Gilbert savoure

Philippe Gilbert perd un à un tout les titres conquis l'an dernier. Après la Flèche Brabançonne et l'Amstel Gold Race, le Belge s'est incliné au sommet du Mur de Huy ce mercredi. Mais le Belge va mieux, beaucoup mieux même. Il était entendu que 2012 ne pouvait pas être au niveau de 2011. Mais Gilbert était transparent avant la campagne des Ardennaises et, depuis une semaine, il se refait peu à peu la cerise. Sixième sur la classique néerlandaise, Gilbert a goûté à son premier podium de l'année sur la Flèche Wallonne (3e).

De quoi retrouver le sourire : "Je reviens en forme. On peut dire que c'est bien mais le plus important est de gagner", s'est-il réjoui au micro de la RTBF. Ce mercredi, il est simplement tombé sur plus fort que lui. Un Joaquim Rodriguez qui, contrairement à Gilbert, surfe sur une forme optimale. "Je crois que Rodriguez est le vainqueur logique", a constaté le champion de Belgique."Son équipe a assumé le travail toute la journée. Il gagne en homme fort." Rodriguez a pu compter sur une équipe Katusha qui n'a cessé de se mettre à la planche pour placer à merveille son leader et tuer dans l'oeuf les différentes offensives. Gilbert, lui, a dû se débrouiller seul ou presque.

La Flèche Wallonne a une nouvelle fois démontré que BMC n'était pas au niveau de ses principales concurrentes. Et le forfait de Cadel Evans, malade, a compliqué un peu plus encore le travail d'un Gilbert finalement esseulé. Le Belge a donc quelques raisons d'être satisfait de se retrouver de nouveau en lutte pour le bouquet après avoir passé des semaines à la recherche de son pic de forme. "Je n'ai jamais paniqué. Je connais la qualité de mon travail et ce qui est fait à l'entrainement", constate-t-il. "Je reviens en forme. C'est encore un peu juste pour la victoire aujourd'hui mais je monte sur le podium."

Pas encore tout à fait dans la lumière mais plus du tout dans l'ombre, Gilbert en profite pour régler certains comptes, lui qui n'a pas franchement apprécié les critiques récurrentes de la presse belge sur son état de forme et ses écarts de poids : "Pour moi, c'est une belle réponse à ceux qui m'ont critiqué, les journalistes et mes détracteurs", savoure-t-il, amer. "Ce qui m'intéresse désormais, ce sont les supporters pas les personnes qui m'ont décrié." Quatrième de la Flèche dans la roue de son ami, le Belge Jelle Vanendert en est persuadé : "Philippe est là. Et il sera là dimanche, peut-être même avec le statut d'homme à battre." Sa montée en puissance est sans doute programmée pour que le champion de Belgique soit enfin en pleine possession de ses moyens dimanche prochain, sur Liège-Bastogne-Liège.

C'est le rendez-vous majuscule de son début de saison. L'objectif prioritaire de celui qui est originaire de Remouchamps, à quelques kilomètres de la côte de la Redoute. La Doyenne est la classique qui lui tient le plus à coeur. Pas de doute, dimanche, il jouera la gagne et rien d'autres. "C'est un champion et il ne faut jamais enterrer un champion", a estimé le Français Bernard Hinault, présent à Huy. Après avoir clairement désigné Katusha et Rodriguez comme favoris de la Flèche, Gilbert a retrouvé de grosses ambitions pour la fin de semaine et son discours se veut plus offensif. Le voilà qui avance enfin à découvert, sûr de sa force : "Le temps joue en ma faveur. J'aime le froid, les Espagnols et les Italiens sont habitués à la chaleur. Un temps frais est mon allié. La famille et les supporters seront là dimanche. Cela permet de se sublimer." Et de faire définitivement taire tous ses détracteurs.