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Tour d'Italie 2023 - Thibaut Pinot la voulait trop : "Je ne calcule pas mes efforts, eux n’ont fait que ça"

Jean-Baptiste Duluc

Mis à jour 19/05/2023 à 20:31 GMT+2

GIRO 2023 - Pour son dernier Tour d’Italie, Thibaut Pinot rêve d’une victoire d’étape dont il est passé tout près ce vendredi à Crans-Montana. Battu au sprint, après avoir été le grand animateur de la journée dans l’échappée, le Français accusait le coup et regrettait le manque de soutien qu’il a peut-être aussi provoqué, à trop vouloir s’imposer.

Pinot, le show inachevé : le résumé d'une étape rabotée

L’histoire nous dira si ce 19 mai 2023 ne sera qu’une péripétie dans le dernier Tour d’Italie de la carrière de Thibaut Pinot ou le gâchis de sa seule chance de gagner une dernière fois sur le Grand Tour qu’il aime le plus. Toujours est-il que le Français est passé si près à Crans-Montana que la déception ne peut être qu’à la hauteur des espoirs que ce 13e opus avait suscité. "C’est vraiment une grosse déception, avouait le Tricolore après avoir récupéré le maillot azzuro, une maigre consolation. Je suis déçu de ne pas gagner parce que c’était une belle opportunité". D’autant qu’il avait tout fait pour se donner cette chance.
Faire 8e ou 7e, je m’en fous, moi je voulais l’étape
Avec le changement de parcours de dernière minute, l’échappée du jour s’est formée dans l’ascension de la Croix de Cœur, une vraie opportunité pour le Franc-Comtois, attentif à ne pas se faire piéger. "Quand j’ai vu qu’INEOS voulait laisser partir l’échappée, dès la première attaque, que personne ne bougeait, je me suis dit ‘Non ce n’est pas possible’, raconte-t-il. Moi, ça fait 15 jours que je ronge mon frein, j’ai été malade… Aujourd’hui, j’avais des jambes et avec Bruno (Armirail), j’ai dit : ‘Lets’go, on y va et on fera le point là-haut' ".
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Pinot excédé par Cepeda : "J'aurais mis mes tripes pour ne pas le laisser partir"

Au sommet, le voilà dans un groupe de cinq coureurs avec presque deux minutes d’avance sur le peloton et une fenêtre pour la victoire d’étape entrouverte. Et ce, grâce à un gros travail. "Je savais qu’il fallait que j’y force le destin pour prendre du temps, explique le Franc-Comtois. Il y avait déjà la vallée où on s’est regardé et où on a perdu plus d’une minute".
Mais le vainqueur du Tour de Lombardie 2018, des terres qu’il retrouvera dimanche, ne pensait pas une seule seconde à un possible rapproché au général. Seule la victoire d’étape comptait à ses yeux. "Si je perdais le général, ce n’est pas grave, faire 8e ou 7e je m’en fous, avoue le Français. Moi je voulais l’étape et, dans le final, à l’oreillette, je dis ‘J’en fais qu’à ma tête, laissez-moi tranquille. Peut-être que c’est n’importe quoi mais je veux en profiter’". mais à vouloir en profiter, Pinot en a sans doute oublié d’être stratège.
Je ne comprends pas comment on peut espérer gagner de cette manière
Son attaque dans la Croix de Cœur, en plus de ne pas avoir fait la décision, a marqué les esprits. Un tournant pour la suite. Très fort aux yeux de ses adversaires, Pinot a commencé à faire peur, et ses quatre compagnons de fugue ont compté leurs coups de pédale. "Si moi, je ne roule pas, on fait du surplace et on se fait reprendre, se désole le 4e du Giro 2017. Et ils en ont profité. Ils savent que je suis généreux dans l’effort, trop généreux dans l’effort même. Là-dessus, ils savent que moi je ne calcule pas mes efforts et eux ils n’ont fait que ça… Je ne sais pas ce que j’aurais pu faire de différent mais c’est sûr que j’ai fait le jeu des autres toute l’étape ! J’espère au moins qu’ils vont me remercier d’avoir pu se disputer la victoire parce que… Bref".
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Et de quatre : Pinot multiplie les attaques dans l'ascension finale

En cause, le vainqueur du jour, Einer Rubio (Movistar), certes régulièrement en difficulté, mais surtout Jefferson Cepeda (EF Education-Easy Post), devenu au fil des kilomètres l’antagoniste de cette étape, à refuser de collaborer. "Je lui demandais juste de passer un relais, explique le Français, à propos des nombreuses discussions entre les deux hommes, avant de fulminer contre l’attitude de l'Equatorien. Peut-être qu’il avait des consignes, je ne sais pas. Mais quand son excuse c’est le classement général de Carthy… Je ne comprends pas comment on peut espérer gagner de cette manière. Ce n’est vraiment pas ma vision du cyclisme". Alors Pinot a roulé, mais pas question de se faire battre par l’Equatorien d’EF Education-Easy Post.
J’aurais mis mes tripes pour ne pas le laisser partir
"Quoi qu’il arrive, je ne voulais pas que Cepeda gagne, admet le Français. J’aurais mis mes tripes pour ne pas le laisser partir". Et, comme souvent dans ces cas-là, la victoire est revenue au troisième larron, Einer Rubio. "Je préfère encore que ça soit Rubio… ", avoue un Pinot remonté, mentalement comme mathématiquement. Si ce n’était pas son objectif, voilà le Franc-Comtois revenu à la 10e place du général et de nouveau meilleur grimpeur du Giro. Il faut bien se consoler comme on peut. Et espérer que cette 13e étape ne soit que les prémices d’un Thibaut Pinot virevoltant en 3e semaine.
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