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Mayo, la fin d'un gaspi

Eurosport
ParEurosport

Publié 12/06/2006 à 10:21 GMT+2

Vainqueur à La Toussuire de l'étape reine du Dauphiné Libéré 2006 samedi, Iban Mayo a retrouvé la lumière après deux années passées dans le brouillard. Le grimpeur basque de l'équipe Euskaltel semble enfin sur le bon chemin, alors qu'il commençait franche

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Crédit: Eurosport

C'est une renaissance. Presque une résurrection. Résurrection, car il y a quelque chose de quasi-miraculeux dans le retour au premier plan d'Iban Mayo. La carrière du coureur d'Igorre n'est décidément pas cartésienne. Sa sortie des abimes est aussi mystérieuse que le fut sa descente aux enfers. Il y a deux ans, au sortir d'un Dauphiné triomphal, où il avait maté Lance Armstrong aussi bien lors du prologue que dans le Mont Ventoux, le Basque s'était vu affubler du costume de prétendant à la victoire dans le Tour de France.
Depuis, plus rien. Victime d'un virus sur la Grande Boucle, Mayo avait abandonné. Une sortie par la toute petite porte, point de départ d'un tunnel de plus en plus noir, et de plus en plus long. Entre pépins physiques et blessures psychologiques, le Basque n'en finissait plus de décevoir. "Je me suis parfois demandé s'il me serait possible de retrouver mon niveau passé. A force d'entendre tout le monde me dire que je ne serais plus jamais au contact des meilleurs, j'avais fini par admettre cette possibilité ", avoue l'Espagnol. Pour être honnêtes, nous aussi.
A force d'orgueil et de courage
Il croyait avoir tout essayé. Son échec sur le Tour 2004 avait été mis sur le compte d'un début de saison trop chargé. L'an dernier, il avait donc radicalement changé son fusil d'épaule, en allégeant considérablement son programme. Encore raté. Fantomatique, Mayo avait lâché prise des les premières rampes du premier col alpestre. "Mes problèmes au dos et au genou avaient resurgi. Mais je me suis quand même accroché pour aller jusqu'à Paris", explique-t-il. Il terminera 60e.
Finalement, c'est au moment où on ne l'attendait plus qu'Iban Mayo a trouvé les ressources de se relancer, sur ce Dauphiné qui l'avait mené au sommet. En lâchant Alejandro Valverde dans les derniers kilomètres samedi, pour filer vers sa première victoire depuis... le Dauphiné 2004, il a ressenti une émotion bien compréhensible. "Je suis enfin sorti de ces moments où on ne voit plus la lumière, à force d'orgueil et de courage. Parfois, je me sentais fort, mais ma tête ne suivait pas mes jambes. Cette étape va me redonner le moral qu'il me manquait, juge-t-il. Je suis incroyablement satisfait."
Toujours prudent
Deux jours avant son coup d'éclat, il avait pourtant trainé sa misère sur le Ventoux, terminant à 10 minutes de Denis Menchov. "Ce n'était pas un bon jour. Dès que la pente s'est élevée, je me suis senti très faible, vidé. Je crois que j'ai souffert de la chaleur. Alors j'ai décidé de ne pas forcer en espérant que ça irait mieux les jours suivants". Bien vu. Dès le lendemain, il accompagnait le groupe des ténors par-delà l'Izoard. Un redressement confirmé samedi lors de l'étape reine, avec le Galibier, la Croix de Fer et la montée finale vers la Toussuire.
De quoi lui donner des idées pour le Tour de France, puisque les coureurs emprunteront exactement le même parcours lors de la 16e étape. Mais Mayo reste prudent. Il revient de trop loin pour s'enflammer au premier succès: "Je suis incroyablement satisfait. Mais Je vais aller sur le Tour avec les ambitions les plus grandes mais sans objectif concret. Je me souviens encore comment j'y ai souffert l'an dernier." N'empêche, sur les pentes de la Toussuire, Mayo a peut-être retrouvé le fil d'une carrière égarée pendant de trop nombreux mois. On lui souhaite de ne pas le perdre à nouveau. Après tout, il n'a pas encore 29 ans. L'avenir peut encore lui appartenir.
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