Aucun écart entre Remco Evenepoel et Primoz Roglic, Davide Bais (EOLO-Kometa) remporte la 7e étape du Giro

Grande première pour Davide Bais (EOLO-Kometa). Au Campo Imperatore, terme de la première arrivée au sommet du Giro, l’Italien a débloqué son compteur chez les professionnels. On aurait pu écrire la même chose pour Karel Vacek (Corratec-Selle Italia) et Simone Petilli (Intermarché-Circus-Wanty), ses deux compagnons d’échappée durant 210 kilomètres, qui eux aussi avaient un palmarès vierge vendredi matin.

Les cadors leur ont volontiers laissé la victoire, escamotant l’ascension finale pour arriver dans un peloton d’une trentaine de coureurs réglé par Remco Evenepoel devant Primoz Roglic et Thibaut Pinot. Une apathie qui profite à Andreas Leknessund, toujours en rose à l’issue de cette 7e étape.

C'était la 2e étape la plus longue de ce Giro (218 km), et probablement la plus lancinante depuis le grand départ samedi dernier. L'interminable ascension finale - 26,5 km à 3,4% qui succédaient, sans descente, à une montée de 13,5 km à 6,1% - proposait un finish suffisamment difficile (4km à 8,2% pour finir, arrivée à 2130m d'altitude) pour espérer voir la première véritable explication de ce Tour d'Italie. Il n'en fut rien. Hormis une attaque vite avortée de Thomas Champion, il n'y eut personne pour passer à l'action. Personne pour évaluer la forme de Remco Evenepoel et Primoz Roglic, pourtant victimes de chutes deux jours auparavant.

Le Belge et le Slovène se sont, au final, montrés les plus rapides pour régler ce peloton de 27 coureurs, à 3'10" du vainqueur du jour. Thibaut Pinot (Groupama-FDJ) s'est lui aussi mêlé au sprint pour marquer des points au classement de la montagne. Sa 6e place lui permet d'en marquer quatre. Mais il perd sa tunique au profit de Bais, qui rien qu'en remportant l'étape (50 points, en plus des 26 amassés en cours de route) égale le total amassé par le Français depuis le départ du Giro.

Si l'échappée a eu le dernier mot, c'est que personne n'a voulu relayer l'équipe DSM du maillot rose, bien heureux, lui, de priver ses rivaux des bonifications à l'arrivée. Andreas Leknessund reste donc leader de la course avec 28” d'avance sur Evenepoel et 30" sur Aurélien Paret-Peintre. Aucun changement n'est à signaler au général, hormis les disparitions attendues au top 10 de Toms Skujins et Vincenzo Albanese, qui avaient profité d'une échappée mardi pour figurer aussi haut.

Le trio qui s’est joué la victoire a vu le jour dès le 8e kilomètre. Il était d'abord renforcé par Henok Mulubrhan (Green Project-Bardiani CSF-Faizanè), mais le champion d’Afrique a lâché prise dès la première montée répertoriée de la journée, vers Roccaraso (2e catégorie), à 121 km du but. Petili, le mieux placé du quatuor avec 7’49” de retard sur Leknessund vendredi matin, a longtemps été maillot rose virtuel. L’écart tutoyait les 13 minutes à 50km de l’arrivée avant de fondre, inexorablement, malgré le désintérêt manifeste du peloton pour la victoire du jour.

Soudés jusqu'au bout malgré quelques alertes pour Vacek, les trois hommes sont arrivés ensemble aux 500 mètres. Petili a lancé le sprint et Bais placé son contre irrésistible à 200m de la ligne, pour s’imposer avec 9” sur Vacek, jeune Tchèque de 22 ans, et 16” sur Petili, qui se replace au 24e rang au général.

Bais, 25 ans, n’avait jamais fait mieux que 6e chez les pros, cette année sur la 3e étape du Tour d’Andalousie et l’an passé sur la 3e étape du Tour de Slovaquie. Il ne pouvait rêver plus beau cadre pour débloquer son compteur. C'est la deuxième fois que la formation Eolo-Kometa remporte un succès sur le Giro, deux ans après le triomphe de Lorenzo Fortunato au Zoncolan, déjà au bout d'une échappée.