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Gadret:"Un mental d'acier"

Eurosport
ParEurosport

Mis à jour 18/05/2011 à 20:37 GMT+2

John Gadret savoure d'autant plus sa victoire d'étape sur le Giro qu'il ne gagne pas souvent. Le grimpeur français a déjà réussi son Tour d'Italie. Mais l'appétit vient en mangeant. Il vise maintenant un Top 10 à Milan et attend avec impatience la très haute montagne. Son terrain de prédilection.

2011 Giro John Gadret

Crédit: From Official Website

"C'est la plus belle victoire de ma carrière." On veut bien le croire, John Gadret. Le grimpeur nordiste n'est pas franchement un glouton du peloton. A 32 ans, sur la route, il ne comptait jusqu'à mercredi que quatre victoires, dont trois sur le Tour de l'Ain. Et rien depuis près de trois ans. Alors ce succès, sur la grande scène du Giro, a valeur de consécration pour le cyclo-crossman. On l'attendait plutôt dans les Dolomites, mais il a su parfaitement profiter des forts pourcentages du dernier kilomètre à Castelfidardo pour décrocher la timbale.
Mais en ce jour de gloire pour lui, Gadret a surtout pensé aux autres. A son équipe, d'abord, si heureuse pour lui (il fallait voir Hubert Dupont lever les bras en passant la ligne !) et qu'il n'a pas manqué de remercier pour son travail, dans ce final et sur ce Giro en général. "J’ai une super équipe autour de moi, dit-il. Ils font un travail énorme et sont toujours là pour m’épauler. Cette victoire, c’est aussi un peu une manière de leur rendre la monnaie de leur pièce." Mais il a surtout évoqué la mémoire de deux disparus bien présents dans sa mémoire. A la grande joie des journalistes italiens, le petit Français a parlé de Marco Pantani, avec lequel il partage une calvitie précoce et un amour des cimes. "Il restera toujours pour moi un modèle, par son style, sa façon de grimper, explique Gadret. C'est un coureur qui sortait de l'ordinaire."
Hommage à Weylandt... et Pantani
Puis il y a Wouter Weylandt. Comme tout le monde dans le peloton, John Gadret a été profondément marqué et affecté par la mort du coureur de Leopard Trek, la semaine dernière. Le Belge a été inhumé ce mercredi, et le vainqueur du jour n'a pas manqué d'y voir un symbole. En coupant la ligne, il a dressé ses deux index vers le ciel, comme l'avait fait un certain Lance Armstrong voila 16 ans, quelques jours après la disparition de Fabio Casartelli. "Je dédie cette victoire à Wouter Weylandt, je ne le connaissais pas mais le cyclisme est une grande famille. C'est pour cette raison que j'ai levé les bras au ciel à l'arrivée. Je suis encore sous le choc. Ca peut arriver à n'importe qui n'importe quand. Je crois que j'y penserai jusqu'à la fin de la course." Plutôt que de parler de lui, Gadret a donc préféré évoquer les autres.
Peut-être parce qu'il n'a pas l'habitude de lever les bras, il a mis du temps à croire à cette victoire. "Au début, quand j'ai attaqué, je n’y croyais pas trop mais quand j’ai vu qu’il n’y avait personne devant moi je me suis dit que j’étais vraiment en train de le faire, raconte-t-il. Ca m'a fait penser à un final de cyclo-cross. J'avais de bonnes jambes, l'équipe s'est mise à mon service J'ai tout donné aux 300 mètres." Lorsqu'il a démarré au plus fort de la pente, avec une déclivité autour de 10%, personne n'a été capable de prendre sa roue. Résultat, il a avalé le malheureux Daniel Moreno, et résisté au retour de Joaquim Rodriguez, parti avec un temps de retard.
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2011 Giro Etape 11 John Gadret

Crédit: Reuters

Il veut de la pluie
Cette victoire, il la prend comme une récompense pour l'ensemble de sa carrière, mais aussi pour son début de Giro, où il a souvent été très actif. On l'avait notamment vu à l'avant il y a tout juste une semaine, dans l'étape des strade bianche, mais son gabarit trop léger avait cédé dans le final face à Pieter Weening. Cette fois, il a attendu le bon moment. "J’ai écouté mes directeurs sportifs qui me disaient d’aller de l’avant et d’attaquer, reprend Gadret. Je suis heureux de voir que cela paie aujourd’hui. J’étais venu en Italie pour en claquer une et c’est chose faite." C'est aussi un soulagement pour l'équipe AG2R La Mondiale, au régime sec cette saison avec seulement deux victoires obtenues début février lors de l'Etoile de Bessèges. C'est peu dire donc que Vincent Lavenu respire avec cette victoire de prestige. "Ouf ! Cette victoire était tellement attendue qu’elle fait du bien à tout le monde", a-t-il confié.
Elle pourrait surtout libérer pour de bon un John Gadret qui se voit offrir une chance unique dans les 10 jours qui viennent. Les étapes de montagne vont se multiplier d'ici l'arrivée à Milan avec des cols tous plus monstrueux les uns que les autres. Parfait pour lui. Les pourcentages dantesques, Gadret aime ça. "C'est pour ça que le Giro m'a toujours mieux convenu que le Tour", note-t-il. Et si la météo pouvait corser encore un peu plus l'affaire, il ne serait pas fâché. "Je dois être masochiste, a-t-il confié à une presse médusée, j'espère qu'il y aura la pluie dans les étapes difficiles comme celle de Gardeccia (22 mai) et de Sestrières (28 mai)." On le sent gonflé à bloc. "Faire un top 10 dans le Giro, conclut-il, c'est réalisable. J'ai un mental d'acier".
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