Tronet, quelle surprise !

Des Cofidis, des AG2R, des FDJ et... Steven Tronet. Ils étaient une petite quinzaine sur le Boulevard Thomas Voeckler, à Chantonnay, à rêver d'une victoire finale dans la dernière ligne droite. Et c'est le coureur d'Auber93 qui s'est imposé dans un sprint qu'il a lancé peut-être trop tôt.

A 28 ans, après dix ans de galères, c'est lui qui a profité du malheur des autres pour remporter la plus belle victoire de sa carrière. Car en suivant Tony Gallopin sur le côté gauche de la chaussée,  il a échappé à la chute de Nacer Bouhanni, l'ultime favori. A 300 mètres de la fin, la chute du favori a freiné ses poursuivants dans le sprint final. Et Tronet a pu résisté, tant bien que mal, au retour d'Anthony Roux (FDJ), lequel a ensuite été déclassé, permettent à Tony Gallopin et Sylvain Chavanel de compléter, dans cet ordre, le podium.

Le parcours, promis aux puncheurs, a accouché d'un scénario qui n’a pas pu empêcher un sprint final, malgré une course débridée. Démare a tout essayé pour réaliser la passe de deux, allant même jusqu'à tenter un contre pour revenir sur le groupe de tête, composé à ce moment-là d'outsiders comme Warren Barguil, Romain Bardet ou encore Voecker, chez lui, dans un petit groupe de 8. Mais l'échappée a été reprise, à sept kilomètres de la fin grâce à un gros travail de l'équipe Cofidis.

L'histoire semblait dès lors écrite pour que Nacer Bouhanni, double vainqueur d'étape sur le dernier Dauphiné, s'affiche sur le Tour de France avec le maillot tricolore, trois ans après son premier sacre. Mais le sprinter star de la Cofidis, victime d'une vague d'Anthony Roux, a lourdement chuté dans la dernière ligne droite. Suffisamment pour qu'il y ait une inquiétude potentielle sur sa participation sur la Grande Boucle, même si le Spinalien a fini par se relever.

Quoi qu'il arrive, Steven Tronet, lui, ne sera pas de la grande fête du Tour, son équipe (Auber 93) n'étant pas conviée. Un destin qui rappelle un peu celui de Dimitri Champion, sacré en 2009 sous les couleurs de l'équipe Bretagne-Schuller. Et qui prouve que les Championnats de France, malgré la belle et naissante génération de coureurs, peuvent encore réserver de jolies surprises.