Les plus populaires
Tous les sports
Voir tout

Bernard Bourreau : "Pas de raisons que les Français n'y arrivent pas sur les épreuves d'un jour"

Benoît Vittek

Mis à jour 02/08/2014 à 14:05 GMT+2

Après leurs belles performances de juillet, le sélectionneur français Bernard Bourreau veut voir ses coureurs briller sur les classiques, dès samedi à San Sebastian.

La joie de Tony Gallopin après sa victoire à Oyonnax sur le Tour de France

Crédit: Panoramic

Les classiques du printemps avaient laissé Bernard Bourreau sur la réserve. Incapables de peser dans le final, ses Français n'avaient pas été au niveau attendu par le sélectionneur et le public français. Depuis, c'est grand ciel bleu pour le cyclisme français. Le Tour de France a permis aux tricolores de briller au classement général et dans les étapes, ce qu'ils avaient déjà su faire sur le dernier Tour d'Italie. Bernard Bourreau attend désormais que ce retour au premier plan se concrétise sur les courses d'un jour, dès samedi sur la Clasica San Sebastian, puis en septembre lors des Mondiaux, en Espagne.
Un sélectionneur français a-t-il récemment eu autant de raisons de se réjouir que vous ces dernières semaines ?
Sur les quatre ans que j'ai pu vivre avec Laurent (Jalabert, dont Bourreau était l'assistant de 2009 à 2013), ce n'était pas comparable. Il n'y avait pas la même quantité de révélations et d'éléments déjà au haut niveau. Thomas (Voeckler), Pierrick (Fédrigo), Sylvain (Chavanel) étaient performants mais là nos garçons sont en train de prendre l'ascendant. Depuis Paris-Nice jusqu'à ce Tour de France exceptionnel, ils se battent avec les meilleurs et gagnent. Vraiment, c'est une très bonne année.
Jean-Christophe Péraud et Thibaut Pinot sur le podium du Tour, qu'est-ce que ça dit du cyclisme français ?
C'est la confirmation de ce qu'on voyait et annonçait ces dernières années : nous avons beaucoup de talent ! Jean-Christophe a 37 ans, c'est un ancien, mais il est neuf dans le vélo sur route. Et puis il y a tous ces jeunes espoirs qu'on connaît, qui franchissent de nouveaux paliers et prennent confiance. Ils ont lutté avec les meilleurs pendant trois semaines et ont été récompensés par ces accessits.
D'autres arguments ont été avancées : concurrence amoindrie, recul du dopage…
On ne peut pas écarter ces éléments d'une analyse globale. Il y a un assainissement qui permet à des jeunes, qui n'ont pas connu les années les plus sombres du cyclisme, de rivaliser avec les meilleurs. Et les chutes de Contador et Froome leur ont ouvert les portes du podium. Sinon, ils se seraient battus pour un top 5. Mais qui dit qu'un de ces deux-là n'auraient pas coincé ? Ou que les Français n'auraient pas trouvé l'ouverture pendant que les deux autres se seraient marqués ? Il y a toujours un facteur chance. Mais un gars comme Froome avait une garde rapprochée pour éviter les pièges, Thibaut (Pinot) n'a pas eu la même protection et il s'en est sorti.
Aux Mondiaux, il faudra être bon puncheur et rapide au sprint.
Les Français sont-ils capables de se montrer aussi performants sur la Clasica San Sebastian, ce samedi, que sur le Tour de France ?
On peut le croire, oui. Ils étaient en forme sur la fin du Tour, loin d'être cuits et je ne pense pas qu'ils aient relâché. J'ai discuté avec plusieurs coureurs, ils sont extrêmement motivés. On va voir si Tony (Gallopin) peut faire la passe de deux… Il est très motivé et il sait parfaitement où il va. Après son Tour de France, il a changé son programme mais il va toujours préparer les Mondiaux. Il est très motivé, il m'en parlait déjà au début de la saison.
Il manquera en revanche Arthur Vichot, qui avait manqué les classiques ardennaises et a dû abandonner sur le Tour… Comment jugez-vous la situation de l'ancien champion de France ?
Il faut lui laisser le temps de se remettre. Il a guéri sa bronchite et a désormais un esprit revanchard. Cette année, il a eu plusieurs problèmes de santé, il faut voir s'il peut rapidement revenir à son meilleur niveau, comme sur Paris-Nice. En tout cas, il va être motivé. Je lui ai parlé cette semaine, je compte sur lui.
Avec Vichot et Gallopin, vous tenez vos deux piliers pour les Mondiaux de Ponferrada ?
C'est ce type de garçons qu'il me faut pour ce type de circuit : il faudra être bon puncheur et rapide au sprint pour s'en sortir dans un petit groupe. Le parcours est réservé à ce genre de coureurs. Je voulais aussi amener un sprinteur mais les derniers éléments que j'ai eus sur le parcours me font dire que ça sera trop compliqué, à moins d'être très à l'aise dans les bosses : les deux difficultés du circuit s'enchaînent rapidement et il n'y a pas beaucoup de temps pour revenir avant l'arrivée.
Quand aurez-vous défini la sélection française pour ces championnats du monde ?
Il me manque encore des éléments. C'est difficile de faire une sélection longtemps à l'avance. Après le Tour, il peut y avoir une décompression. Là, tout le monde est euphorique et repart sur un nouveau cycle pour la fin de saison. J'attends de voir le programme de chacun, ses résultats et puis je vais échanger directement avec les coureurs sur les courses auxquelles je vais assister : les tours de l'Ain, du Limousin et du Poitou-Charentes, puis j'irai en Espagne. Peut-être que j'aurai une liste de 18 gars à la mi-août puis j'essaierai de trancher avant la fin août (il doit désigner 14 coureurs, dont 9 partants sur l'épreuve en ligne, NDLR), si les conditions le permettent. Il y a du choix. On n'a pas encore prouvé qu'on pouvait être les meilleurs dans ce registre mais si c'est le cas sur le Tour de France, au général mais aussi dans les étapes, il n'y a pas de raisons qu'on n'y arrive pas sur les épreuves d'un jour !
picture

Arthur Vichot Paris - Nice 2014

Crédit: AFP

Rejoignez Plus de 3M d'utilisateurs sur l'app
Restez connecté aux dernières infos, résultats et suivez le sport en direct
Télécharger
Partager cet article
Publicité
Publicité