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Critérium du Dauphiné - "Il y a un an, j’hésitais à arrêter ma carrière" : Vuillermoz, une victoire totale

Vincent Roussel

Mis à jour 06/06/2022 à 20:58 GMT+2

CRITÉRIUM DU DAUPHINÉ – Alexis Vuillermoz a décroché une victoire aussi inattendue que libératrice, à Brives-Charensac ce lundi lors de la 2e étape, s'imposant au terme d’un sprint où il a fallu avoir le cœur bien accroché. Maillot jaune après cette première victoire en 3 ans, il a raconté les galères vécues ces dernières années. Et espère faire encore parler de lui dans les jours à venir.

La totale pour Vuillermoz, Groenewegen encore distancé : le résumé de la 2e étape

Une victoire qui sonne comme une renaissance. Ce mardi, à Brives-Charensac, Alexis Vuillermoz, le coureur de la formation TotalEnergies vainqueur de la 2e étape du Critérium du Dauphiné dans un sprint haletant, s’est rappelé au souvenir des fans qui l’avaient vu, en 2015, remporter une étape de Tour de France. Et pas n’importe laquelle, puisque c’est à Mûr-de-Bretagne que le Français, 34 ans aujourd’hui, avait levé les bras, devant Daniel Martin, Alejandro Valverde, Peter Sagan ou encore Christopher Froome.
Celle-ci elle fait vraiment du bien après deux ans de galère. (...) C'est plus qu'un grand bonheur
Un succès de prestige qui en promettait d’autres. Sauf que, dans les années qui ont suivi, le Franc-Comtois a été plombé par son corps. D’où la joie contagieuse qui transpirait du visage souriant du nouveau maillot jaune de cette édition 2022 : "Celle-ci elle fait vraiment du bien après deux ans de galère. Il y a un an, quasiment jour pour jour, je me fracturais le bassin... Donc revenir à un tel niveau alors que j’hésitais à arrêter ma carrière, c’est plus qu’un grand bonheur", a-t-il ainsi déclaré en zone mixte à l’issue de la cérémonie où il s’est vu revêtir de la couleur la plus convoitée par ses pairs.
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Vuillermoz, l'émotion intense : "J'ai crié de bonheur et j'ai fait une petite crise d'asthme"

"C’est énorme, je n’ai jamais porté de maillot distinctif, ça va être dur de le conserver avec les efforts consentis aujourd’hui, mais demain (mardi), ce sera une très belle journée quoiqu’il en soit", a réagi, plein d’optimisme, celui qui a vécu tant de désillusions ces dernières saisons. Si, en 2017, une fracture d’une vertèbre contractée en début de saison ne l’a pas empêché de réaliser un de ses meilleurs exercices en carrière (avec notamment une treizième place au général de la Grand Boucle, son plus beau résultat), tout s’est compliqué à partir de 2018 où, au sein d’AG2R La Mondiale, ses performances ont commencé à décliner, les pépins s'enchaînant, et la confiance se faisant de plus en plus rare.

Des blessures à répétition, et Vuillermoz a touché le fond

En août 2019, une fracture de la rotule le laisse sur la touche pendant plus d’un an, puisque son retour, programmé en mars 2020, est retardé en raison de la pandémie de Covid-19 et du confinement qui en découle. Après sa blessure au bassin donc, ses doutes sur la suite à donner à sa carrière, il réussit son pari entamé l’an passé, lorsqu’il a choisi de rejoindre l’équipe dirigée par Jean-René Bernaudeau.
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Vuillermoz a fait parler son punch et son expérience : arrivée de la 2e étape

[Chez TotalEnergies], on m’a permis de retravailler mes qualités de puncheurs, et ça marche plutôt bien
"On m’a permis de retravailler mes qualités de puncheurs, et ça marche plutôt bien. C’est mon meilleur début de saison en carrière mais il me manquait la victoire", a rembobiné Vuillermoz, au terme d’un succès qui a surpris tout le monde, même lui. "Aujourd’hui je n’y croyais pas vraiment", a-t-il reconnu en précisant : "Lors du briefing (avec son équipe, avant l’étape), ce qu’on s’est dit, c’est qu’on devait rester au chaud pour demain (mardi). Mais j’ai vu qu’on n’était pas représentés dans l’échappée de devant, donc j’ai pris les devants". Une entorse au plan qu’il n’a pas eue à regretter : "Ca ne faisait pas partie des consignes du jour mais je me suis dit ‘tant pis’. On savait que l'échappée avait des chances de jouer la gagne aujourd’hui (lundi), on a pris un risque et ca a fonctionné, donc tant mieux".
Parti en échappé dans un groupe de 6 en compagnie d'Anthony Delaplace, Olivier Le Gac, Kevin Vermaerke, Anders Skaarseth et Xandres Vervloesem, il a finalement eu le dernier mot : "J’ai vu Olivier lancer le sprint très loin. Je ne pensais pas pouvoir revenir mais à 50 mètres de la ligne, j’ai vu qu’il a un peu coincé, et là je me suis dit ‘bon bah allez, il faut tout donner, même si je me fais dépasser j’aurais tout tenté’". Et cela lui a même valu une accolade et des mots élogieux de Wout van Aert, après la course : "C’est un champion d’une autre trempe donc c’est toujours sympa d’avoir des félicitations de sa part", en a rigolé Vuillermoz, dont c’était le premier succès depuis 3 ans.

La 3e étape dans ses cordes

De quoi en amener d’autres beaucoup plus rapidement ? S’il sait qu’il sera difficile de conserver sa tunique jaune très longtemps, il a reconnu que la troisième étape, longue de 169 kilomètres et qui ralliera Saint-Paulien et Chastreix-Sancy "va convenir" à lui et son équipe. Avec pas mal de dénivelés, dont des sections à 5 % et des passages à 8 % sur les derniers kilomètres pour rallier la ligne d’arrivée, il espère pouvoir surprendre à nouveau. Même s’il a déjà vu la lumière au bout du tunnel.
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Et dire que Vuillermoz ne devait pas s’échapper : "Je me suis dit 'tant pis, on verra bien'"

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