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Tour d'Italie 2023 - Et si ce dernier kilomètre des Tre Cime de Lavaredo comptait dans la course au maillot rose ?

Jean-Baptiste Duluc

Mis à jour 27/05/2023 à 01:13 GMT+2

TOUR D’ITALIE - Les favoris ont longtemps tardé à se faire la guerre dans l’étape-reine de cette 106e édition, vendredi, mais le dernier kilomètre des Tre Cime des Lavaredo a permis aux trois grands de ce Giro - Primoz Roglic, Geraint Thomas et Joao Almeida - de se départager à coups de secondes. Tous peuvent avoir des regrets et samedi décidera de qui en nourrira peut-être éternellement.

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On attendait tellement de cette 19e étape, de son décor montagneux de rêve et de son final exceptionnel, que ces quelques secondes de bonheur n’ont pas pesé bien lourd au moment de la juger. La bataille - courte mais intense - des Tre Cime de Lavaredo entre les trois favoris de ce Tour d’Italie n'a pas suffi à rendre ce vendredi inoubliable. Mais, à l'aube du week-end final et surtout de son chrono décisif sur les pentes du Monte Lussari, ces petites secondes glanées et perdues ici et là pourraient bien valoir leur pesant d’or à Rome, dimanche.

Almeida, la nouvelle (petite) défaillance

Comptablement parlant, le grand perdant de ce final est Joao Almeida. Le Portugais d’UAE Team Emirates a été le premier à se montrer aux avant-postes dans la montée finale mais on a vite senti que le 3e du général cherchait plus à lisser son effort et à empêcher les attaques qu’autre chose. Peine perdue puisque ses deux adversaires, Primoz Roglic puis Geraint Thomas ont attaqué. Et les deux fois, le Portugais a perdu du terrain, malgré un retour provisoire. 21’’ concédées jeudi, 20’’ vendredi… Il semble surtout incapable de suivre les changements de rythme mais voilà tout de même Joao Almeida repoussé à 59’’ au général du maillot rose, un retard conséquent à défaut d’être rédhibitoire. Mais il lui faudra un exploit dans le chrono, une performance à la Pogacar à la Planche des Belles Filles 2020.
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Roglic, un gain et un regret

Un souvenir dont Primoz Roglic compte bien se débarrasser. “Si je n’étais pas confiant, je ne prendrais même pas le départ”, avoue le Slovène, pour qui le scénario sera différent cette fois. Il abordera le chrono final en tant que chasseur et non comme chassé, une différence infime mais qui change beaucoup de choses dans l’approche mentale de l'événement. Ses 26’’ de retard ne pèsent pas bien lourds et, surtout, Roglic peut se targuer d’avoir repris du temps à Thomas pour la première fois depuis… le chrono inaugural ! “J’ai pris du plaisir dans le final, expliquait-il après l’arrivée. Ça fait du bien d’avoir de nouveau des bonnes jambes”.
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Trois petites secondes seulement de grappillées, un bilan que le Slovène pensait bien doubler en prenant les 4’’ de bonifications accordées au 3e de l’étape mais, après avoir dépassé Thomas, il n’a pas su déborder dans le sprint Magnus Cort Nielsen (EF Education-Easy Post). Un détail ? Sans doute. Mais il ne faudrait pas non plus les regretter dimanche à Rome, au moment de regarder le classement général.

Thomas, une petite erreur

Le Gallois est toujours maillot rose. Il va aborder le chrono du Lussari avec 26’’ d’avance sur Roglic et 59’’ sur Almeida et semble, jusqu’ici, clairement le plus fort dans ce Giro 2023. Alors pourquoi douter ? Parce que la Planche des Belles Filles nous a rappelé qu’il ne fallait pas jeter la peau d’un Slovène avant un chrono en côte. Surtout, pour la première fois dans une étape en ligne (hors bonifications), le Britannique a perdu du temps ce vendredi. La faute à une petite erreur. “Quand j’ai démarré à 400m, je me suis rendu compte que c’était un peu trop loin”, avouait-il d’ailleurs. Un constat partagé par notre consultant Philippe Gilbert.
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INEOS et Thomas, parfaits... jusqu'aux 400 derniers mètres

"Accélérer à 400m, il l’a dit lui-même, c’était une petite erreur, explique le Belge. Il s’est rendu compte qu’avec l’altitude c’était encore un peu loin ou un peu trop violent et il s’est fait contrer par Roglic. Mais, malgré cela, la gestion des INEOS était parfaite”. Mais, alors qu’il avait décroché Roglic de sa roue sur son accélération, Thomas a fini par perdre quelques secondes. En une centaine de mètres, le Britannique a donc perdu 5/6 secondes sur le Slovène. Là encore, peu de chance que ça se joue à aussi peu samedi, au sommet du Monte Lussari. Mais, si tel était le cas, quel que soit le vainqueur, le perdant pourrait s'en vouloir et regretter cette 19e étape.
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