Les plus populaires
Tous les sports
Voir tout

Giro 2015 : Entrée dans l'histoire et chant du cygne pour Alberto Contador

Christophe Gaudot

Mis à jour 16/05/2020 à 08:25 GMT+2

TOUR D'ITALIE - En 2015, Alberto Contador remportait pour la deuxième fois de sa carrière le Giro et enregistrait un septième succès sur les Grands Tours. Entré dans le panthéon du cyclisme à cette occasion, l'Espagnol allait pourtant voir son compteur s'arrêter là.

Alberto Contador feierte den Sieg beim Giro d´Italia

Crédit: Imago

Du 9 au 31 mai, Eurosport vous propose les "Giro d'Italie classics Stages", 21 étapes folles des dernières éditions. De ce vendredi jusqu'à dimanche, place au Giro 2015 et à la victoire d'Alberto Contador.
"Depuis 17 heures et des poussières, gagner le Tour de France est le prochain objectif d'Alberto Contador. Remporter une troisième Grande Boucle serait exceptionnel." Ces lignes, nous les écrivions le 31 mai 2015 au soir du second sacre d'Alberto Contador sur le Tour d'Italie. Le Pistolero l'avait annoncé en octobre de l'année précédente, le doublé Giro-Tour était son objectif. La première étape réussie avec maîtrise, il fallait se tourner vers la seconde. Mais ce 31 mai 2015, Alberto Contador remportait un Grand Tour pour la dernière fois de sa carrière.
L'idée que Contador puisse doubler Tour d'Italie et Grande Boucle faisait douter certains observateurs quand les fans voyaient en lui un digne successeur de Marco Pantani, ultime coureur à ce jour à avoir réussi la performance, en 1998. Seulement, la concurrence sur ce Tour d'Italie 2015 n'avait rien à avoir avec celle que Contador allait trouver quelques semaines plus tard.
Elle est sans doute même l'une des plus faibles qu'il a affrontées tout au long de sa carrière. Richie Porte, le leader de la Sky, arrivait sur le Giro fort d'un début de saison canon (succès à Paris-Nice, en Catalogne devant Contador et sur le Tour du Trentin) mais manquait de repères sur les courses de trois semaines alors qu'Uran et Aru, sur le podium en 2014, semblaient encore trop tendre.
picture

Contador : "Le Tour d'Italie signifie beaucoup pour moi"

Et effectivement, toute la troupe manquait d'armes pour résister à Alberto Contador. Ce qui va suivre est paradoxal pour un grimpeur comme l'Espagnol mais ce succès, Contador l'a construit avant tout sur le contre-la-montre de quasiment 60 kilomètres de la 14e étape. Ce jour-là, entre Trévise et Valdobbiadene, Uran concédait 2'31'' et Aru 2'47''. Richie Porte était lui déjà rentré à la maison après une première semaine cauchemardesque et celui qui allait s'avérer le plus fort en montagne, Mikel Landa, prenait quatre minutes dans la vue. Sur ce Giro, Contador remportait le général sans avoir gagné une seule étape.

Le contre-la-montre comme arme fatale

Même vers Aprica, où il a eu besoin de montrer sa force pour revenir dans le Mortirolo sur le duo Landa-Aru qui l'avait distancé suite à une crevaison, il n'a pas vraiment frappé fort. Et sur cette 16e étape, si Aru a craqué, son coéquipier chez Astana, Mikel Landa, a tenu bon et a même fait mal au leader du général dans la montée finale, remportant là sa seconde victoire de suite en montagne après Madonna di Campiglio. S'il fallait faire une hiérarchie des grimpeurs de ce Giro, Landa devancerait Contador et Aru n'en serait finalement pas bien loin.
picture

Alberto Contador und Fabio Aru beim Giro 2015

Crédit: AFP

Pire pour l'Espagnol, les dernières étapes difficiles ont souri à celui qui fût finalement son dauphin sur le podium final : Fabio Aru, vainqueur à Cervinia et Sestrières. De 6'05'' au soir de la 18e étape, l'écart entre les deux hommes chutait à 2'02'' deux jours plus tard. On pourra toujours avancer qu'El Pistolero a géré son avance, son coup de moins bien sur le Colle delle Finestre à la veille de l'arrivée a laissé Aru espérer pouvoir renverser la vapeur.
Tout le paradoxe de ce Giro 2015 d'Alberto Contador peut se résumer ainsi : la concurrence était trop faible pour l'inquiéter et pourtant il a quand même (un peu) douté à la veille de l'arrivée. L'autre paradoxe, c'est que ce Tour d'Italie marquait un moment important dans l’histoire des Grands Tours mais pas pour lui car on le pensait encore capable d'aller chercher mieux.

L'égal de Hinault et Indurain

En décrochant un deuxième Giro (après 2008), Contador rejoignait Bernard Hinault dans la légende : seuls l'Espagnol et le Français ont remporté au moins deux fois chaque Grand Tour. Ce septième succès sur les courses de trois semaines lui permettaient aussi d'égaler Miguel Indurain. Évidemment pas neutre pour le Murcien qui peut contester au Roi son statut de meilleur coureur de Grand Tour espagnol de l'histoire. En montant sur ce podium à Milan, Contador ignorait alors que jamais plus il ne se trouverait là. Non seulement, il n'allait plus gagner de Grand Tour mais pire, les podiums allaient se refuser à lui jusqu'à sa retraite sportive en 2017.
picture

Alberto Contador muss nach seinem Sieg beim Giro d´Italia für die Tour de France regenerieren

Crédit: Imago

Quintana, Froome, Nibali, Uran, Martin, Bardet, S. Yates, Chaves, Kelderman, Zakarin, Valverde, Landa, Aru, Meintjes : voilà tous les coureurs qui ont battu Contador sur trois semaines entre son dernier sacre et la fin de sa carrière. Et si parfois le Pistolero a perdu des places en tentant le tout pour le coup, cette assertion ne se vérifie pas sur sa fin de carrière. La nouvelle génération avait pris le pouvoir et lui appartenait au passé.
Rejoignez Plus de 3M d'utilisateurs sur l'app
Restez connecté aux dernières infos, résultats et suivez le sport en direct
Télécharger
Sur le même sujet
Partager cet article
Publicité
Publicité