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Cachez ces cas de dopage que l'UCI ne saurait montrer

Benoît Vittek

Publié 17/07/2014 à 22:42 GMT+2

L’Union cycliste internationale ne souhaite plus communiquer sur les sanctions prises contre des coureurs professionnels pour dopage.

Brian Cookson

Crédit: AFP

Cette semaine, Jurgen van den Broeck a appris qu'il montait sur le podium du Tour de France. Pas celui de 2014, où il peut toujours espérer récidiver, mais celui de 2010. Et si le Belge ne l'a appris que cette semaine, cela fait pourtant de longs mois (un an ?) que le classement de cette Grande Boucle a dû être une nouvelle fois révisé (Alberto Contador a déjà été déclassé en 2012). Sans une maladresse de communication de l'UCI, les sanctions à l'égard de Denis Menchov seraient même restées inconnues du grand public. Car désormais, l'instance mondiale du cyclisme n'entend plus communiquer sur les cas de dopage. Et ce malgré les promesses de "transparence" sur lesquelles Brian Cookson a été élu président de l'UCI à l'automne 2013.
Le 12 juillet, l'UCI a bien publié un communiqué sur la situation de Denis Menchov. Elle y "confirme la suspension du coureur russe pour des infractions au règlement antidopage constatées dans son passeport biologique". Cela faisait déjà deux jours que le petit monde du vélo s'agitait, après avoir découvert le nom de Menchov sur une liste des coureurs sanctionnés pour dopage. Le Russe, vainqueur du Giro en 2009, a pris sa retraite au printemps 2013, probablement en raison de la procédure lancée contre lui. Il a été privé de ses résultats sur les Tours de France 2009 (51e), 2010 (3e) et 2012 (15e) et suspendu jusque mai 2015.
Cette sanction, l'UCI n'en avait rien dit, contrairement à ses habitudes. Une rupture présentée par Louis Chenaille, porte-parole :
Dès qu'une affaire est classée, nous allons le mettre sur le site de la fédération, sans envoyer de communiqué.
C'est ainsi que, jeudi, on a pu découvrir dans la fameuse liste un nouveau nom. Après un an et demi de procédure, Jonathan Tiernan Locke (désormais ex-Sky) a lui aussi été épinglé en raison d'irrégularités dans son passeport biologique. L'information a d'abord circulé sur les réseaux sociaux. Elle a été appuyée par le Team Sky, prompt à réaffirmer sa probité face au dopage. Et c'est seulement ensuite que l'UCI est venue "confirmer" la suspension du Britannique jusqu'au 31 décembre 2015. Rassurez-vous, l'instance dirigeante du cyclisme ne fera "pas d'autre commentaire sur cette affaire".
Après l'imbroglio autour de Chris Froome et son autorisation d'usage à des fins thérapeutiques pour des corticoïdes en plein Tour de Romandie, c'est un nouveau coup porté à l'éthique affichée par Brian Cookson. Le nouveau président de l'UCI a dû prendre la parole pour se défendre :
La première chose que je veux dire, c'est que ce cas a été traité conformément à la procédure normale. (…) Il n'y a pas de nouvelle stratégie. Nous agissons comme ça. Il faut garder à l'esprit qu'un dopé a été pris grâce au passeport biologique. C'est une 'success story' mais nous devons traiter ces cas correctement et c'est ce que nous avons fait ici.
Très bien, Brian. Mais à partir d'aujourd'hui, on ira vérifier cette liste tous les jours. Au cas où les petits cachottiers de l'UCI y aient ajouté une nouvelle ligne sans nous prévenir.
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