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Kern: "C'est inespéré"
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Publié 11/06/2011 à 19:45 GMT+2
S'il juge son Dauphiné comme "inespéré", Christophe Kern rappelle qu'il ne vient pas de nul part. Ce qui a changé cette saison : une équipe qui lui fait confiance et une grande fraicheur après un début de saison tronqué. Lauréat aux Gets, il va se battre dimanche pour sa 5e place au général.
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CHRISTOPHE KERN, comment vous sentiez-vous dans le Collet d'Allevard au milieu des favoris pour le général ?
C.K. : J'avais de bonnes jambes, il m'a manqué les changements de rythme pour suivre Rodriguez. On était tous un peu au bord de la rupture. Quand il a filé, on n'a pas pu le suivre. J'ai préféré monter à mon rythme.
Vous avez fait une bonne partie de la montée en tête du groupe des poursuivants, personne ne vous a relayé. Etait-ce votre intérêt de mener la chasse?
C.K. : C'est le jeu : chacun défend sa place. Wiggins n'avait qu'Evans à surveiller. J'avais intérêt à rouler jusqu'à la ligne sachant que la victoire d'étape était inaccessible. Mes adversaires directs au général étaient lâchés, j'ai donc préféré rouler pour leur prendre un maximum de temps. J'ai fait un petit écart avec des adversaires comme Péraud. Je n'ai que 6 secondes d'avance sur Rodriguez au général, autant dire que j'ai bien fait de rouler.
Comment voyez-vous cette dernière étape, apriori moins sélective ?
C.K. : Je m'attends à une grosse bagarre. Je veux rester cinquième et défendre cette place. Depuis deux jours, j'ai d'excellentes sensations mais je ne suis pas à l'abri d'un jour sans. Le dernier col est assez roulant mais avec la fatigue accumulée, on ne sait jamais. Si les jambes sont là, dans la dernière ascension, je peux éventuellement prendre des risques. Je pense avant tout à défendre ma place.
Si on vous avait dit que vous gagneriez une étape et que vous seriez 5e à la veille de la dernière étape, est-ce que vous y auriez cru ?
C.K. : Non. Pour moi, c'est inespéré et formidable ce qu'il m'arrive. J'ai de super sensations. Je ne m'attendais pas à être à ce niveau. Depuis mon retour de blessure, je savais que j'avais retrouvé mon poids de forme. Sur le Tour de Bavière, le travail était satisfaisait. De là à faire un tel Dauphiné, franchement, non, je ne m'y attendais pas. Le fait d'avoir moins couru, c'est un avantage. Mais bon, qui dit blessure, dit galère et beaucoup de doute. J'ai la chance d'avoir été soutenu par toute l'équipe. Jean-René Bernaudeau m'a toujours fait confiance. Je suis revenu tranquillement, sans pression.
Qu'est-ce qui a changé pour que vous reveniez sur le devant de la scène de façon aussi spectaculaire après plusieurs saisons anonymes ?
C.K. : J'ai toujours fait des bons résultats mais toujours en second rideau. Je passais complètement inaperçu. En gagnant vendredi, je révèle mon potentiel au grand public mais il a toujours été là. Ça me remet en confiance. Faire deuxième ou lever les bras : il y a une grande différence.
Revenir dans une structure que vous connaissez semble également vous avoir réussi...
C.K. : Le petit plus, c'est que l'équipe me fait confiance. Sur le Tour de Bavière, c'est la première fois qu'on faisait rouler une équipe pour moi. Ismaël Mottier m'a clairement annoncé que j'étais protégé. Ça fait une grosse différence d'avoir des responsabilités. Je cours différemment, la confiance de l'équipe m'a boosté. Et puis, on fait du vélo plaisir, on gagne en rigolant. C'est tout ce dont j'ai besoin. L'équipe Europcar a joué un grand rôle dans mes performances.
Forcément, puisque vous signez un grand Dauphiné, vos ambitions sur le Tour devraient évoluer...
C.K. : Pour la confiance, ce que je fais ici, c'est énorme. J'irai sur le Tour avec de l'ambition, c'est certain. Thomas Voeckler, Anthony Charteau, qui va viser les pois, et tous les autres coureurs seront motivés. Mon objectif sera de profiter des opportunités et viser une victoire d'étape. Pour le général, ça me parait compliqué. Je n'ai pas l'expérience de lutter durant trois semaines et puis, le niveau n'est pas le même. Avec la dynamique d'équipe, on devrait signer un grand Tour.
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