Le oui mais de Contador

Un moyen, pas une fin. Le Dauphiné Libéré a beau jouir d'un certain prestige dans l'histoire du cyclisme, sa proximité avec le Tour de France n'en fait rien de plus qu'une super préparation pour le grand rendez-vous de juillet. En tout cas quand on est le principal favori de la Grande Boucle. Fidèle à son habitude, et à la manière d'un Lance Armstrong il y a quelques années Contador aborde le Critérium sans vraiment en faire un objectif.

Le Dauphiné constitue la préparation idéale. Un terrain de jeu grandeur nature, dans nu contexte relevé. Avec deux arrivées au sommet à Risoul et à l'Alpe d'Huez, auquel s'ajoute un contre-la-montre format Tour, d'une cinquantaine de kilomètres, l'épreuve fait office de mini-Tour de France, avec les Alpes en guise de plat de résistance. Ça tombe bien, car en début de semaine, Contador était allé reconnaître les étapes pyrénéennes du Tour 2010. Il aura donc un panorama complet de ce qui l'attend. "Les Pyrénées seront le juge de paix de l’épreuve cette année", estime le leader d'Astana, impressionné par le copieux menu du massif du Sud-Ouest."Ces quatre étapes offrent de multiples possibilités", juge-t-il.

Satisfait de cette reconnaissance, Contador peut maintenant se tourner vers le Dauphiné. L'an dernier, il n'avait pas contrarié les intentions d'Alejandro Valverde, dans le duel que se livrait le Murcien avec Cadel Evans. Aucun des deux hommes ne sera présent cette année. Le premier est empêtré dans ses histoires de dopage, le second sort d'un Tour d'Italie éreintant. Dans ces conditions, la porte semble ouverte pour Contador, troisième l'année dernière. S'il est dans un état de forme comparable à celui de juin 2009 (pas exceptionnel mais déjà très compétitif), il sera très difficile à battre. Reste juste à savoir à quel niveau il se situe exactement à l'heure d'aborder la semaine à venir, car le Dauphiné est trop dur pour s'offrir à celui qui n'est pas prêt.

Sur ce point, le Castillan avoue avoir lui-même un petit doute. Logique, dans la mesure où il n'a plus disputé la moindre course depuis Liège-Bastogne-Liège, à la fin du mois d'avril. "Je réalise la préparation que je souhaitais et que je m'étais fixé. Après un long arrêt suite aux classiques, (NDLR: il a coupé complètement pendant 10 jours après Liège, une période d'inactivité assez longue à ce stade de la saison), ça a été difficile de reprendre, mais nous suivons un plan bien précis." La prochaine étape de ce plan le mène sur le Dauphiné. Une étape qu'il ne souhaite pas galvauder, même s'il n'en fait vraiment pas une obsession. "Si je peux gagner, j'essayerai de le faire car c'est une grande course", promet-il. Réponse à partir de dimanche.