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Gent-Wevelgem - Mads Pedersen, la partition parfaite de l’éternel outsider

Jean-Baptiste Duluc

Mis à jour 25/03/2024 à 15:34 GMT+1

Pour la deuxième fois de sa carrière, Mads Pedersen a remporté Gent-Wevelgem. Après un sprint à neuf en 2020, c’est dans un sprint à deux avec Mathieu van der Poel que le Danois a triomphé, au terme d’une course dont il était le plus fort. Mais le coureur de la Lidl-Trek refuse de s’enflammer avant le Tour des Flandres.

Pedersen a fait craquer Van der Poel à la pédale : les temps forts d'un duel épique en vidéo

Il est celui dont le nom revient tout le temps, à chaque classique du printemps ou presque. Celui qu’on ose presque par moment comparer aux six fantastiques sans jamais vraiment le considérer comme un favori, quel que soit le terrain et la concurrence. Mais Mads Pedersen rappelle, année après année, course après course, pourquoi il est l’un des meilleurs classicmen du peloton. Et ce Gent-Wevelgem 2024 en est une nouvelle parfaite illustration avec une victoire brillante au nez et à la barbe de Mathieu Van der Poel, le champion du monde et sans doute ce qu’il se fait de mieux sur les Flandriennes.
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Qui a le plus gagné en 2024 ?

Une situation idéale pour nous
Parti à 85km de l’arrivée dans le sillage du Néerlandais d’Alpecin-Deceuninck, le Danois de la Lidl-Trek a d’abord profité de la force collective de son équipe pour s’économiser. "C’était génial d’être trois mecs de l’équipe en tête de la course, avouait-il à l’arrivée. Joni (Milan) a pris la première attaque et il s’est retrouvé devant tout seul pendant un bon moment et ça nous a clairement bénéficié à Jasper (Stuyven) et à moi-même. Malheureusement, Jasper a crevé ensuite dans un Plugstreet mais ça restait une situation idéale pour nous". Car cela a forcé Mathieu van der Poel à faire des efforts pour chasser l’Italien pendant une vingtaine de kilomètres. Des efforts qu’il a sans doute payés par la suite.
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Mont Kemmel : l'attaque de Pedersen qui a mis Van der Poel à la peine, Pithie décroche

Car si Mads Pedersen s’attendait à une attaque du champion du monde dans la dernière ascension du Kemmelberg, c’est bien lui qui a fait souffrir le Néerlandais. "Il valait mieux pour moi prendre les devants et me mettre à la limite plutôt que de le laisser prendre les choses en main et, peut-être, me pousser au-delà de ma limite, expliquait le Danois. Je me suis dit :‘Vas-y’ en espérant qu’il n’y ait plus que Mathieu et moi au sommet". Et c’est exactement ce qu’il s’est passé. Jamais ensuite les deux hommes n’ont douté l’un de l’autre, Pedersen doutant bien plus de lui-même que de son adversaire.
Quand quelqu’un est plus fort, c’est plus facile d’accepter de perdre
"Je n’étais pas particulièrement confiant mais je n’avais pas d’autre choix que de croire en mon sprint car, si on commençait à s’attaquer dans les tous sens, le peloton allait nous reprendre, analysait-il après l’arrivée. Donc je devais croire que mes qualités au sprint allaient suffire pour battre Mathieu. Ce n’était pas facile d’y croire mais je n’avais pas vraiment d’autre choix". Battre Van der Poel dans un sprint pour la victoire sur une classique n’est pourtant pas chose aisée, demandez donc à Tadej Pogacar (Tour des Flandres 2022), Wout Van Aert (Tour des Flandres 2020) ou Simon Clarke (Amstel Gold race 2019). Mais là encore, Mads Pedersen aura été parfait de bout en bout.
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Van der Poel part en chasse, et ça fait mal

"J’ai pris la tête parce que je me doutais qu’il n’aurait pas été contre non plus que le peloton rentre vu qu’il avait Philipsen derrière, racontait le Danois. J’ai préféré imposer de moi-même une vitesse avant élevée et espérer que j’avais encore les jambes pour le dominer au sprint". Heureusement pour lui, après 253 kilomètres et un sprint de 300 mètres, il les avait bel et bien. "Il était le plus fort, tout simplement, admet Van der Poel. Je suis déçu parce que je tenais vraiment à m’imposer sur cette course mais quand quelqu’un est plus fort, c’est plus facile d’accepter de perdre". De quoi relancer le débat sur son statut d’outsider ou de favori pour le Tour des Flandres la semaine prochaine ?
Gent-Wevelgem me convient bien mieux que le Tour des Flandres
"Il était déjà un des favoris pour moi, estime Van der Poel, vainqueur du Ronde en 2020 et 2022 et 2e en 2021 et 2023. C’est un coureur dont il faut toujours se méfier". Ses podiums en 2018 (2e) et l’an dernier (3e) parlent également pour lui, même si Mads Pedersen préfère rester prudent et tempérer les attentes. "Je ne sais pas si on peut me considérer comme un favori pour le Ronde, avoue-t-il. C’est une course bien différente d’aujourd’hui et je pense toujours que Gent-Wevelgem me convient bien mieux que le Tour des Flandres. Mais cette victoire me confirme aussi que la forme est excellente et gagner ici me donne forcément de la confiance pour la semaine prochaine". Et un outsider aussi en forme n’est pas loin d’être aussi dangereux qu’un favori. Presque.
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Un sprint royal : l'explication finale entre Pedersen et Van der Poel en images

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