CE veut Contador

Deux semaines et demie après sa deuxième victoire sur le Tour de France, Alberto Contador ignore toujours sous quelles couleurs il courra en 2010. L'Espagnol a fait part de son intention de ne pas rester chez Astana, malgré le pont d'or que la formation kazakhe est prête à lui faire, en lui offrant un contrat de 4 millions de dollars par an, qui ferait de lui le coureur le mieux payé de l'histoire du cyclisme. L'annonce de Contador a évidemment aiguisé l'appétit de certaines formations. A commencer par la Caisse d'Epargne.

La principale formation ibérique est depuis plusieurs semaines une des destinations les plus fréquemment citées pour accueillir Contador. Sportivement, la connivence entre les deux parties sur le dernier Dauphiné Libéré n'avait échappé à personne. Ce serait une issue logique. Un retour au pays. Mercredi, Eusebio Unzue, le manager de la Caisse d'Epargne, a confirmé l'intérêt porté par le groupe bancaire au coureur de Pinto. "Signer Contador est faisable, mais c'est aussi difficile", a-t-il confié dans un entretien accordé au quotidien basque Diario de Navarra.

Difficile, et ce pour plusieurs raisons. D'abord parce que Contador doit encore une année de contrat à Astana. Pour se libérer, il lui faudra trouver un accord avec son actuel employeur. Il est probable que la nouvelle équipe de Contador doive dédommager Astana. "Cette année de contrat pose effectivement un problème, mais ce n'est pas insurmontable, reprend Unzue. Nous sommes en train de chercher un second sponsor pour nous soutenir afin de pouvoir finaliser l'affaire." Caisse d'Epargne n'est pas assurée de poursuivre l'aventure dans le cyclisme professionnel au-delà de l'année 2010. Or Alberto Contador souhaite s'engager avec une équipe au moins à moyen terme et pas pour une seule saison. D'où l'importance de ce nouveau sponsor, qui permettrait de rassurer Contador.

Si Alberto Contador vient chez Caisse d'Epargne, il lui faudra aussi cohabiter avec Alejandro Valverde, l'autre grande star espagnole du peloton, dont la carrière est toutefois perturbée par les suites de l'affaire Puerto. Suspendu deux ans en Italie, Valverde n'a d'ailleurs pas pu disputer le Tour de France. Il ne se trouverait pas en position de force pour négocier le leadership de l'équipe face à Contador, lequel souhaite, il l'a répété, une équipe entièrement dévouée à sa personne sur le Tour de France, afin de ne pas revivre la même mésaventure qu'avec Lance Armstrong et Johan Bruyneel cette année chez Astana. Mais Valverde et Contador ont tous deux laissé entendre qu'ils pouvaient parfaitement cohabiter en diversifiant leurs terrains de chasse respectifs.

En revanche, Contador ne croiserait sans doute pas son prédécesseur au palmarès du Tour de France, Oscar Pereiro. Le lauréat, sur tapis vert, de la Grande Boucle 2006, devrait selon toute vraisemblance quitter la Caisse d'Epargne en fin de saison. Son contrat s'achève fin 2009 et Pereiro s'interroge sur les suites à donner à sa carrière. "Je n'ai rien à cacher, explique-t-il. J'ai trois options: renouveler mon contrat, changer d'équipe, ou arrêter ma carrière. Je prends la dernière possibilité très au sérieux. Si je ne retrouve pas une nouvelle motivation, j'arrêterais ma carrière." Pour Eusebio Unzue, il est clair en tout cas que Pereiro ne sera plus sous les couleurs noires en 2010. Idem pour Anthony Charteau, Joaquin Rodriguez et Marlon Perez, qui vont partir. Marzio Bruseghin et Christophe Moreau ont d'ores et déjà été recrutés, et Juan Mauricio Soler pourrait suivre. Un bon début pour convaincre Contador qu'il bénéficierait d'une équipe compétitive autour de lui...