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Dauphiné - Préparation parfaite, Wiggins 2012 : tous les voyants sont au vert pour Primoz Roglic avant le Tour de France

Jean-Baptiste Duluc

Mis à jour 13/06/2022 à 16:47 GMT+2

CRITERIUM DU DAUPHINE - Il n’a pas levé les bras sur cette 74e édition mais Primoz Roglic a enfin remporté le classement général du Dauphiné, une première pour lui. Deux ans après avoir abandonné alors qu’il portait le maillot jaune, le Slovène a cette fois tenu bon pour confirmer une préparation pour le Tour de France quasi parfaite. A trois semaines du départ, tous les voyants sont au vert.

Gaudu a sombré, Roglic et la Jumbo-Visma ont survolé les débats : le résumé de la 8e étape

"Je parviens à gagner en France". Primoz Roglic lui-même commence à le comprendre : la malédiction qui semblait le poursuivre sur les épreuves françaises du World Tour semble belle et bien terminée. Si malheureux et malchanceux ces dernières années, le Slovène a balayé ces doutes en 2022. Alors qu’il n’avait encore jamais remporté la moindre course par étape françaises World Tour il y a encore trois mois, il a gagné les deux dernières qu’il a disputées, à savoir Paris-Nice et donc le Critérium du Dauphiné. Le leader de la Jumbo-Visma n’a jamais vraiment tremblé sur cette 74e édition, dont il a pris le maillot jaune samedi à Vaujany pour ne plus l’enlever.

Touché au genou, un mal pour un bien ?

Jamais piégé, jamais distancé, Roglic avait déjà fait une grosse partie de travail à l’occasion du contre-la-montre, mercredi, entre Montbrison et La Bâtie d’Urfé. Cinquième de l’étape, il avait alors repris 30’’ à son équipier danois Jonas Vingegaard, 43’’ à Damiano Caruso (Bahrain-Victorious) ou encore 1’04’’ à Ben O’Connor (AG2R Citroën), son adversaire le plus dangereux cette semaine. Il avait surtout levé les doutes qui persistait sur son genou après les douleurs qui étaient apparues au printemps, lui coûtant notamment la victoire sur le Pays basque (8e au final après avoir porté la tunique de leader) et le privant des classiques ardennaises.
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La Jumbo-Visma a tout écrabouillé : l'arrivée du duo Roglic-Vingegaard

A ce moment-là, même après avoir triomphé sur Paris-Nice, la malchance semblait s’acharner sur Roglic. Elle pourrait bien lui donner finalement un avantage en juillet. Alors qu’il avait débuté la saison sur les chapeaux de roue (18 jours de course début avril), le Slovène a été contraint de prendre du repos et a participé à moins de jours de courses (minimum trois) qu’il ne l’aurait fait en temps normal. La fraicheur qu’il a tiré de cette pause est sans doute relative. Mais elle pourrait jouer sur les routes du Tour de France. Un maillot jaune se joue parfois à des détails. Et parfois, à la force collective de son équipe.

L’histoire le destine à gagner le Tour

A ce niveau-là aussi, le Critérium du Dauphiné a très largement rassuré Roglic, tant la Jumbo-Visma a écrasé l’épreuve de toute sa puissance (2 étapes, doublé au général), à l’image du travail effectué lors de la dernière étape. "Toute l'équipe a été super forte, ce ne sont pas que moi et Jonas (Vingegaard), mais aussi tous nos coéquipiers, avouait d’ailleurs le Slovène. Tout a été sous contrôle dès le départ, nous avons roulé toute la journée et chaque coureur, un par un, a fait sa part de travail. C'est une journée incroyable pour toute l'équipe". Et une petite entrée dans l’histoire pour Roglic.
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Primoz Roglic (Jumbo-Visma) entouré par Kruijswijk et Vingegaard dans l'ascension de Solaison, sur le Dauphiné 2022

Crédit: Getty Images

En gagnant ce Critérium du Dauphiné, le Slovène est devenu l’un des trois coureurs de l’histoire, avec Eddy Merckx et Richie Porte, à avoir remporté 5 des 7 courses majeures d’une semaine du World Tour (Paris-Nice, Dauphiné, Tirreno, Romandie et Pays basque tous gagnés par Roglic, auxquels il faut ajouter Catalogne et Suisse). Plus important, il devient surtout le 4e cycliste de l’histoire à réussir le doublé Paris-Nice/Dauphiné dans la même saison, après Jacques Anquetil (1963 et 1965), Eddy Merckx (1971) et Bradley Wiggins (2012). Tous trois ont systématiquement remporté le Tour de France dans cette situation. Mais s’il y a bien un cas qui se rapproche encore un peu plus de celui de Primoz Roglic, c’est sans doute celle de Bradley Wiggins en 2012.

Roglic-Vingegaard, un petit air de Wiggins-Froome

Comme le Britannique alors, le Slovène est la tête de gondole du projet de sa formation sur les Grands Tours. Comme Wiggins alors, il va aborder ce Tour à 32 ans après un abandon sur chute la saison précédente en ayant gagné le Dauphiné devant un équipier (Michael Rogers pour Wiggins) et un Australien ( Cadel Evans avait fini 3e).
Surtout, comme le leader de la Sky avec Chris Froome en 2012, Roglic possède dans son équipe un lieutenant aux dents longues qui pousse derrière lui. Deuxième du Tour l’an dernier, dauphin de Roglic sur ce Dauphiné, Jonas Vingegaard devrait jouer les équipiers de luxe en juillet, comme Froome l'avait fait il y a dix ans. Mais il n’en reste pas moins que le Danois a semblé plus fort que le Slovène sur ce Dauphiné.
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Les RP : Vingegaard-Roglic, remake de Froome-Wiggins 2012 sur le prochain Tour ?

Par respect pour son leader et parce que les deux hommes s’entendent bien (au moins officiellement). Vingegaard attendra sans doute un an supplémentaire pour prendre le pouvoir. Mais pas plus. "Ce sera difficile de réussir pareil doublé sur le Tour, avouait Vingegaard. Avec Pogacar, Martinez, d'autres encore, la concurrence sera encore plus dure. Mais j'espère que l'un d'entre nous pourra gagner".
Si Primoz Roglic et Jonas Vingegaard pouvait réussir sur le Tour ce qu’a accompli le duo britannique il y a dix ans, nul doute que la Jumbo-Visma signerait immédiatement. Le Slovène aussi. A condition de bien occuper le rôle de Wiggins. Tout l’y destine cette saison.
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