Critérium du Dauphiné - Jonas Vingegaard file vers le sacre et serein à trois semaines du Tour de France

Jonas Vingegaard, qui peut le battre ? Apparemment personne. En tous cas personne ne participant à ce Critérium du Dauphiné 2023. Une nouvelle fois vainqueur en solitaire, cette fois au sommet du Col de la Croix de Fer, samedi lors de la 7e étape, le leader de la formation Jumbo-Visma a fait un pas de plus vers la victoire finale dans cette course de préparation à son grand objectif de la saison, le Tour de France.

Samedi, Vingegaard n'a pas fait une démonstration d'ampleur non plus. Il n'en avait pas besoin lui qui est en simple répétition générale. Parfaitement emmené par ses soldats jaunes, qui ont cadenassé la course, le vainqueur sortant de la Grande Boucle a seulement accéléré à 5,7 kilomètres du but, avant de finir le travail comme un grand. Lors de son accélération, seul Adam Yates a pu se lever de sa selle, mais sans pouvoir suivre pour autant. A une étape de la fin, voilà le Danois avec une avance confortable sur le Britannique (2'11") et Ben O'Connor, son ancien dauphin (2'24").

"C'est vrai que les jambes étaient bonnes, je voulais jouer la victoire d'étape. Les gars ont fait du super boulot. Toute la journée on avait comme plan de gagner l'étape. Je voudrais remercier toute mon équipe et mes équipiers", a expliqué un Vingegaard détendu après l'étape.

"L'ascension devenait de plus en plus difficile à 6 kilomètres de l'arrivée. On avait décidé d'avoir Tiesj (Benoot) et Attila (Valter) devant et qu'ils aillent à fond pour que ça soit vraiment très dur. Après, je n'avais plus qu'à attaquer quand ils ne pouvaient plus et c'est ce qu'il s'est passé. Heureusement, j'ai été capable de partir seul et je suis vraiment très heureux de ce qu'il s'est passé aujourd'hui."

Avec une avance aussi confortable à une étape de la fin de la course, Vingegaard va pouvoir se mettre en mode contrôle, comme c'était arrivé lors de la 6e étape vendredi, au lendemain de sa première victoire en solitaire. "Chaque jour est différent. On verra comment je me sentirai demain. Je pense qu'on va regarder ça d'une façon plus défensive. C'est l'une des plus grandes courses au monde, ce serait un honneur de la remporter", a précisé le maillot jaune qui a précisé être encore loin de son pic de forme.

Malgré cinq ascension prévues dimanche lors de la dernière étape (trois en 2e catégorie, 1 en première catégorie et le Col du Granier en hors-catégorie), difficile de le voir flancher. La Jumbo-Visma marche parfaitement et lui monte en régime au fil des jours, comme il l'avait prévu. Hormis une chute, Vingegaard file vers un premier sacre sur le Dauphiné et personne ne pourra lui contester la victoire.

C'est ce que pense notre consultant David Moncoutié. "Quand on voit ça, on sait qu'il n'y en a qu'un qui peut rivaliser avec Jonas Vingegaard, c'est Tadej Pogacar. Mais un Jonas Vingegaard comme ça, on l'a vu l'an dernier, même un grand Tadej Pogacar ne pouvait pas le suivre."

Vingegaard est intouchable, mais il y a aussi une concurrence faible. Principal adversaire de Vingegaard cette semaine, Ben O'Connor a craqué samedi et perdu sa place 2e au général. Le reste de la concurrence est aussi resté dans le rang et n'a même pas essayé d'attaquer la Jumbo-Visma avant l'ascension de la Croix de Fer.

"Entre la 2e et la 15e place, tout le monde se tenait au classement général avant la 7e étape. "On" est tous dans la gestion pour jouer placés, on ne va pas se cramer avant le Tour. C'est infernal, mais c'est comme ça", a analysé Jacky Durand sur le plateau des Rois de la Pédale. Au plus grand bonheur de Jonas.