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La semaine de vérité

Eurosport
ParEurosport

Mis à jour 23/05/2011 à 17:57 GMT+2

Pendant que le peloton goûte un repos bien mérité ce lundi, il est temps, entre bilan et perspectives, de faire le point sur cette 94e édition, à 6 jours de l'arrivée. En cinq questions, les points chauds de cette dernière semaine, du maillot rose au podium, de Contador à Gadret.

2011 Giro Etape 11 John Gadret

Crédit: Reuters

GIRO 2011: EST-CE UN GRAND CRU?
Le parcours était affriolant sur le papier et le plateau plutôt excitant. Bien sûr, il manque du monde, à commencer par celui qui est probablement le seul homme au monde capable de rivaliser sur trois semaines avec Alberto Contador, à savoir Andy Schleck. Mais tout de même. Cette édition 2011 du Giro est une des plus relevées depuis très longtemps, loin de certaines cuvées récentes qui s'apparentaient davantage à un super championnat d'Italie. Le meilleur coureur du monde dans les courses par étapes est là (Contador). Face à lui, le lauréat de la dernière Vuelta (Nibali), celui qui aurait pu la gagner sans une chute (Anton), un triple vainqueur de grand tour présent sur le podium de la dernière Grande Boucle (Menchov), deux membres du Top 10 de cette même Grande Boucle (Rodriguez, Kreuziger), et un des hommes les plus chauds du début de saison (Scarponi).
Franchement, on a fait moins dense et moins international. Du papier à la route, il y a parfois loin. Mais globalement, on ne peut pas dire que l'ennui règne depuis deux semaines sur ce Giro. La mort de Wouter Weylandt lui a donné une dimension tragique et cette édition 2011 restera associé à cette disparition. Mais la course, malgré tout, a repris le dessus, culminant dimanche dans la spectaculaire étape de Val di Fassa. Un des grands moments de l'année cycliste, à n'en pas douter. Après, manque sans doute la dimension épique d'un duel au sommet, qui font l'essence des très grands crus. Il manque un égal à Contador, tout simplement.
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2011 Giro Monte Zoncolan

Crédit: From Official Website

CONTADOR PEUT-IL ENCORE PERDRE CE GIRO?
Le cyclisme est par nature un sport aléatoire. Il suffit d'une seule défaillance ou d'une chute pour tout perdre. Vu le profil de cette dernière semaine, Alberto Contador n'est donc pas à l'abri. C'est bien pour cette raison qu'il continue de se montrer prudent dans toutes ses déclarations. Mais au fond de lui, il sait pertinemment qu'il est désormais son seul adversaire. En montagne, personne ne peut le battre à la régulière. Dimanche, Vincenzo Nibali a tenté d'appliquer la seule stratégie viable, en l'attaquant de loin, mais il a échoué et l'a payé en fin d'étape. Avec plus de quatre minutes d'avance sur son dauphin, Michele Scarponi, qu'il devrait par ailleurs dominer lors du dernier chrono dimanche à Milan, l'Espagnol dispose d'une marge plus que confortable. Sauf catastrophe, on voit mal dès lors qui pourrait venir le priver d'un deuxième sacre italien. En fait, seul le Tribunal Arbitral du Sport pourrait, après coup, décider de changer le nom du vainqueur de cette 94e édition…
JUSQU'OU PEUT ALLER JOHN GADRET ?
"Si on m'avait dit que je serais quatrième du Giro à une semaine de l'arrivée, j'aurais signé tout de suite ! " Même lui a dû mal à y croire. Pourtant John Gadret au soir du terrible triptyque des Dolomites ne pointe qu'à 57 secondes du podium. Devant les Menchov, Rodriguez, Arroyo, Kreuziger et autres Anton. Non content de s'être imposé à Castelfidardo, le grimpeur français fut d'une régularité exemplaire sur les arrivées au sommet : neuvième à l'Etna, troisième au Grossglockner, sixième au Zoncolan et cinquième à Gardeccia. "Ma victoire de Castelfidardo m'a donné confiance, elle m'a permis de tenir bon ces trois derniers jours."
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2011 Giro Etape 11 John Gadret

Crédit: From Official Website

Peut-il s'inviter sur la boîte à Milan ? Gadret n'est pas si fataliste que ça : "Je suis réaliste, la troisième place me semble inaccessible mais..." Un "mais" qui trouve toute sa signification dans le parcours qui attend le peloton lors de la troisième semaine. Deux arrivées au sommet, trois étapes de montagne : Gadret sera sur son terrain de chasse favori. Le contre-la-montre de mardi et ses 7 derniers kilomètres à 8% de moyenne gommeront ses carences de rouleur. Reste l'ultime chrono de Milan et ses 31,5 kilomètres plats comme la main. Les Nibali, Menchov et Kreuziger lui prendront beaucoup de temps, c'est certain. S'il veut s'inviter sur le podium, Gadret n'a donc pas le choix : il lui faudra passer à l'attaque.
QUEL PODIUM A MILAN ?
Derrière Contador, l’incertitude règne. Les deux principaux outsiders, Michele Scarponi (Lampre) et vincenzo Nibali (Liquigas), l’accompagnent pour le moment sur le podium et restent les deux candidats les plus solides. Les points forts du Sicilien ? Son équipe et son aptitude dans les contre-la-montre. Le leader de la Lampre, qui possède 1’48 d’avance sur le quatrième, compte bien capitaliser sur son excellent final à Val di Fassa où il n’a concédé que 6 secondes à Contador. Derrière les deux hommes qui soufflent le chaud et le froid depuis deux semaines, Gadret a fait preuve de régularité mais il lui faudra de la marge avant l’ultime chrono lombard. Comme Nieve (Euskaltel) ou Rujano (Androni), il est condamné à l’attaque sur les trois étapes de montagne. Un exercice qui pourrait relancer un Denis Menchov (à 3’37 du podium) ou un Roman Kreuziger (à 3’49). Mais les écarts sont énormes. Reste une troisième semaine ultra-exigeante et des organismes qui vont fatalement souffrir. Le trou noir d’Anton ce dimanche a démontré que personne n’était à l’abri.
QUELLE ETAPE NE FAUT-IL PAS MANQUER?
Le Colle delle Finestre et la montée vers Sestriere : les deux dernières difficultés de ce Giro ont de la gueule et les 242 kilomètres de la dernière étape en ligne pourraient bien finir de dessiner la hiérarchie finale. Le contre-la-montre milanais scellera le palmarès mais les grimpeurs auront samedi une dernière occasion de prendre un peu de marge avant le chrono final. L'Etna et le Zoncolan ont beaucoup fait parler. Le Colle delle Finestre n’a pas grand-chose à leur envier. Son ascension est interminable (18 kilomètres) à plus de 9% de moyenne avec une pente maximale de 14%. Les 8 derniers kilomètres ne sont pas goudronnés. Un décor effrayant où le moindre passage à vide sera fatal. Quinze bornes plus loin, le peloton devra avaler la montée finale vers Sestriere (16 km à 3,8% de moyenne). En 2005, Savoldelli avait connu toutes les peines du monde pour défendre son maillot rose. Six ans plus tard, certains y perdront sans doute leurs dernières illusions.
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