Leipheimer d'entrée

Attendu au tournant, Levi Leipheimer a répondu présent. Très discret lors du dernier Giro (seulement 18e), l'Américain a fait taire les critiques en battant sur le fil un spécialiste de la catégorie de l'effort court en solitaire, Thor Hushovd (Crédit Agricole). Arrivé sur la pointe des pieds au Pontet, lieu de départ de ce prologue long de 5,6 kilomètres jusqu'à Avignon, Leipheimer aura désormais du mal à refuser le maillot de favori de l'épreuve.

Vainqueur de l'épreuve en 2006, Leipheimer est donc la nouvelle arme fatale de l'écurie Astana, qui a déjà envoyé ses flèches Klöden (Tour de Romandie) et Contador (Giro) dans le mille. Privée de Tour de France, l'équipe luxembourgeoise continue donc son OPA hostile dans les épreuves précédant la Grande Boucle. Pourtant, le succès de Leipheimer n'était pas acquis d'avance, loin de là, tant le chrono du Norvégien Thor Hushovd a semblé au dessus du lot.

Donné favori, le géant du Crédit Agricole réalise le meilleur temps en 6'11''42, soient près de dix secondes de moins que Maxime Monfort (Cofidis), et paraît intouchable. Mais Hushovd ne va porter le maillot jaune virtuel que très provisoirement. Si Alejandro Valverde confirme ses excellentes dispositions en se hissant sur la troisième marche du podium, si Cadel Evans (Silence-Lotto), sixième, ou Carlos Sastre (CSC), vingtième, sont également présents, c'est bien Levi Leipheimer qui crée la sensation du jour. Parti en avant-dernière position, l'Américain, dans son style caractéristique, va souffler le meilleur temps au Norvégien pour quelques dixièmes de secondes ! Et répond ainsi à ceux qui le disaient fatigué après le Tour d'Italie. "Pendant le Giro, j'ai passé quelques jours tranquilles où j'ai pu me reposer avant de tout donné pour aider Alberto (Condator) dans sa lutte pour la victoire. Mais j'avais toujours le Dauphiné en tête". La preuve.