Arnaud Démare (FDJ) sacré sur la course en ligne

Décidément, le plus fort c'est bien lui. Comme en 2014, Arnaud Démare (FDJ) a été sacré champion de France en devançant au sprint Nacer Bouhanni (Cofidis). Malgré de nombreuses attaques et l'énorme coup de vis de la Direct Energie à 90 km de l'arrivée, la FDJ a parfaitement géré son affaire pour déposer à 200m de la ligne le sprinteur picard, plus costaud dans la dernière ligne droite pour s'offrir sa 8e victoire de la saison. Étonnant troisième, Jérémy Leveau (Roubaix-Lille Métropole) n'a toutefois jamais pu rêver au titre, loin d'un Démare qui continue sa grande saison 2017.

Il était attendu. Il a répondu présent. Grandissime favori de ces championnats de France après son énorme mois de juin (victoire et maillot vert sur le Dauphiné puis victoire au Halle Ingooigem), Arnaud Démare a passé toute la journée au chaud, dans le peloton et dans la roue de ses équipiers. Il faut dire que le circuit, bien que plus difficile qu'annoncé avec la côte d'Hallines (1200m à 5%) et surtout un fort vent (40km/h), semblait quand même favorable au coureur picard. Mais que ce fut dur.

Car tout ne s'est pas forcément déroulé à la perfection pour la FDJ. Si l'échappée matinale de dix-sept coureurs était aussi prévisible qu'elle a été bien géré par la formation du trèfle, les cent derniers kilomètres ont été fous. Tout a commencé par le coup de bordure tenté – et réussi - par les Direct Energie à 90km de l'arrivée. Audacieux, presque fou, il a propulsé en tête un nouveau groupe de vingt coureurs, cette fois constitué de sérieux candidats comme Pierre Latour (AG2R La Mondiale), Florian Vachon (Fortunéo-Vital Concept), Rudy Molard (FDJ) ou Sylvain Chavanel (Direct Energie). Piégés à l'arrière, les sprinteurs ne se sont pas affolés, à l'image des FDJ qui ont chassé du début à la fin. Mais les gros moteurs ont été incapables de s'entendre.

Du coup, ça a relancé et, très vite repris, Flavien Dassonville (HT BTP-Auber 93), Florian Vachon (Fortunéo-Vital Concept), Pierre Latour (AG2R La Mondiale) et Thomas Boudat (Direct Energie) se sont portés à l'avant. Symbole d'une tactique étonnante, la Direct Energie en a remis une couche en tête du peloton à 35 km de l'arrivée, lançant cette fois Thomas Voeckler vers l'avant, accompagné notamment de Julien Bernard (Trek-Segafredo) et Yoann Offredo (Wanty-Groupe Gobert). Mais le futur retraité a craqué avant même le dernier tour, au contraire de Bernard et Offredo.

Et, malgré la vaillance des échappés, c'est finalement du peloton qu'est venu la plus grosse menace pour les sprinteurs. Pas pour Adrien Petit et Bryan Coquard (Direct Energie), lâchés dans la dernière ascension et symboles d'une course ratée de la part de l'équipe vendéenne. Mais, pour Bouhanni et Démare, oui. Parti à 12km de l'arrivée en chasse de l'échappée, malgré le vent de face sur cette partie du circuit, Julien Antomarchi (Roubaix-Lille Métropole) a vite bouché le trou avant de distancer ses compagnons dans la côte d'Hallines. Une difficulté dont les Fortunéo-Vital Concept ont tenté de projeter à l'avant Pierre-Luc Périchon. Sans réussite.

Car Arnaud Démare pouvait encore compter sur trois équipiers avec Delage, Roux et Vichot. Suffisant pour reprendre les 6'' d'Antomarchi dans le final. Et, dans la ligne droite, le duel attendu an bien eu lieu. Parfaitement lancé, Démare a produit son effort à 200m de la ligne, avec Bouhanni dans sa roue. Le Vosgien a bien tenté de remonter le Picard sur la fin mais il n'en a jamais été capable. Le sprinteur de la Cofidis pourra bien se réfugier derrière le léger écart du coureur de la FDJ (il a posé réclamation, en vain), Démare était bien le plus fort à Saint-Omer. Comme depuis le début de la saison. Après Paris-Nice, le Dauphiné, le voilà champion de France. Avant une première étape sur le Tour ?