Degenkolb, ça déménage !

Tout en puissance, John Degenkolb s'est imposé au sommet de la Croix-Rousse, terme de la 2e étape du Dauphiné. Le jeune Allemand de l'équipe HTC a devancé Samuel Dumoulin (Cofidis), qui avait fait de cette arrivé son gros objectif de la semaine. Alexandre Vinokourov (Astana) reste en jaune.

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Le souffle de la jeunesse a soufflé mardi sur les hauteurs de Lyon. Au sommet de la côte de la Croix-Rousse, juge de paix de cette 2e étape du Dauphiné, on attendait un puncheur. On les a vus, mais c'est un sprinter qui est venu leur damer le pion. Encore qu'il est réducteur de limiter John Degenkolb à sa pointe de vitesse. Ce colosse-là passe remarquablement les bosses. Quand il faut envoyer de la puissance, vous pouvez compter sur lui. Bien placé au kilomètre, Degenkolb s'est accroché aux basques de Samuel Dumoulin, avant de le déborder dans les 200 derniers mètres, où sa vélocité naturelle a fait la différence.
Au sein d'un cyclisme allemand en quête de renouveau, Degenkolb est souvent présenté comme le nouveau Erik Zabel, même si son truc à lui, ce serait plutôt Paris-Roubaix que Milan-Sanremo. A 22 ans, le natif de Gera a bien le temps de voir jusqu'où son talent le mènera, mais pour sa première saison chez les pros, il ne perd pas de temps pour garnir son palmarès. C'est déjà sa cinquième victoire de l'année. Récemment, il avait notamment remporté le Grand Prix de Francfort et une étape du Tour de Bavière. Et il y a fort à parier qu'il ne s'arrêtera pas là. Mardi, personne n'a en tout cas été capable de le contrer. Il est le seul sprinter à avoir résisté aux pourcentages de la côte de la Croix-Rousse.
Voeckler et Dumoulin ont tout tenté
Malheureusement pour Samuel Dumoulin, qui avait fait de cette deuxième étape son grand rendez-vous de la semaine. "C'est pour lui et en plus il est très motivé", avait confié son ancien coéquipier, Hubert Dupont. Il est vrai que le puncheur de poche de chez Cofidis connait parfaitement cette côte. Né à Vénissieux, il a grandi dans la région et débuté à Lyon. Gagner à la Croix-Rousse aurait eu une valeur toute particulière pour lui. L'équipe Cofidis a d'ailleurs travaillé en conséquence pour l'amener dans els meilleures dispositions. Les Nordistes ont pris le relais des Astana du maillot jaune Alexandre Vinokourov pour rouler derrière l'échappée du jour, composée de Brice Feillu, Maarten Tjallingi et Jurgen Van de Walle.
Lorsque la jonction s'est opérée à un peu plus de 10 kilomètres de l'arrivée, Dumoulin est presque devenu le favori naturel de l'étape. Mais au royaume des puncheurs, Thomas Voeckler n'est pas le dernier. Le champion de France n'a pas d'affinités locales à Lyon, mais le terrain lui convenait et son attaque dans le dernier kilomètre, répondant à une première banderille de Marco Bandiera, aurait pu faire mouche. Malheureusement pour lui, il n'a pu tenir la distance. Il termine finalement 6e, dans le sillage de Joaquim Rodriguez, éternellement placé. Dumoulin a ensuite pris le relais de Voeckler mais c'était sans compter sur ce diable de Degenkolb, qui a nettement devancé Dumoulin et Sébastien Hinault sur la ligne.
Sans provoquer la même sélection que la veille, ce final a néanmoins provoqué quelques dégâts. Ils ne sont ainsi que 17 à avoir fini dans le même temps que le vainqueur. Parmi eux, le leader du classement général, Alexandre Vinokourov. Derrière, le gros du peloton n'a concédé que six petites secondes. Parmi eux, Jurgen Van den Broeck, pris dans une chute au pied de la dernière bosse, le Belge mais crédité du même temps que le peloton principal, ou encore Cadel Evans. L'Australien a toutefois failli perdre beaucoup plus gros dans une cassure à une vingtaine de kilomètres de l'arrivée. Il figurait parmi les principaux coureurs piégés, tout comme Bradley Wiggins. Tout est finalement rentré dans l'ordre, mais ces efforts pourraient se payer mercredi lors du contre-la-montre de Grenoble, si important dans l'optique de la victoire finale... et du Tour de France, puisque ce tracé est la copie conforme de celui que les coureurs emprunteront au mois de juillet, la veille de l'arrivée sur les Champs-Elysées.
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