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Egan Bernal au Giro : casse-tête en vue et croix sur le Tour pour Ineos ?

Christophe Gaudot

Mis à jour 16/01/2021 à 11:29 GMT+1

SAISON 2021 - En affirmant à La Gazzetta dello Sport qu'il faisait du Giro son objectif de la saison, Egan Bernal a peut-être brouillé les plans d'Ineos. Seul coureur de l'équipe à pouvoir rivaliser avec les cadors sur le Tour, il va obliger Dave Brailsford à revoir ses plans… et à faire preuve de beaucoup de persuasion.

Egan Bernal - Tour de France 2020

Crédit: Getty Images

Il a beau avoir fêté ses 24 ans le 13 janvier, Egan Bernal n'est pas un perdreau de l'année. Et la communication, il maîtrise. C'était déjà le cas en 2020 quand une possible guerre des chefs se profilait avec Geraint Thomas et Chris Froome sur le Tour de France. Le Colombien avait obtenu gain de cause, bien aidé par la méforme de ses acolytes. La saison 2021 n'en est qu'à ses balbutiements qu'il remet déjà le couvert. Son objectif ? Le Giro, affirme-t-il à La Gazzetta dello Sport. Une envie peu compatible avec des ambitions sur le Tour, où Ineos avait sans doute très envie de l'avoir comme leader.
Si Egan Bernal vise le Giro, ce n'est pas seulement par amour pour l'Italie même s'il doit à la Botte ses premiers tours de roues en Europe. Si le vainqueur du Tour 2019 a des envies de maillot rose, c'est qu'il se dit sans doute que l'objectif est plus réalisable en 2021. Pas encore dévoilé, le parcours du Giro lui conviendra forcément mieux que celui d'un Tour moins montagneux qu'en 2019 et 2020 et où 58 kilomètres de contre-la-montre sont au programme.

Thomas ou Carapaz peuvent-ils battre les Jumbo ou Pogacar ?

Affronter Primoz Roglic, Tom Dumoulin ou Tadej Pogacar sur un tel terrain ne semble pas être à l'agenda du grimpeur colombien qui veut collectionner les victoires sur les grands tours. Et pour cela, il a déjà pris les devants. Court-circuitant la communication de son équipe et de ses coéquipiers. Personne, et Bernal le sait, ne possède son alliage de niveau intrinsèque et d'aura au sein d'Ineos. Carapaz peut éventuellement avoir le niveau mais pas l'aura et l'inverse est sans doute vraie pour Geraint Thomas.
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Roglic a résisté à Carapaz, Gaudu s'est envolé : le résumé de la 17e étape

Comment va réagir Ineos ? Qu'elle s'attendait ou non à cette déclaration, le problème reste le même pour l'équipe britannique : comment dispatcher ses talents en Italie, France et Espagne du printemps à la fin de l'été ? Le plan de base avait sans doute placé le Tour de France et Egan Bernal en clé de voûte. Il ne restait plus qu'à articuler les choses autour. Si tant est que contenter Tao Geoghegan Hart (vainqueur du Giro 2020), Geraint Thomas (Tour de France 2018), Richard Carapaz (Giro 2019) et Richie Porte (3e du Tour 2020) soit chose aisée. Tout ceci en n'omettant pas non plus la présence de Pavel Sivakov ou Adam Yates au sein de l'effectif.

Bernal doit être sur le Tour de France

Seulement voilà, Bernal veut rebattre les cartes. Si Ineos n'accède pas à sa demande, elle prend le risque de braquer son plus pur joyau. Si elle accepte, il faudra trouver un leader pour le Tour de France. Mais pas n'importe lequel ! Ineos sur le Tour, c'est la victoire ou rien depuis 2012. Elle n'a pas encore été battue à la régulière (abandon de Froome en 2014 et de Bernal en 2020). Qui parmi les autres prétendants peut espérer dominer Roglic, Dumoulin et Pogacar ? Geraint Thomas parce qu'il est le meilleur rouleur de la bande ? A 34 ans, ce serait un exploit. Richard Carapaz puisqu'il a fait jeu égal avec Primoz Roglic sur la dernière Vuelta ? Ce serait beaucoup de pression mais pourquoi pas. Richie Porte, le troisième du dernier Tour ? Il semble avoir atteint là son plafond.
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En vérité, Ineos n'a qu'une seule solution viable et Dave Brailsford qui pense à tout le sait sans doute déjà : c'est sur le Tour de France qu'Egan Bernal doit être. Une présence sur le Giro hypothèquerait trop ses chances sur la Grande Boucle. Personne depuis Marco Pantani en 1998 n'a réussi ce doublé-là. Alberto Contador et Chris Froome, entre autres, ont essayé sans succès. A moins qu'il n'aille en Italie pour y jouer le rôle d'équipier comme il l'a évoqué dans son interview à la Gazzetta. Mais là encore, Bernal, qu'on imagine mal en gregario, fait de la communication. Définitivement, il maîtrise la question.
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