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Geraint Thomas (INEOS Grenadiers), Primoz Roglic (Jumbo-Visma) ou João Almeida (UAE Emirates) : qui finira en rose ?

Julien Chesnais

Mis à jour 23/05/2023 à 15:56 GMT+2

TOUR D’ITALIE - Délestés de Remco Evenepoel, vaincu par le Covid, Geraint Thomas, Primoz Roglic et João Almeida constituent les trois favoris du Giro à l’aube de la 3e semaine. Le trio se tient en 22 secondes, et il fait peu de doute que l’un d’entre eux reprendra le maillot rose à Bruno Armirail. Qui s’imposera dimanche à Rome ? Focus sur la dynamique et les atouts de chacun.

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Geraint Thomas (INEOS Grenadiers)

Sa position : 2e à 1’08” de Bruno Armirail
Comment il en est arrivé là : Le Britannique est plutôt passé entre les gouttes de la malchance. Celle-ci l’avait particulièrement accablé lors de ses deux dernières apparitions sur le Giro. Fauché par une moto en 2017 puis tombé dans un départ fictif en 2020, il n’a plus terminé le Tour d’Italie depuis 2012. Cette fois, pour l’instant, tout va bien pour le Gallois. Première pour lui, il a même porté le maillot rose, quatre jours durant, avant de le laisser volontairement samedi à Bruno Armirail.
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Geraint Thomas | Ineos Grenadiers

Crédit: Getty Images

Seul couac, et de taille : la supériorité très manifeste de son équipe a disparu le temps d’un éclair, mercredi, sur une gamelle massive qui a impliqué Thomas lui-même. Tao Geoghegan Hart n’est, lui, pas reparti, si ce n’est dans l’ambulance, et Pavel Sivakov a concédé un quart d’heure. Depuis, "G" incarne seul le leadership au sein de l’armada britannique. Cela limite forcément les options. Mais les pleins pouvoirs n’effraient évidemment pas l'ancien vainqueur du Tour qu'il est.
Son principal atout : A quelques jours de ses 37 ans - il les fêtera mercredi - Geraint Thomas possède un surplus d’expérience qui pourrait compter. Il gère comme personne son effort, et en troisième semaine, cette qualité pèsera de tout son poids. Thymen Arensman et Laurens De Plus sont deux lieutenants de luxe que n’ont pas ses adversaires. Le Néerlandais et le Belge sont d’ailleurs toujours dans le top 10, ce qui peut éventuellement constituer une carte tactique à jouer en cas de situation très débridée.
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Enfin, ce ne sont que deux et vingt-deux secondes, mais cette petite avance qu’il possède sur Roglic et Almeida est forcément bonne à prendre. Elle témoigne aussi de sa supériorité lors du chrono de Cesena, où Evenepoel l’a privé de la victoire, pour une seconde. Autant être dans cette position que celle de ses adversaires. Thomas est davantage dans la peau du chassé que du chasseur. Et on le sait très bon comptable.

Primoz Roglic (Jumbo-Visma)

Sa position : 3e à 1’10” d’Armirail
Comment il en est arrivé là : Le Slovène a déjà essuyé deux gamelles, dont la dernière mercredi, celle qui a fait rentrer chez lui Geoghegan Hart. Le genou et la hanche gauche ont été amochés, mais sans trop de conséquences, du moins en apparence, puisque le leader de Jumbo-Visma n’a depuis pas perdu de temps. Il s’est même permis d’allumer une mèche dimanche, dans le dernier talus avant l’arrivée à Bergame, confortant l’idée qu’il est le seul cador pourvu de dynamites. Son escarmouche de la 8e étape, vers Fossombrone, demeure tristement la seule à se mettre sous la dent depuis le départ du Giro.
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Son principal atout : D’abord, notons qu’il est le seul, parmi le trio, à posséder une équipe au complet - Ganna et Geoghegan Hart ont abandonné du côté d’Ineos, et le Covid a touché l'UAE Emirates. Et la quantité s’accompagne de la qualité bien que la moitié de la formation néerlandaise, suite à une improbable hécatombe avant le départ, soit composée de remplaçants de dernière minute. Dimanche, ils étaient cinq à accompagner Roglic dans le final (Kuss, Oomen, Bouwman, Hessmann et Dennis) dans un peloton réduit à une quarantaine d’unités. Les Jumbo-Visma n’ont pas dépensé d’énergie superflue lors des deux premières semaines. Pas d’échappée, hormis celle massive de Rivoli. Pas de maillot rose à défendre. Ils sont en forme. Prêts à dégainer, espérons-le, lors de la 3e semaine.
Surtout, Roglic semble intrinsèquement le plus fort. On l’a déjà dit : il est le seul à avoir montré les dents pour l’instant - si l’on excepte le petit contre tenté par Almeida sur le sommet du dernier raidard dimanche. Ça dénote un état d’esprit de conquérant et une grande confiance en ses jambes. Favori, il peut le sembler aussi par son palmarès sur les grands tours (cinq podiums, contre trois pour Thomas et aucun pour Almeida). Il est d’ailleurs le seul du trio à être déjà monté sur la boîte du Giro (3e en 2019).
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João Almeida (UAE Emirates)

Sa position : 4e à 1’30” d’Armirail
Comment il en est arrivé là : Le Portugais a démarré tambour battant en prenant la 3e place du chrono inaugural, devancé seulement par Evenepoel et Ganna. S’il a été plus en retrait ensuite sur le contre-la-montre de Cesena (9e à 34” de Thomas et 18” de Roglic), le leader d’UAE Emirates est clairement dans des temps de passage rêvés. Lui aussi a été victime d’une chute - mais qui ne l’a pas été sur ce Giro ? - lors de la 3e étape. Mais rien de bien méchant non plus.
Curieusement, il se retrouve exactement dans la même position que l’an dernier. En embuscade, juste derrière les deux grands favoris. En 2022, lors de l’ultime journée de repos, il possédait ainsi 30” de retard sur Carapaz et 23” sur Hindley. Malheureusement pour lui, un test positif au Covid-19 l’avait contraint à quitter la course trois jours avant l’arrivée. Almeida a comme un compte à régler. Une raison de plus pour se surpasser.
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Son principal atout : Tous les feux semblent au vert pour le porteur du maillot blanc, 24 ans, qui paradoxalement jouit d’une plus grande expérience de la course italienne que ses adversaires bien plus âgés. Almeida dispute son 4e Giro consécutif (4e, 6e et DNF l’an passé) tandis que Roglic, 33 ans, n’en est qu’à son 3e et que Thomas ne l’a plus fini depuis 2012 (118e en 2008, 80e en 2012 avant ses abandons en 2017 et 2020).
Malgré l’abandon d’Alessandro Covi, il pourra compter sur une équipe UAE Emirates assez solide. Maintenant qu’il a gagné son étape, McNulty pourra se consacrer pleinement à la protection de son leader. Et Jay Vine aura enfin de quoi s’exprimer, en 3e semaine, son talent d’exception dans la haute montagne. Sur ce terrain, Almeida a moins de références que ses deux rivaux. Il a donc plus à craindre, sur le papier, des pentes du Monte Bondone et des Tre Cime di Lavaredo. Mais dans ce Giro de suiveurs, il pourrait tirer son épingle du jeu.
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