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Championnats de France - Rémi Cavagna, une belle revanche et le digne successeur de Chavanel

Jean-Baptiste Duluc

Mis à jour 21/06/2021 à 09:07 GMT+2

CHAMPIONNATS DE FRANCE – Très attendu sur le chrono, Rémi Cavagna s’offre la plus belles des revanches en s’offrant le titre de champion de France de la course en ligne, au terme d’un nouveau numéro en solitaire. Un sacre qui n’est pas sans rappeler celui de Chavanel en 2011, unique autre QuickStep à s’être paré de bleu-blanc-rouge.

Rudy Molard (Groupama-FDJ) - Rémi Cavagna (Deceuninck-Quick Step) - Damien Touzé (AG2R Citroën) / Championnats de France 2021

Crédit: Getty Images

"Je réalise pas du tout". Voilà quelle a été la première réaction de Rémi Cavagna une fois la ligne d’arrivée franchie et son premier titre de champion de France de la course ligne glané. Il faut dire que les conditions n’étaient pas forcément réunies au départ pour voir l’Auvergnat triompher. "On était venu avec Julian et Florian, on avait une super équipe mais on n’était que 3 coureurs", expliquait-il d’ailleurs. Trois hommes dans le champion du monde et grandissime favori, Julian Alaphilippe. Difficile donc d’espérer quoi que ce soit au départ pour Cavagna. Même si l’Auvergnat avait une petite idée derrière la tête.
Le retour de derrière m’a permis de temporiser un peu
"C'est vrai que moi j'avais un peu ma carte… avouait-il. Enfin pas ma carte tout à fait mais, s'il y avait un grand groupe de 20 à 25 coureurs, c'était mieux pour moi d’y être parce que ça permettait de prendre moins de relances. C’était un circuit assez technique donc il valait mieux que je sois devant". Et Rémi Cavagna a bien réussi son coup puisqu’il s’est inséré dans l’échappée matinale, en compagnie notamment de Barguil (Arkéa-Samsic), Molard (Groupama-FDJ) ou Pierre Rolland (B&B Hotels). Une échappée à laquelle le peloton n’a jamais voulu laisser trop partir mais qu’il aura finalement été incapable de reprendre. Et ce, malgré l’offensive des Deceuninck-Quick Step avec Sénéchal en lanceur pour Alaphilippe dans la côte de la Vierge, à plus de 35 kilomètres de l’arrivée. Une offensive qui n’a rien changé aux chances de victoire de l’échappée mais qui a eu bien plus d’incidence sur les jambes de Cavagna.
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Encore un numéro en solo et Cavagna se pare de bleu-blanc-rouge : revivez l'arrivée en vidéo

"Quand j'ai entendu que ça revenait de derrière (NDLR : lorsqu’Alaphilippe attaque), ça m'a permis un peu de temporiser parce que j’ai vraiment roulé toute la journée, racontait l’Auvergnat. Là, ça m’a permis de faire un tour un peu tranquille à l’entame des 3 derniers tours". De quoi récupérer avant de constater que le champion du monde ne pourrait pas jouer la gagne. Faute de jambes et faute de soutien. De quoi laisser le champ libre à son coéquipier à l’avant. "Après, j'ai entendu : ‘Allez, c'est pour toi Remy’ et je me suis dit : ‘Allez, j'y vais’, explique-t-il. J'ai attaqué et j'ai vu qu'il avait 20-30 mètres… Et ça l'a fait". Il faut dire que quand le "TGV de Clermont" est lancé, il est rare qu’il déraille. D’autant que les conditions l’ont bien favorisé dans le final, avec l’apparition de la pluie. "Quand la pluie est arrivée et je me suis dit : ‘Oh punaise ça va refroidir un petit peu tout ça’, avouait-il. J'avais un peu chaud c'est vrai pendant la course et là je me suis senti bien mieux". Suffisamment en tout cas pour aller chercher son premier titre de champion de France.

Dix ans plus tard, le digne successeur de Chavanel

Alors que l’on attendait Julian Alaphilippe dans ce rôle, l’Auvergnat devient ainsi le deuxième coureur de la Quick Step à s’offrir le maillot bleu-blanc-rouge, dix ans après Sylvain Chavanel. Et le parallèle avec le 2e du Tour des Flandres 2011 est assez saisissant. Lui aussi était ultra attendu sur le contre-la-montre, qu’il avait déjà remporté à trois reprises dans le passé (2005, 2006 et 2007). Lui aussi avait complètement raté ce premier rendez-vous des championnats de France, en ne prenant que la 6e place, à près de deux minutes de Christopher Kern.
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Cavagna n'a pas été épargné, Thomas en a profité

Une grosse désillusion, comme celle vécue par Cavagna jeudi. "Mon objectif c'était le contre-la-montre, j'étais favori et je venais vraiment pour gagner, rappelait d’ailleurs l’Auvergnat après son titre sur la course en ligne. J'ai vraiment été déçu et j'ai pris une vraie claque même si je sais qu’il y avait des circonstances". Mais tous deux s’en sont remis de la plus belle des manières, en solitaire. A 25 ans, Rémi Cavagna est déjà le successeur de Sylvain Chavanel en tant que meilleur rouleur français de sa génération et il ne serait pas surprenant de voir le Clermontois glaner autant de titres de champions de France du chrono que l’a fait le natif de Châtellerault (5).
Mais le rouleur de la formation belge est peut-être même déjà à un niveau supérieur à celui de "Mimosa" à l'échelon international. Lui compte parmi les meilleurs rouleurs du monde, étant capable de rivaliser avec Ganna sur le Giro par exemple, là où Chavanel a brillé en chrono en World Tour (six top 5 en carrière). Mais le coureur passé par Brioches la Boulangère, Cofidis ou IAM n’était pas qu’un rouleur et avait également triomphé sur le Tour de France, des succès auxquels peut légitimement croire Rémi Cavagna. Même s’il lui faudra patienter pour la Grande Boucle. "Je ne pense pas y être, avouait-il après sa victoire. J’ai fait le Tour d’Italie et ça me suffit. On verra mais j’ai d’autres objectifs en tête". A commencer, pourquoi pas, par une médaille olympique sur le chrono à Tokyo. Ce qu’aucun Français n’a jamais réussi jusqu’ici.
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Cavagna : "Quand j'ai attaqué, j'ai vu qu'il y avait 20-30 mètres... Et ça l'a fait !"

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