippe versus Jakob Fuglsang. De ce duel va accoucher le dénouement de l’Amstel Gold Race 2019. C’est ce que l’on pense encore, à 2 kilomètres de l’arrivée. Mais les deux leaders vont tergiverser et contribuer à offrir un finish exceptionnel à l’épreuve. Finish dont le grand protagoniste sera Mathieu van der Poel.
Plus que 1500 mètres à parcourir. Alaphilippe invite Fuglsang à prendre un relais, mais le Danois, réputé moins bon sprinteur que le puncheur français, préfère resserrer ses cale-pieds. 20, 15, 10, puis 5 secondes... l’avance des deux hommes fond. C’est d’abord Michal Kwiatkowski qui intègre la tête de course, à 800 mètres de la ligne.
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Avant de régler tout le monde au sprint, Van der Poel avait allumé la première mèche

Van der Poel a fait le gros du travail dans le groupe des poursuivants, après avoir lancé les hostilités à 43 bornes du but. Il reprend les choses en main à 600 mètres de l’arrivée. C’est lui qui roule pour rattraper le trio de tête, lui qui lance le sprint, lui qui le domine de la tête et des épaules, lui qui n’en croit pas ses yeux.
"Je ne comprends pas encore. Je ne pensais pas que ce serait possible, réagit le champion des Pays-Bas, victorieux sur ses terres. J’ai lancé mon sprint de beaucoup trop loin car je voulais gagner." Il concède tout de même avoir eu "un bon pressentiment", mêlé à une impression de fatalité : "J’espérais qu’ils se regardent à l’avant, mais je pensais que c’était joué."
Il était jusqu’à cette course, au même titre que son grand rival Wout van Aert (58e à l’issue d’une campagne de classiques axée sur les flandriennes), une star du cyclo-cross et une attraction du cyclisme sur route. Fort d’un début de saison tonitruant, il était en passe de changer de statut. Ce succès mémorable achève les derniers doutes : Mathieu van der Poel est bel et bien un phénomène tout-terrain.
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Donné pour battu, van der Poel a remporté un sprint de folie pour dégoûter Alaphilippe

2021 : L’indéchiffrable photo-finish qui couronne Van Aert

Absente au calendrier en 2020 en raison de la crise sanitaire, l’Amstel Gold Race fait son retour en 2021. Mais le spectre du Covid n’est pas un lointain souvenir : c’est en circuit et sans public qu’elle se déroule exceptionnellement. Pour les téléspectateurs, le spectacle va encore être au rendez-vous.
Primoz Roglic est victime d’un ennui mécanique lors du dernier franchissement du Cauberg, pendant qu’un Julian Alaphilippe remuant contribue à opérer la sélection. Mais le champion du monde montre ses limites dans la foulée, sur le sommet de cette côte emblématique. Il ne sera pas acteur du final, où Wout van Aert et Tom Pidcock vont pouvoir s’expliquer, sur fond de revanche.
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Et Julian Alaphilippe a dû s'écarter... les masques sont tombés après le dernier passage du Cauberg

Quatre jours plus tôt, Pidcock a pris de vitesse Van Aert dans les derniers hectomètres de la Flèche brabançonne. Difficile de désigner un favori entre les deux hommes, qui vont se disputer la victoire avec Maximilian Schachmann en arbitre. Le "peloton" n’est pas loin, mais pas de remake de 2019 : "WVA" lance le sprint, à 200 mètres de la ligne.
Bien calé dans la roue du Belge, Pidcock se décale à 75 mètres du but. Il remonte peu ou prou à hauteur de son adversaire et jette le vélo sur la ligne. Photo-finish. "J’ai sauté dans les derniers mètres, les yeux fermés", raconte un Van Aert incapable de savoir qui l’a emporté, dans l’aire d’arrivée. Lauréat de l’épreuve, il a dû attendre plusieurs minutes avant d’être fixé : "Le jury m’a confirmé que j’avais gagné juste avant la cérémonie du podium."
Pour son dauphin britannique, c’est le temps des regrets. "Je suis parti trop tard, maugrée-t-il. J’aurais dû lancer en premier, je pense que j’étais le plus rapide. C’est un peu frustrant de perdre avec une telle marge." Une marge qui reste bien difficile à percevoir, un an après cet épilogue haletant.
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Quelques millimètres et beaucoup de suspense: le duel Van Aert - Pidcock en vidéo

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