Absalon: 'Sur un nuage"

"Je suis sur un nuage et je n'arrive pas à redescendre. A la conférence de presse, j'avais du mal à répondre aux questions. Mais, finalement, je me plais bien sur ce nuage. J'essaye d'y rester au maximum, je profite de tous ces moments. C'est une telle pression sur plusieurs mois. Maintenant, c'est terminé. Ce sont des émotions que l'on ne peut ressentir que dans le sport. Les Jeux, c'est vraiment énorme !

J'ai fait deux-trois petites erreurs de pilotage mais sans tomber. Au premier tour, je n'étais pas très propre en pilotage. Mais, au fur et à mesure, j'étais de plus en plus concentré, de plus en plus dans la course. En début de course, j'ai eu un peu peur, je me suis dit que je faisais beaucoup d'efforts, un peu comme un chien fou, et que je risquais de le payer à la fin. Et puis, je me sentais bien, je voyais que les autres étaient dans le dur. Quand je suis parti à trois tours de l'arrivée, je me suis dit que c'était peut-être un peu tôt mais finalement, c'était le bon choix.

C'était pour mon père, décédé en janvier 2001. Il était mon plus grand soutien, mon plus grand fan et c'est grâce à lui si je suis ici aujourd'hui. Cette victoire, je la dois à mon père. C'est grâce à lui que j'ai pu puiser en moi cette force.

Nous sommes arrivés en début de semaine et j'ai profité du Village olympique. J'ai découvert toute cette féerie olympique puisque ce sont mes premiers Jeux. Mais les derniers jours étaient vraiment très longs. Je n'avais plus qu'une envie, c'était d'être au départ, que la pression s'arrête, qu'on en découse. Le matin de la course est difficile à gérer. Mais j'ai bien réussi à gérer ce stress et le transformer en énergie positive. Une fois la course lancée, c'est moins stressant. On fait ce qu'on sait faire, c'est à dire pédaler. Cela fait mal aux muscles mais, dans la tête, c'est plus facile.

Non, ce n'est pas l'aboutissement d'une carrière. J'ai 24 ans et j'essaierai d'en décrocher d'autres. Mais c'est une belle récompense. Cette année, je me suis concentré sur les Jeux Olympiques.

Je suis fier de rapporter l'or au cyclisme français et à la France tout simplement. Mais le bilan n'était pas aussi catastrophique que ça. Nous avons aussi décroché une médaille d'argent et de bronze en cyclisme sur piste grâce à Arnaud Tournant et à l'équipe française."