Europcar dans la tradition

Thomas Voeckler, le champion de France en titre, incarne l'équipe française Europcar, qui succède à Bbox et adopte la couleur verte de son nouveau parraineur désireux de faire ses grands débuts dans le Tour de France. S'il est paradoxalement le seul à porter une autre tenue, le bleu-blanc-rouge dévolu au champion de France, Voeckler est plus que jamais le leader du groupe de Jean-René Bernaudeau, dont l'effectif a été présenté vendredi à Paris.

Sa décision de rester fidèle au groupe vendéen, menacé de disparition à la fin de la saison dernière après le retrait de Bouygues Telecom, a permis d'assurer l'avenir de l'équipe. C'est lui qui a permis l'arrivée in extremis d'Europcar, leader européen des services de location de véhicules, c'est lui qui est devenu de facto le sauveur de la formation. "Je suis dans la structure de Jean-René (Bernaudeau) depuis plus de douze ans, j'avais envie que cette équipe continue, surtout après la belle année que nous avons connue", explique l'ex-maillot jaune du Tour, qui a vécu sa plus belle saison en 2010 (Championnat de France, étape du Tour, GP de Québec).

Mais Voeckler sait aussi que la donne a changé même si l'invitation au Tour pour l'équipe vendéenne classée en Continental Pro (2e division) ne semble faire aucun doute. Le départ de Pierrick Fédrigo, coleader du groupe l'an passé et vainqueur lui aussi d'une étape du Tour, lui confère des responsabilités sportives supplémentaires. Quant à celui -plus tardif- de Didier Rous, directeur sportif numéro un, il contraint Jean-René Bernaudeau à revenir sur le terrain. Voeckler, puncheur d'élite qui n'a pas son pareil pour "mettre la balle au fond" (son expression) quand l'occasion se présente, exhorte ses coéquipiers à "ne pas se prendre pour un autre" mais à "ne rien se refuser", à "ne pas se fixer des limites" comme a su le faire Anthony Charteau, maillot à pois du meilleur grimpeur sur le Tour 2010.

Pierre Rolland, dont on attend l'épanouissement sur les différents terrains, Sébastien Turgot, taillé pour les classiques, et surtout Cyril Gautier, un vrai talent qui a obtenu sa première sélection en équipe de France élite l'an passé, sont directement concernés. Tout comme le Japonais Yukiya Arashiro, l'un des deux coureurs étrangers de l'effectif avec le Canadien David Veilleux. "Le mouvement de mondialisation de l'UCI (Union cycliste internationale), nous le prenons aussi", a tenu à souligner Bernaudeau en annonçant en filigrane une future internationalisation de l'équipe, sans pour autant renier ses racines vendéennes. Dès le début de saison, le groupe ira courir au Gabon, en Malaisie et en Afrique du Sud, avant de revenir à un programme plus traditionnel.